Sans maison, sans abri, étranger

« Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis »
(2 Corinthiens 8:9).

Un Noël, je passais devant notre supermarché local. La voie intérieure dans laquelle je conduisais était dégagée, mais la voie extérieure était marquée par une longue file de voitures s’étendant sur des centaines de mètres, attendant de pouvoir entrer dans le parking du magasin. J'ai commencé à penser à la frénésie d'activité qui nous envahit chaque mois de décembre. Puis j’ai réalisé que le tout premier Noël était pareil. Ce jour-là, le monde entier a bougé. Dans chaque ville et village, les gens voyageaient pour retourner là où leurs ancêtres étaient nés. Ils avaient besoin de nourriture et d'abri. C'était une bonne période pour les affaires. Tous les magasins et les hôtels faisaient un commerce effréné. Si vous aviez pu leur demander, ils vous auraient probablement répondu : « Ce sont les Romains. Ils veulent compter le nombre de personnes dans leur vaste empire ». Ils auraient eu raison. L’homme le plus puissant du monde, César Auguste, a décidé de recenser son empire. Dans une démonstration de puissance extraordinaire, il a ordonné à tout le monde de se déplacer, et ils se sont déplacés.

Ce n’est qu’en lisant la Bible que l’on découvre que ce n’était pas la puissance de l’homme à l’œuvre mais celle de Dieu. Noël, c'est Dieu qui bouge. Il a déplacé le monde entier en utilisant l’influence de l’Empire Romain. Dieu a un dégoût pour les grands hommes, qui comptent les peuples qu'ils dirigent pour découvrir l'étendue de leurs empires ou qui regardent audacieusement les grandes villes qu'ils ont construites. Il a puni David pour avoir dénombré le peuple d’Israël. Le Roi Nabucadnetsar se glorifiait d’avoir construit Babylone. Alors Dieu l’a abaissé, et il « a béni le Très-Haut, et a loué et honoré Celui qui vit éternellement » (Daniel 4:34). Leur comptage est toujours imprécis avec des marges d'erreur. Mais Dieu a toujours été exact, veillant à ce que le Sauveur du monde promis, son Fils, naisse dans la petite ville de Bethléem, comme il l'avait promis (Michée 5:2) et a fait bouger le monde entier pour que cela se ait lieu.

Il fait bouger avec puissance. En jugement, Il a utilisé les Babyloniens pour discipliner Israël. Par miséricorde, il a utilisé les Perses pour ramener son peuple dans son pays afin de reconstruire le temple et Jérusalem. En jugement, il a utilisé un grand poisson pour capter l’attention de Jonas et en miséricorde, il a utilisé un petit ver pour enseigner la compassion au prophète. Dieu a utilisé une puissance extraordinaire pour amener Joseph et Marie à Bethléem. Et, cette nuit-là, alors que tant de personnes retournaient dans la chaleur des foyers et des familles, Jésus, mal accueilli, est né sans abri.

« Ainsi bercé par un manager,

Nous te voyons, Jésus, là-bas,

Un étranger sans maison, sans abri,

Nos chagrins à partager ».

Il est devenu réfugié en Égypte alors qu'il était encore bébé. Il n'a jamais possédé de maison ; « le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête ». Il mourut sur la croix que Barabbas était censé occuper, tout ce qu'il possédait fut pris et mis en jeu par les soldats, et il fut déposé dans le tombeau d'un autre homme. La grâce toute-puissante de Dieu s’est révélée à travers la pauvreté du Sauveur. Dans un monde d’extravagance bouillonnant, le Fils de Dieu est exclu. Sa vie est réduite à un mythe de fond. Mais nous pouvons nous arrêter pour adorer le Sauveur et remercier Dieu de ce que nous « connaissons la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ ». Que nous ne cessions jamais de répondre par dévotion et service à Celui dont la pauvreté nous a enrichis.

Gordon D Kell