Les Bandages de l'Amour

Mais un certain Samaritain, allant son chemin, vint à lui. Et le voyant, fut ému de compassion. Alors il s'approcha et banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin ; et l'ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l'hôtellerie et eut soin de lui (Luc 10:33-34).

Je ne me souviens pas combien de fois j'ai prêché l'Evangile et entendu l'Evangile prêché à partir de la parabole du Bon Samaritain. Nous revenons à plusieurs reprises à ces versets pour nous remplir de l'émerveillement de Christ venant là où nous étions dans tous nos besoins et notre séparation d'avec Dieu. C'est une parabole de deux voyages. Le premier fut le désastreux voyage descendant de Jérusalem à Jéricho. Il a commencé dans un lieu de bénédiction et a conduit à l'endroit le plus bas de la terre à Jéricho et aux rives de la mer Morte. Le deuxième voyage est celui du Samaritain. L'étranger méprisé au cœur compatissant s'arrêta à l'endroit où gisait l'homme à moitié mort. Le Samaritain avait les ressources et le pouvoir de sauver et de prendre soin de l'homme sans défense, et il l'a fait. Cette belle et fascinante parabole nous rappelle si vivement le Sauveur. Le voyage du Sauveur a conduit au lieu le plus bas, la mort de la croix. « Et étant trouvé en figure comme un homme, il s'est abaissé lui-même et étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2:8). C'est à la croix, selon les paroles d'Esaïe, qu'Il a porté « nos langueurs (maladies) et s'est chargé de nos peines (douleurs) ». Sa mort n'était pas un pour un homme mais pour le monde entier. Mais sa puissance et sa paix sont connues personnellement dans le cœur de chaque âme rachetée.

Le ministère de Christ consistant à venir là où nous étions est découvert pour la première fois lorsqu'il ouvre nos cœurs dans la foi. Mais il ne s'arrête pas là. Nous constatons également tout au long de nos vies qu'Il vient constamment aux endroits où nous sommes. Dans la puissance de la résurrection, Il est venu vers Marie dans sa douleur, Thomas dans son incrédulité, Pierre dans son faillite, et les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs dans leur confusion et leur tristesse. Parfois, nous sommes trop occupés à Le reconnaître tel que les disciples l'étaient alors qu'Il se tenait au bord de la mer dans Jean 21. Ou dans notre détresse, nos yeux sont « retenus » (Luc 24:16). Ce que nous vivons dans le monde et dans notre âme peut obscurcir notre vue, mais cela n'efface pas la présence du Sauveur. Je doute que l'homme blessé ait été conscient du ministère du Samaritain jusqu'à ce qu'il se rétablisse à l'hôtellerie.

Le Samaritain « s'approcha et banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin ; et l'ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l'hôtellerie et eut soin de lui » (v.34). Christ a été « blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; Le châtiment pour notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris » (Esaïe 53:5). Les bandages soutenaient et maintenaient en place ce qui était abîmé et garantissaient que le pouvoir cicatrisant de l'huile et le pouvoir nettoyant du vin se concentraient sur les plaies. Ils me rappellent les « aides » (mesures de sûreté) utilisées dans Actes 27:17 pour soutenir le navire dans une tempête dangereuse. Plus tard, Paul énumère « les aides » comme un don de l'esprit dans 1 Corinthiens 12:28. C'est le don qui nous embrasse silencieusement dans l'amour du Christ. C'est le don que Luc avait d'être simplement là, « Luc seul est avec moi » (2 Timothée 4:11). C'est la réalité de l'amour du Christ en nous qui instinctivement nous atteint pour se protéger et se rassurer les uns les autres dans les moments de détresse accablante. C'est Christ en nous.

Gordon D Kell