Des Portes

 "En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par ailleurs, celui-là est un voleur et un larron. Mais celui qui entre par la porte, est le berger des brebis. A celui-ci le portier ouvre." Jean 10:1 à 3.
 Il est clair que, d'après les versets des Ecritures cités ci-dessus, le mot "porte" est fréquemment utilisé pour indiquer une "entrée". Dans ces versets de Jean 10, nous entendons parler, de la bouche même du Seigneur, de quelqu'un qui était parvenu à entrer dans la bergerie mais qui n'avait aucun droit d'être là. Il y a cependant Quelqu'un qui avait tous les droits pour entrer et à Celui-là le portier ouvre. Il avait des prérogatives incontestables car c'était Lui le vrai berger des brebis. Jean avait déjà eu recours aux passages de l'Ancien Testament (au chapitre 7:42), qui rendaient témoignage de sa venue. Malheureusement, bien qu'Il soit entré par la porte, nous lisons en Jean 1:11 : "Il vint chez soi ; et les siens ne l'ont pas reçu."

La porte de l'opportunité et de la décision
 D'après les versets 7 à 9 du chapitre 10, il est clair que, si Israël Le rejetait, la porte de l'opportunité était ouverte à tout homme car, au verset 9, le Seigneur se présente comme la porte des brebis et nous lisons "si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et il sortira, et il trouvera de la pâture." Puisse cette porte ouverte être la porte de la décision pour un grand nombre car c'est une porte ouvrant sur des bénédictions incalculables. David en a connu quelque chose quand il écrivait (Psaume 23) : "Il me fait reposer dans de verts pâturages... Il me mène... Il restaure mon âme... à cause de Son nom."

La porte de l'attachement
 En Exode 21, nous voyons notre Seigneur représenté sous les traits du serviteur hébreu. Si, comme nous l'avons vu, notre Seigneur avait les prérogatives nécessaires pour entrer, nous voyons qu'Il avait le droit de sortir, de sortir Seul. A cause de Sa vie parfaite, sans tache, Il a pu, au moment voulu, sortir et retourner au lieu d'où Il était venu, mais seul! Par Sa vie, Il a montré clairement qu'Il aimait Son maître, Sa femme, et Ses enfants et qu'Il ne voulait pas sortir libre. Hébreux 10 jette un flot de lumière sur ce fait et nous apprenons, entre autre, qu'Il est allé au lieu où Il a été "percé" selon la volonté de Dieu, volonté par laquelle nous sommes sanctifiés "par l'offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes". C'est vraiment, bien-aimés, la porte de l'attachement.

La porte du triomphe
 Nous nous tenons avec Marie de Magdala et l'autre Marie (Matthieu 28) et nous contemplons les conséquences de l'intervention de l'ange attirant l'attention sur l'ouverture de la porte de l'aurore d'un jour nouveau. "Il n'est pas ici ; car Il est ressuscité, comme Il l'avait dit". Ces paroles de l'ange, d'une portée si extraordinaire, établissent à jamais cette vérité sainte que, pour la première fois depuis que la mort était entrée dans le monde, il y avait un homme sur lequel elle n'avait aucun pouvoir. "Je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l'ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j'ai le pouvoir de la laisser, et j'ai le pouvoir de la reprendre" Jean 10:17.

 "Chantez sa résurrection en triomphe et en gloire ;
 Chantez Celui qui est assis sur le trône ;
 Chantez jusqu'à ce qu'au-dessus de la terre et des cieux ;
 Ne règne que le Nazaréen et Lui seul."

 C'est bien la porte du triomphe, s'ouvrant sur l'aube d'un jour nouveau.

La porte du désespoir
 L'évangile de Luc au chapitre 13 et aux versets 24 à 27 attire notre attention sur une autre porte. L'accent est mis sur le fait que c'est le Maître qui a fermé la porte. Hélas! une porte fermée! La porte de la grâce est grande ouverte mais la porte de Luc 13, à l'heure choisie, est fermée par le Maître. Le fait de supplier qu'ils ont mangé et bu en Sa présence ou qu'Il a enseigné dans leurs rues ne servira de rien. Un lien vivant, indispensable et personnel avec Jésus est le seul passeport qui permettra à toute personne de franchir cette porte. Cette porte, en Luc 13, sera une porte de désespoir pour beaucoup.

La porte du reniement
 Ceci doit être considéré avec prière (Jean 18:15 à 17). Le reniement de Pierre, disons-nous! Oui, certes, mais c'est un avertisseur lumineux, signalant un danger à ceux qui ne se tiennent pas sur leurs gardes. Les paroles du Seigneur "C'est ici votre heure et le pouvoir des ténèbres", devraient nous préparer pour les moments de tentation, lorsque le manque de vigilance pourrait nous entraîner à renier, dans la pratique, le Seigneur Jésus. Ne pas saisir une occasion pour parler de Lui n'annule pas le fait que nous sommes chrétiens, mais pourrait avoir des retombées sur notre fidélité envers Lui.

La porte de la joie
 Apocalypse 3:20 nous donne une leçon solennelle. Il s'agit là d'une porte et le Seigneur Jésus est à l'extérieur. Pourtant de là vient l'invitation, la supplication pour "quiconque" d'ouvrir la porte et de jouir de la douce compagnie de cet étranger céleste. Sa Parole n'a pas perdu de Son autorité, ni Sa Personne même de Son pouvoir d'attraction, mais la poignée est à l'intérieur de la porte et l'appel suppliant est pour "quiconque". Cette lettre à Laodicée est une évaluation concise du caractère de ces derniers jours mais la patience et la grâce durent encore et au milieu d'abondantes ténèbres, brillent comme un phare invitant "tout homme" à profiter de cette occasion et à ouvrir cette porte à cet Hôte divin.
 Avec quelle beauté l'auteur de l'hymne a reproduit l'atmosphère de la grâce qui implore, dans les paroles qui suivent.

 "Le Sauveur est là, à la porte,
 Il frappe doucement, il a déjà frappé,
 Il attend depuis longtemps ; Il attend toujours ;
 Tu ne traites aucun ami si mal,
 Ouvre la porte : Il entrera,
 Et soupera avec toi et toi avec Lui.

 Laisse le entrer, car le coeur humain,
 N'a jamais reçu un hôte si doux.
 Aucune langue mortelle ne peut dire la joie,
 De ceux avec qui Il daigne demeurer.
 Ouvre la porte : Il entrera,
 Et soupera avec toi et toi avec Lui".

L'amour et l'amour blessé
 Nous devons être brefs dans ce domaine car il s'agit ici de la précieuse personne de Christ qui est maintenant devant nous. Ce doit être douloureux pour Son coeur tendre et béni lorsque les portes se ferment, l'une après l'autre, sur Lui. Que ce soit la part heureuse de tout lecteur, de recevoir un hôte si doux.

La porte de la manifestation
 Il ne convient pas de clore cet article sans mentionner la porte de la manifestation. En Apocalypse 4, nous avons le privilège de contempler cette scène d'une gloire ineffable. Jean, qui est "en esprit", voit un trône et Quelqu'un qui est assis dessus. Malgré 6000 ans de rébellion, le trône reste toujours inchangé et immuable. Par cette porte de la manifestation, nous avons l'image d'un jour de gloire à venir. Cette porte est maintenant ouverte à la foi et ceux qui foulent le chemin qui "monte au trône" trouveront dans le dernier verset de notre chapitre l'expression fervente de leurs propres affections : "Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, et l'honneur, et la puissance ; car c'est toi qui as créé toutes choses, et c'est à cause de ta volonté qu'elles étaient, et qu'elles furent créées". (Apol 4:11)