La marche de Jéricho

« …mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion » (Luc 10:33).

« Et quand il fut venu à cet endroit, Jésus, regardant, le vit, et lui dit : Zachée, descends vite ; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison. Et il descendit à la hâte, et le reçut avec joie » (Luc 19:5-6).

Souvent, comme tant d'autres, je sors marcher. Je l'appelle ma « marche de Jéricho » parce que presque tous les gens que je rencontre s’écartent sur l’autre côté de la route. J'ai commencé à le faire moi-même aussi. Bien sûr, contrairement au sacrificateur et au lévite de Luc 10, nous agissons ainsi non pas en raison du fait que nous ne portons aucune attention aux autres, mais au contraire car nous nous soucions de la santé et du bien-être de chacun.

La route de Jérusalem à Jéricho, la ville la plus basse du monde, est longue d'environ 29 kilomètres, descendant d'environ 760 mètres au-dessus du niveau de la mer à environ 250 mètres en dessous. Mais Jéricho n’est pas en rapport avec la distance, mais avec la proximité.

L'histoire du « Bon Samaritain » nous encourage vivement à faire preuve de compassion envers les personnes qui en ont désespérément besoin. Mais je crois que le Seigneur Jésus ne parlait pas principalement de notre comportement. Il parlait du chemin qu'Il a parcouru pour nous sauver. Dieu a choisi des sacrificateurs et des lévites pour transmettre la compassion et l'amour de Dieu et pour rapprocher les gens de Lui. Au lieu de cela, l'orgueil et l'égoïsme les ont poussés à s'éloigner de leurs voisins au moment où ils en avaient le plus besoin. L'homme sur la route de Jéricho a perdu tout ce qu'il avait. C'est le Samaritain, image frappante du Seigneur Jésus en tant qu'étranger rejeté dans ce monde, qui est venu là où se trouvait l'homme pour le sauver. Le Seigneur Jésus n'est pas venu dans les habits somptueux d'un roi ou habillé comme un sacrificateur. Il est venu vêtu d'humilité et de grâce pour nous racheter et pour déverser Sa joie et le Saint-Esprit dans nos cœurs. Ensuite, Il nous a placés dans une communauté de vie où nous faisons l'expérience de Ses soins continus. Ce faisant, Il nous demande de Lui ressembler et de manifester Son amour compatissant.

Dans Luc 19, Jésus ne raconte pas une parabole. Il se trouve à Jéricho, entouré, comme Il l'était souvent, d'une foule de gens. Il s'est arrêté sous un sycomore. Et là, dans la ville la plus basse de la terre, le Fils de Dieu, qui est venu du plus haut des cieux, a regardé dans l'arbre pour voir Zachée. Ce moment capture la merveille de la grâce de Dieu – le Fils de Dieu dans le lieu le plus bas regardant vers un homme dans le plus grand besoin. Zachée n'a pas été battu et laissé à moitié mort. Il avait encore tous ses biens. Il n'a pas été abandonné. Mais dans son cœur, malgré tout ce qu'il possédait, il était perdu, et Jésus est venu le sauver. Jésus a levé les yeux et a dit : « Zachée, descends vite ; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison » (Luc 19:5). Zachée ne s'est pas fait prier deux fois. Il s'est empressé de descendre et de recevoir joyeusement le Seigneur.

Parfois, le ministère du Seigneur consiste à nous élever, parfois à nous abaisser, mais c'est toujours pour que nous puissions le connaître et devenir comme Lui.

Gordon D Kell