Un Cœur Dur

Et ayant demandé de la lumière, courut et tout tremblant se jetant aux pieds de Paul et Silas. Et les ayant menés dehors, il dit : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Et ils dirent : « Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Actes 16:29-31).

Le progrès constant de l'œuvre de Dieu à Philippes sembla s'arrêter brusquement lorsque Paul et Silas furent traînés sur le lieu public vers les autorités par les propriétaires de la fille servante. Il semble que l'attention constante que Paul et ses compagnons de travail avaient tirée des cris quotidiens de la jeune femme selon lesquels « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, qui nous annoncent la voie du salut » avait suscité la curiosité dans leurs esprits. Ils semblent avoir fait des recherches sur les activités de Paul et de ses amis et se sont forgé des opinions injustes. « Ces hommes-ci, qui sont Juifs, troublent extrêmement notre ville ; et ils enseignent des coutumes qu'il ne nous est pas permis de recevoir ni de pratiquer, nous qui sommes Romains. Le racisme et l'injustice ont rapidement soulevé leurs vilaines têtes, exaspérant une foule et forçant les magistrats à des actions illégales et violentes. La colère face au manque à gagner était déguisée sous le prétexte qu'il y avait un danger civique. L'amour de l'argent à Philippes et à Éphèse (Actes 19) était le principe qui a conduit à la persécution au début de l'œuvre missionnaire. Paul écrira plus tard à Timothée : « Car l'amour de l'argent est une racine de toutes sortes de maux » (1 Timothée 6:10). Le Saint-Esprit, à travers l'Evangile, a exposé l'injustice et la misère humaine causées par l'amour de l'argent et nous avertit de ses dangers.

Cette obscurité du comportement humain a conduit Paul et Silas à être jetés dans une cellule de prison sans lumière. Ils ont été retenus dans les circonstances les plus misérables par un homme au cœur le plus dur, le geôlier Philippien. Mais à l'heure la plus sombre de la nuit, Paul et Silas priaient à haute voix et chantaient les louanges de Dieu. Fait intéressant, Paul et Silas étaient observés en silence par ceux qui les punissaient et n'étaient pas intéressés par leur message. Mais en prison, leurs codétenus écoutaient tranquillement. Et ils ont été écoutés au ciel. Jésus expliqua à Saul de Tarse qu'il ressentait au ciel ce que son peuple souffrait sur la terre (Actes 9:5). Il est intervenu dans la vie de Saul, et cette nuit-là, il est intervenu puissamment sous la forme d'un grand tremblement de terre. Le cœur de Lydie était doucement ouvert. Le cœur du geôlier Philippien s'est ouvert de force. Il a dû affronter la mort avant de recevoir la vie. Il a été plongé dans les ténèbres et la lumière de l'amour de Dieu a brillé dans sa vie à travers les paroles apaisantes de Paul : « Ne te fais point de mal, car nous sommes tous ici ». L'homme qui faisait du mal aux serviteurs de Dieu, et à bien d'autres, a été amené à connaître l'amour du Christ, qui ne lui ferait « aucun mal ». La puissance de la grâce de Dieu l'a mis à genoux. Les mains qui enchaînaient Paul et Silas les conduisirent dans sa maison pour poser la question : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » La réponse fut immédiate et claire : « Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé, toi et ta maison ». Et ensemble, Paul et Silas ont conduit leur ancien ennemi au Sauveur. Nous ne trouvons pas d'illustration plus précise de la puissance transformatrice de la grâce de Dieu que celle que nous voyons chez cet homme. Le geôlier brutal et sans cœur est devenu un saint de Dieu doux, bienveillant et attentionné (v.32). L'homme au bord du suicide croit avec toute sa maison avec un cœur racheté plein de joie. Alléluia, quel Sauveur !

Gordon D Kell