Une pauvre veuve

« Et une pauvre veuve vint, et y jeta deux pites, qui font un quadrant » (Marc 12:42).

Au cours de l'été 1985, le concert Live Aid a été organisé afin de collecter des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie. Des gens du monde entier ont fait des dons. En Irlande, une veuve âgée s'est rendue à un point de collecte, a enlevé son alliance et l'a déposée dans une boîte à dons. Lorsque j'ai entendu cette histoire, j'ai été interpellée par la notion de don sacrificiel.

En Marc 12:38-40, Jésus condamne les scribes pour leurs longues robes, leur désir irrésistible de reconnaissance et leurs longues prières. Il les juge également pour avoir dévoré les maisons des veuves. Dans cette société, le veuvage était souvent synonyme d'extrême pauvreté et de vulnérabilité. Ses dirigeants avaient oublié que Dieu était un Père pour les orphelins et un Époux pour les veuves. Israël était devenu apostat et dépourvu de compassion.

Mais c'est dans un tel contexte que la pauvre veuve, que Jésus a vue, a donné tout ce qu'elle avait. Sa pauvreté est si riche sur le plan spirituel. Il nous est dit d'abord que Jésus regardait. Nous nous émerveillons des paroles de Jésus et de la puissance de Ses miracles. Mais Il est important de comprendre que Jésus voit ce que les autres, y compris nous-mêmes, ne voient pas. Il a observé les gens qu'Il était venu sauver. Et ce qu'Il voit, Il l'évalue parfaitement. Ce jour-là, Il a vu de nombreux riches faire étalage de leur capacité à donner. Le Seigneur voit les cœurs purs. Il voit aussi l'orgueil dans nos cœurs. Il a regardé la pauvre veuve. Il a vu sa pauvreté et sa foi totale en Dieu.

Elle n'a pas hésité ni réfléchi à ce qu'elle allait faire. Elle ne s'est pas arrêtée pour voir si d'autres la remarqueraient et lui viendraient peut-être en aide. Non, elle a jeté les deux pites, non pas en désespoir de cause, mais, je crois, avec joie. C'était un acte de sacrifice, sachant que Dieu aime ceux qui donnent avec joie, et qu'Il serait un Époux pour elle. Elle a jeté les deux pites qu'elle possédait. Il s'agissait de la plus petite pièce de monnaie en Judée, qui vaut environ 2 centimes d’euros aujourd'hui. Elle a donné tout ce qu'elle avait. Je ne crois pas que Dieu n'ait pas répondu à une telle foi.

Lorsque Hudson Taylor vivait à Hull, où je suis né, il passait beaucoup de temps à partager l'Évangile et à faire ce qu'il pouvait pour lutter contre la pauvreté dans la ville. Un jour, un homme s'est approché de lui dans le besoin. Hudson avait un florin en poche (d'une valeur de deux shillings), mais il en avait besoin pour payer son logement. À ce moment-là, il souhaitait avoir deux shillings distincts afin de pouvoir en donner un à l'homme et d'en garder un pour ses besoins. Il pria Dieu et donna à l'homme son florin. De retour à son logement, il reçut une lettre avec un cadeau pour ses besoins. Cette expérience lui a appris à dépendre totalement de Dieu. Il a emmené cette expérience en Chine et a fini par créer la Mission Intérieure de la Chine. Cette organisation a porté l'Évangile au-delà des côtes de la Chine, jusqu'au cœur du pays. Il s'agissait d'un pas de foi dont nous voyons encore les fruits aujourd'hui.

Le Seigneur Jésus est né dans la pauvreté et a vécu Sa vie glorieuse dans la pauvreté. À la croix, on lui a même pris Ses vêtements. Enfin, il s'est donné Lui-même.

« Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Corinthiens 8:9).

L'amour si extraordinaire, si divin, exige mon âme, ma vie, mon tout.

Gordon D Kell