Les Pêcheurs et Les Faiseurs de Tentes

Et quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l'héritage ; car vous servez le Seigneur Christ (Colossiens 3:23-24).

J'ai grandi dans une ville où l'industrie de la pêche est l'une des plus florissantes au monde. Pendant une courte période, j'ai travaillé pour une entreprise appelée The Hull Ice Company. Elle faisait de gros blocs de glace qui étaient broyés et versés dans les chalutiers avant qu'ils ne partent en mer. La glace servait à entreposer leurs prises de poissons. Le quai à poisson était l'un des endroits les plus animés où j'ai travaillé. Il bourdonnait d'énergie et de bruit lorsque les chalutiers entraient et sortaient du port, et que le poisson était acheté, vendu, transformé, puis largement distribué. Je n'ai jamais été faiseur de tentes, mais je soupçonne que c'était un travail plus silencieux et plus lent qui nécessitait beaucoup de patience. Pierre et Jean n'ont jamais perdu leur enthousiasme pour la pêche, et Paul n'a jamais méprisé son métier mais l'a utilisé pour subvenir à ses besoins et à ceux qui travaillaient avec lui (Actes 20:34).

Les disciples du Christ qui étaient pêcheurs connaissaient la joie des filets remplis de poissons et la déception de travailler toute la nuit sans rien attraper (Luc 5:5). Comme Paul, ils savaient comment raccommoder, non pour faire des tentes, mais pour réparer des filets brisés. Le Seigneur appela Pierre et André pendant qu'ils pêchaient et Jacques et Jean pendant qu'ils raccommodaient leurs filets. Le Christ utilisait leur occupation quotidienne pour décrire ce qui est devenu leur occupation spirituelle : « Suivez-moi, et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes ». (Marc 1:17). Le Seigneur Jésus a passé la plus grande partie de sa vie à travailler dans l'obscurité comme commerçant. Une partie de sa préparation au ministère public consistait à se soumettre aux rigueurs de la vie professionnelle. Marc l'appelle « le charpentier » (Marc 6:3). Il est aussi appelé le « fils du charpentier » (Matthieu 13:55). Non seulement le Seigneur Jésus travaillait de ses mains, mais il savait ce que c'était que de travailler pour quelqu'un d'autre. Toute sa vie sur terre a été vécue dans l'obéissance à son Père et en faisant ce qui lui plaisait (Jean 8:29). Cela impliquait de travailler pour Joseph dans toute la tranquillité et l'ordinaire de Nazareth. Au cours de cette période, il avançait en faveur auprès de Dieu et des hommes (Luc 2:52).

Beaucoup de gens ne sont pas satisfaits de leur travail et précipitent leur retraite. Le principe « Je travaille pour vivre, pas vivre pour travailler » caractérise leur approche. D'autres deviennent obsédés par leur métier et redoutent qu'il ne se termine. Rarement les uns ou les autres se réjouissent de travailler pour quelqu'un et aimeraient travailler pour eux-mêmes. Mais en tant que chrétiens, c'est notre joie : « Et quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes ». Nous ne devrions pas dissocier notre travail de notre foi, mais l'embrasser comme un moyen d'exprimer notre foi. Cela a des défis. Nous ne pouvons pas choisir nos proches et rarement sélectionner les personnes avec ou pour lesquelles nous travaillons. Mais le Seigneur nous a choisis pour vivre pour lui et prendre soin des autres. Dieu a fait du premier homme un jardinier, et il a eu une communion avec Dieu dans ce travail. Joseph, Ruth et Daniel étaient des hommes et des femmes de Dieu qui ont travaillé avec dignité et joie dans les circonstances les plus éprouvantes. Paul était un homme de Dieu très intelligent, très instruit et extraordinairement doué et un faiseur de tentes. Il ne vivait pas dans une bulle spirituelle. Sa fabrication de tentes l'a mis en contact avec la vie quotidienne et lui a donné les moyens de soutenir les autres. Le joug du travail l'a rendu semblable à Christ, et cela peut avoir le même résultat joyeux en nous (Matthieu 11:28).

Gordon D Kell