33ème COMMUNAUTE EVANGELIQUE REGION SANKURU

33ème C.E.R.S

B.P. 1673 KANANGA

"Sur ce roc je bâtirai mon assemblée,..." Matthieu 16v18

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Les chrétiens et la politique

Par Ian W Ralph

Transcription d’une allocution prononcée le 22 avril 2015

Je suis conscient que mon sujet, « Les chrétiens et la politique », est un problème sensible, et il se peut que certains lecteurs de cet écrit ne soient d'accord avec son contenu. Je voudrais donc exhorter chacun d'entre nous à faire comme les croyants de la ville de Bérée (lire Actes 17:11), c’est-à-dire à rechercher dans les Écritures ce que Dieu a dit dans sa Parole. En raison de sa nature controversée, c'est un sujet dont on parle ou sur lequel on écrit rarement, bien que l'on puisse entendre quelques références à ce sujet dans des discours ministériels ou dans des articles de magazines. En tant que croyants, nous avons besoin de savoir quelle est l'implication du chrétien dans la politique. Nous avons besoin d’une compréhension claire de notre responsabilité vis-à-vis des « pouvoirs en place ».

Je commencerai par quatre passages de l'Écriture 1 :

1. Romains 13:1-7

« Que toute âme se soumette aux autorités qui sont au-dessus d'elle ; car il n'existe pas d'autorité, si ce n'est de par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu ; de sorte que celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordonnance de Dieu ; et ceux qui résistent feront venir un jugement sur eux-mêmes. Car les magistrats ne sont pas une terreur pour une bonne œuvre, mais pour une mauvaise. Or veux-tu ne pas craindre l'autorité ? fais le bien, et tu recevras d'elle de la louange ; car le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien ; mais si tu fais le mal, crains ; car il ne porte pas l'épée en vain ; car il est serviteur de Dieu, vengeur pour exécuter la colère sur celui qui fait le mal. C'est pourquoi il est nécessaire d'être soumis, non seulement à cause de la colère, mais aussi à cause de la conscience. Car c'est pour cela que vous payez aussi les tributs ; - car ils sont ministres de Dieu, s'employant constamment à cela même. Rendez à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui le péage, le péage ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l'honneur, l'honneur ». 

2. Philippiens 3:17 à 4:2

« Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et portez vos regards sur ceux qui marchent ainsi suivant le modelé que vous avez en nous. Car plusieurs marchent, dont je vous ai dit souvent et dont maintenant je le dis même en pleurant, qu'ils sont ennemis de la croix du Christ, dont la fin est la perdition, dont le dieu est le ventre et dont la gloire est dans leur honte, qui ont leurs pensées aux choses terrestres. Car notre bourgeoisie est dans les cieux, d'où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir qu'il a de s'assujettir même toutes choses. Ainsi donc, mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés. Je supplie Evodie, et je supplie Syntyche, d'avoir une même pensée dans le Seigneur ».

3. 1 Timothée 2:1-7

« J'exhorte donc, avant toutes choses, à ce qu'on fasse des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont haut placés, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté ; car cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité ; car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus, qui s'est donne lui-même en rançon pour tous, témoignage qui devait être rendu en son propre temps, pour lequel moi, j'ai été établi prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas), docteur des nations dans la foi et dans la vérité ».

4. Daniel 4:17

« Cette sentence est par le décret des veillants, et la chose, par la parole des saints, afin que les vivants sachent que le Très-haut domine sur le royaume des hommes, et qu'il le donne à qui il veut, et y élève le plus vil des hommes ».

Au début de cette étude, nous devons retenir de notre lecture de Romains 13 qu’« il n'existe pas d'autorité, si ce n'est de par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu » (Romains 13:1).

Six fois dans Romains 13:1-7 nous lisons "de Dieu", ou que Dieu en est le possesseur :

... il n'existe pas d'autorité, si ce n'est de par Dieu… (verset 1)

... celles qui existent sont ordonnées de Dieu (verset 1)

... de sorte que celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordonnance de Dieu… (verset 2

... il est serviteur de Dieu… (verset 4, deux fois)

... car ils sont ministres de Dieu… (verset 6)

Nous connaissons très bien Romains 13:1 : « il n'existe pas d'autorité, si ce n'est de par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu ». Si les gouvernements sont effectivement ordonnés de Dieu, nous devons noter (et je vais expliquer pourquoi) que ces gouvernements Lui sont opposés. C'est là, je crois, le point le plus fondamental pour comprendre l'implication du croyant dans la politique, et pourquoi nous, en tant que chrétiens, ne devrions rien avoir à faire avec le processus politique, quel qu'il soit.

Je voudrais tout d'abord considérer le monde dans lequel nous vivons.

La nuit où il a été trahi, le Seigneur Jésus s’est adressé aux onze, Judas étant déjà parti à ce moment, avec les paroles suivantes : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait. » (Jean 15:18-19)

Les dernières paroles qui nous sont rapportées, avant que le Seigneur ne parle au Père, sont celles-ci : « …mais ayez bon courage, moi j'ai vaincu le monde » (Jean 16:33). Dans sa prière, le Seigneur Jésus dit : « J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole (…) et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17:6, 14-16).

L'apôtre Paul dit aux Galates que la croix nous sépare du monde (lire Galates 6:14), et il dit aux croyants de Rome « Et ne vous conformez pas à ce siècle ; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite » (Romains 12:2). Paul disait aussi aux Corinthiens dans sa deuxième lettre, en citant l'Ancien Testament : « C'est pourquoi sortez du milieu d'eux, et soyez séparés, dit le Seigneur » (2 Corinthiens 6:17).

Vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai commencé à aborder le sujet des « chrétiens et de la politique » sur une telle note, qui n'est certainement pas populaire à l'époque où nous vivons, mais comme je l'ai dit, je crois qu'il s'agit du point le plus fondamental concernant l'implication du croyant dans la politique, et qu'il nous faut bien comprendre.

Qui dirige ce monde ? Contrairement à ce que vous pouvez penser, ce n'est certainement pas Dieu. Satan est le « le dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4:4). Il s'agit donc d'un « dieu » avec un petit « g », alors que Dieu est le Dieu du ciel.

Dans Apocalypse 12:9, nous voyons que Satan est décrit comme « celui qui séduit la terre habitée tout entière ». Homme avancé en âge, Jean en vient à conclure dans sa première épître que « le monde entier git dans le méchant » (1 Jean 5:19).

Je pourrais citer un grand nombre de passages des Écritures pour le confirmer.

Dans l'Évangile de Jean, il est question à trois reprises du chef (ou du prince) de ce monde (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11). Vous vous souvenez aussi des passages de Matthieu 4:1-11 et de Luc 4:1-13 dans le désert au début du ministère du Seigneur, trois ans plus tôt, lorsque le diable L'a tenté : « Le diable (…) montre [au Seigneur Jésus] tous les royaumes du monde et leur gloire » (Matthieu 4:8).

Dans le verset suivant, Satan s’adresse au Seigneur Jésus et lui propose de Lui offrir toutes ces choses, à une condition : « si, te prosternant, tu me rends hommage » (Matthieu 4:9).

Le Seigneur Jésus n'a pas pu empêcher le diable de Lui offrir ces royaumes parce qu'il savait que les royaumes de ce monde, qui sont les gouvernements, appartenaient effectivement à Satan. Dans le récit de Luc, Satan dit « Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes ; car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4:6). Dieu les avait donnés à Satan avant qu'il ne soit enflé d'orgueil et chassé du ciel, et que ses anges ne soient chassés avec lui. Il n'est donc pas étonnant que nous devrions être séparés du monde.

Nous avons vu comment le Seigneur Jésus, tout en étant effectivement dans le monde, n'en faisait pas partie. Et c'est ce que nous devrions faire, vous et moi.

Lorsque le Seigneur a été interrogé par Pilate, il a pu dire : « Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n'est pas d'ici » (Jean 18:36). Après que Pilate eut pris sa décision, le Seigneur Jésus lui dit : « Tu n'aurais aucun pouvoir contre moi, s'il ne t'était donné d'en haut » (Jean 19:11).

Nous sommes appelés à sortir des systèmes de ce monde pour être le peuple de Dieu. Nous ne sommes pas appelés à faire de ce monde un endroit meilleur tel que le monde le conçoit, mais nous sommes appelés à aller et à faire des disciples en prêchant l'Évangile (lire Marc 16:15). En outre, Jacques 1:27 nous dit que « Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père, est celui-ci : de visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, de se conserver pur du monde ».

En février 2015, une lettre de la Chambre des Évêques au peuple et aux paroisses de l'Église d'Angleterre pour les élections générales a été publiée sous le titre « Qui est mon prochain ? ». Pour autant que je sache, cela n'a rien à voir avec le Bon Samaritain (lire Luc 10:25-37), et je ne la recommande certainement pas non plus. Le texte clé de cette lettre est Philippiens 4:8 : « Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, – s'il y a quelque vertu et quelque louange, – que ces choses occupent vos pensées ».

La seule chose honorable en politique, ce sont les titres par lesquels les politiciens sont connus : « Le Très Honorable Monsieur », « La Très Honorable Madame », « Le Très Honorable Membre de [telle ou telle circonscription électorale »], etc !

Un paragraphe de cette lettre que nous citions indique ceci : « Les chrétiens du monde entier et de tous les temps ont prié, dans le cadre du Notre Père, "que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre". C'est pourquoi la politique et la vie du disciple chrétien ne peuvent être séparées. C'est pourquoi l'Eglise appelle ses membres à participer pleinement à la vie politique de la nation et à soutenir les hommes politiques et le gouvernement par leurs prières ».

Si l'Eglise d'Angleterre peut appeler ses membres à jouer un rôle à part entière dans la vie politique de la nation, si nous prions « que ta volonté soit faite », nous savons que les autorités existantes sont nommées par Dieu et que, par conséquent, la volonté de Dieu sera effectivement faite. En tant que croyants, nous devrions laisser cette question à la prière plutôt qu'à l'action de l’urne.

Je voudrais examiner brièvement le système politique de ce pays qui, comme nous le savons, est une démocratie (note du traducteur : l’auteur parle de l’Angleterre). Je crois savoir que 75% du monde est gouverné démocratiquement. La meilleure description d'une démocratie est peut-être qu'elle représente la volonté du peuple. En tant que croyant, sachant cela, les sonnettes d'alarme devraient commencer à retentir ! La volonté de qui ? La volonté du peuple ! En d'autres termes, la volonté de l'électorat plutôt que la volonté de Dieu. Le premier acte enregistré de la démocratie en action, et nous connaissons bien cette histoire, c'est lorsque Eve puis Adam ont mangé du fruit défendu dans le jardin d'Eden (Genèse 3:1-7). Je vous entends dire qu'ils ont été trompés par le diable. Oui, c'est vrai, mais ils ont tout de même décidé d'écouter ce que Satan disait, plutôt que ce que Dieu avait dit. C'est par leur volonté qu'ils ont mangé du fruit défendu ; ce n'était pas par celle de Dieu. Nous savons que la volonté de Dieu était qu'ils ne mangent pas de ce fruit, et nous le voyons clairement dans Genèse 2:16-18.

Plus tard, Salomon a pu écrire par deux fois : « Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin » (Proverbes 14:12 ; 16:25).

Comme ces paroles sont vraies. Quels sont les fruits de la démocratie ? La liste comprend le favoritisme, les débats et les arguments sans fin, les pots-de-vin, la soif de pouvoir, la corruption, le mensonge, la tromperie, le scandale, la dissimulation, la cupidité, l'exploitation, l'agressivité, les accusations incessantes, l'inefficacité, les conflits, les coups bas et les compromis, pour n'en citer que quelques-uns. N’est-ce pas là ce que nous lisons dans Galates 5:17-21 concernant la convoitise de la chair ?

« Car la chair convoite contre l'Esprit, et l'Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l'une à l'autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez. Mais si vous êtes conduis par l'Esprit, vous n'êtes pas sous la loi. Or les œuvres de la chair sont manifestes, lesquelles sont la fornication, l'impureté, l'impudicité, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies, et les choses semblables à celles-là, au sujet desquelles je vous déclare d'avance, comme aussi je l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront pas du royaume de Dieu ».

Il n'est donc pas étonnant que l'on nous parle ensuite du fruit de l'Esprit, fruit unique ayant neuf aspects. « Mais le fruit de l'Esprit est l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5:22-23).

J'ai commencé la liste des fruits de la démocratie par les « débats et les arguments sans fin ». Paul, dans son épître à Timothée, qualifiaient ces choses comme « produis[ant] des disputes plutôt que l'administration de Dieu, qui est par la foi » (1 Timothée 1:4). Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul leur rappelle que « nous marchons par la foi, non par la vue » (2 Corinthiens 5:7). Ce point est d'une importance vitale pour l'examen de ce sujet. Paul, lui-même, pouvait dire : « ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20).

Paul a fait ce choix après avoir été arrêté par le Seigneur Jésus sur le chemin de Damas (lire Actes 9:1-9). Nous ne connaissons pas les voies de Dieu : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel : car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55:8-9).

Nous ne savons pas ce que Dieu a prévu et nous devons donc vivre par la foi en Lui, et en Lui seul.

Il y a une chose qui me dérange souvent, c'est que nous parlons régulièrement de maintenir l'unité les uns avec les autres. Nous connaissons bien le Psaume 133:1 : « Voici, qu'il est bon et qu'il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! » Je ne peux tout simplement pas comprendre, s'ils étaient des électeurs, pourquoi le frère A voterait pour les conservateurs, le frère B pour les socialistes, et la sœur C pour les libéraux-démocrates. Il ne s'agit bien sûr que d'un exemple, et il pourrait y avoir d'autres combinaisons, en particulier avec plus de partis. Où est l'unité dans tout cela ? Il n'y en a pas ! Vous obtenez instantanément un frère et une sœur qui votent l'un contre l'autre ! Cela ne devrait pas être le cas ! Combien de fois, dans la vie de l'assemblée, avons-nous vu, lorsqu'une décision devait être prise, que ceux qui l'ont prise sont arrivés à un résultat totalement unanime et ont été d'un seul accord.

Je ne dis pas un instant que la difficulté entre Evodie et Syntyche dans Philippiens 4:2 était de savoir pour quel parti ils allaient voter aux prochaines élections, et c'est une bonne chose que Paul ne s'étende pas sur la difficulté entre elles, mais le principe est le même : comment des croyants peuvent-ils entrer dans un isoloir en sachant qu'un autre frère ou une autre sœur pourrait voter contre eux ?

L’Ecriture appelle à ce que les croyants soient unis les uns aux autres. Amos 3:3 en est un exemple : « deux hommes peuvent-ils marcher ensemble s'ils ne sont pas d'accord ? »

Comment deux croyants qui votent pour des partis politiques différents peuvent-ils être en communion l'un avec l'autre ? Pour aller plus loin, il ne fait aucun doute que les deux croyants en question, s'ils étaient interrogés, affirmeraient qu'ils ont cherché le Seigneur à ce sujet, mais comment cela pourrait-il être le cas alors qu’ils ont voté pour des partis différents ? Dieu n'est pas l'auteur de la confusion (1 Corinthiens 14:33).

Proverbes 6:19 mentionne la septième abomination de l'Éternel comme étant « celui qui sème des querelles entre des frères ». Je suis certain que cela inclut également la querelle que seul le Seigneur Lui-même connaît.

Cependant, il existe une situation bien plus grave qui pourrait survenir. Nous avons déjà vu qu’« il n'existe pas d'autorité, si ce n'est de par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu » (Romains 13:1). Nous avons également vu des personnes prétendre qu'elles avaient demandé au Seigneur comment elles devaient voter, et qu'elles avaient ensuite voté. Cependant, elles n'ont pas voté pour le parti qui a gagné l'élection. La gravité de cette question se trouve dans les Actes des Apôtres : « …mais si elle est de Dieu, vous ne pourrez les détruire ; - de peur que vous ne soyez même trouvés faire la guerre à Dieu » (Actes 5:39). Nous avons déjà établi (d'après Romains 13) le fait que le résultat d'une élection, indépendamment de la volonté de l'électorat, est "de Dieu". Il ne s'agit pas ici d'un croyant qui lutte contre un autre croyant, mais bien d'un croyant qui lutte contre Dieu Lui-même. Il s'agit là d'une question très sérieuse qui ne devrait jamais se poser, mais qui, malheureusement, se pose si souvent ! Il est également triste de dire que la lutte contre Dieu se produit fréquemment non seulement dans le contexte politique, mais aussi dans de nombreuses autres situations.

Voter, c’est sans nul doute nier notre séparation du monde. Nous savons que nous devons être séparés du monde et nous avons déjà réfléchi à ce sujet. Nous ne sommes pas ici pour rendre le monde meilleur. En tant que croyants dans ce monde, notre devoir est de prêcher l'évangile. En février 2015, une lettre a été publiée dans « Idea », le magazine de l'Alliance évangélique. Le correspondant écrivait ce qui suit : « ...notre devoir de chrétien est de voter pour un gouvernement juste ».

Il n'a jamais cité les Ecritures pour expliquer comment il était parvenu à cette conclusion. Jusqu'à présent, je n'ai pas non plus été en mesure de trouver un verset appuyant cette conclusion, et je suis presque certain que je n'y parviendrai jamais.

Il a ensuite poursuivi en disant : « Un seul leader de parti a toujours parlé de la nécessité de préserver notre héritage judéo-chrétien et nos valeurs chrétiennes : Nigel Farage. C'est pourquoi, lors des prochaines élections générales, je voterai pour le parti UKIP ».

Nous devons prier pour ceux qui détiennent l'autorité, comme nous le lisons dans 1 Timothée 2:1-2, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Lisez le passage : « J'exhorte donc, avant toutes choses, à ce qu'on fasse des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont haut placés, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté ».

Prions-nous pour notre gouvernement et pour ceux qui détiennent l'autorité ? Sous-estimons-nous le pouvoir de la prière ? De nombreux croyants le sous-estiment malheureusement. Récemment, j'ai participé à une étude biblique sur le chapitre 6 des Ephésiens au sujet de « l'armure complète de Dieu » (Éphésiens 6:10-18). Nous savons comment commence ce passage : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable » (Éphésiens 6:10-11).

Dans ses remarques préliminaires, le frère qui dirigeait l’étude biblique a laissé entendre que le croyant ne disposait que de six pièces d'armure. Heureusement, lorsque nous sommes arrivés au verset 18, et avant que je n'aie eu l'occasion de le faire, un autre frère a rappelé aux personnes présentes que la prière fait également partie de l'armure. Nous devons prier pour ceux qui détiennent l'autorité.

Le jour des élections, un frère que je connais se rendra dans l'isoloir parce qu'il pense qu'il est de son devoir de citoyen dans ce pays de voter. Nous ne voyons pas davantage cela dans les Écritures. Si, comme en Australie, le vote était obligatoire, alors les croyants devraient voter pour obéir à ceux qui détiennent l'autorité. Cependant, en ce qui concerne la citoyenneté du chrétien, nous sommes des citoyens des cieux, et Paul le dit clairement dans Philippiens 3:20-21, où il écrit : « Car notre bourgeoisie est dans les cieux, d'où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir qu'il a de s'assujettir même toutes choses ».

Les versets 20 et 21 de Philippiens 3 sont des versets clés en ce qu’ils expliquent pourquoi les croyants ne devraient pas s'impliquer dans la politique. Notre citoyenneté est en effet dans les dans les cieux. C'est le point culminant de Philippiens 3, où Paul nous a déjà donné son CV (Philippiens 3:7-11) et se réjouit ensuite par rapport à sa maison (ou sa patrie) qui est dans les cieux (Philippiens 3:12-14). La majeure partie de la lettre est consacrée à ces pensées. Nous savons que l'épître a été écrite lorsqu’il se trouvait en prison et, dans le premier chapitre, Paul se languit d'être chez lui avec le Sauveur (Philippiens 1:21-23). En d'autres termes, Paul avait le « mal du pays », mais du pays céleste, du ciel ! Sommes-nous aussi dans cet état ? Le monde ne parle pas notre langage. Notre citoyenneté, comme le dit clairement Paul, n'est pas sur cette terre, mais plutôt dans le ciel. Pierre décrit les croyants comme des forains (ou, dit autrement, « de passage ») et comme des étrangers (1 Pierre 2:11), c’est-à-dire des personnes qui n'ont qu'une résidence temporaire. Nous aussi pouvons noter Hébreux 11:13, où l'auteur parle de la vie par la foi et où nous voyons que les anciens (et nous aussi puisque nous vivons par la foi) sont des étrangers et des pèlerins sur la terre.

Un autre verset clé est celui de 2 Corinthiens 5:20 : « Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » Ici, Paul se décrit lui-même ainsi que ses compagnons (et cela s'applique également à tous les croyants) comme étant des ambassadeurs. Une fois encore, l'idée est celle d'une résidence temporaire plutôt que permanente, sans aucun droit politique dans le pays où l'on est ambassadeur. Nous sommes des ambassadeurs, des représentants du Christ. L'ambassadeur du Royaume-Uni en France ne peut pas s'impliquer dans la politique française, ni même se battre pour la France. S’il était surpris à faire ces choses pour quelque raison que ce soit, il perdrait automatiquement sa citoyenneté britannique et serait considéré comme un traître.

Nous pensons à nouveau à Jacques 4:4 : « Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu ».

Les ambassadeurs de ce monde ne s'impliquent pas dans les programmes sociaux, politiques ou culturels de leur pays d'accueil, et nous ne devrions pas non plus le faire. Nous devons représenter les lois de Dieu, les voies de Dieu, les valeurs de Dieu, les vérités de Dieu, le gouvernement de Dieu et les objectifs de Dieu. Paul parle de l'athlète qui n’est pas couronné (lire 2 Timothée 2:5). Comment courons-nous notre course ? Nous devons donner un exemple qui identifie sans équivoque ce que nous sommes et qui nous représentons. Nous savons qu'Abraham était appelé « ami de Dieu » (Jacques 2:23), mais Lot était un compagnon du monde. Lot, comme nous le savons, était assis à la porte de Sodome et était impliqué dans le système politique de cette ville (lire Genèse 19).

Nous voyons de la détermination lorsque Paul écrit à Timothée dans sa deuxième lettre au sujet du soldat. « Nul homme qui va à la guerre ne s'embarrasse dans les affaires de la vie, afin qu'il plaise à celui qui l'a enrôlé pour la guerre » (2 Timothée 2:4). Nous avons déjà considéré que nous sommes engagés dans un combat spirituel. J'ai indiqué ce que nous devons faire : « Allez dans tout le monde, et prêchez l'évangile à toute la création » (Marc 16:15). Nous ne devrions pas être empêtrés dans les affaires de cette vie. L'auteur de l'épître aux Hébreux a écrit : « rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous » (Hébreux 12:1). Nous n'avons pas le temps de peser toute la propagande qui arrive dans nos boîtes aux lettres, sans parler de ce qui se trouve sur les écrans de télévision et dans les journaux ; nous avons une tâche bien plus importante à accomplir.

Monsieur Darby a écrit : « Si le véritable enfant de Dieu refuse de voter, ce n'est pas tant qu'il pense que le vote est mauvais en soi, mais qu'il a donné son vote et son intérêt à l'Homme qui est dans le ciel, que Dieu a exalté comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Il a, au-delà de tout cela, perdu son intérêt pour ces choses, en vertu de quelque chose d’autre qu'il a trouvé, quelque chose de bien plus attirant. Il voit aussi que le monde, dans son esprit et dans son essence, est impie, que les réformes et les améliorations dont il se targue tendent toutes à exclure Dieu du cœur de l'homme. Il désire être un témoin de la vérité et de Dieu, et du jugement à venir, lors de l'apparition du Christ, alors que les hommes se félicitent de la paix et de la sureté. Il désire que d'autres apprennent par son intermédiaire à échapper au piège par lequel Satan piège la masse de l'humanité » 2.

Dans la prophétie de Daniel, nous lisons ces mots : « …afin que les vivants sachent que le Très-haut domine sur le royaume des hommes, et qu'il le donne à qui il veut, et y élève le plus vil des hommes » (Daniel 4:17).

Il n'est certainement pas responsable de choisir le plus bas des hommes ! Est-ce que quelqu'un voterait consciemment pour le pire candidat ? Bien sûr que non ! Il voudrait voter pour le meilleur. Le contexte de ce verset est la fin de l'histoire du deuxième rêve de Nebucadnetsar. Immédiatement après, Daniel a reçu l'ordre de dire à Nebucadnetsar quel était le rêve. La leçon primordiale que Nebucadnetsar devait apprendre, et c'est bien sûr la raison pour laquelle il avait fait ce rêve, était que tout pouvoir qu'il possédait lui avait été donné par Dieu. Il ne l'aurait pas eu autrement. C'est exactement ce que le Seigneur Jésus a dit à Pilate, comme nous l'avons vu plus tôt dans Jean 19:11. Nebucadnetsar s'était tristement enflé d'orgueil. Il est intéressant de noter que les mots « à qui il veut » reviennent trois fois dans le chapitre 4 de Daniel (versets 17, 25, 32). Au monde qui le rejette Lui et son Fils, Dieu lui donne les dirigeants qu'il mérite. Il ne faut donc pas s’étonner de voir que le pays et le monde sont en déclin spirituel. Nous devons accomplir la Grande Charge et voir les gens sauvés.

Quelle devrait être la responsabilité d'un croyant envers ceux qui occupent des fonctions au sein du gouvernement ? Très simplement, ils doivent prier, obéir et payer.

Tout d'abord, prier pour les personnes en fonction ; oui, nous devons prier pour le gouvernement ; en effet, comme je l'ai déjà mentionné, nous sommes mandatés pour le faire dans 1 Timothée 2:1-2.

Deuxièmement, sauf s'il existe clairement des instructions contraires dans les Écritures, nous devons leur obéir même si ceux qui détiennent le pouvoir font des choses que nous n'aimons pas, comme mentir, voler, tricher, etc. Nous ne sommes pas libres de décider qui mérite d’être honoré ou pas (Romains 13:7). C'est ce qu'affirme le Seigneur Jésus dans Matthieu 23:2-4. Les gouvernements et les dirigeants doivent être obéis, mais leur exemple impie ne doit pas être copié. Pierre dit que cette obéissance et cette soumission aux gouvernants doivent se faire « pour l'amour du Seigneur » (1 Pierre 2:13-17).

Troisièmement, payer les impôts, même si nous pensons qu'ils sont injustes ou qu'ils sont dépensés de manière impie. Ceux qui sont en poste ont la responsabilité de la manière dont les impôts sont dépensés, pas nous.

Enfin, je vous demande d'examiner ces questions sérieusement et dans la prière. Cependant, notre principale influence dans le monde doit passer par la prière, et non par les urnes.

Que le Seigneur nous aide à comprendre Sa volonté, en tant que croyants, en ce qui concerne notre implication dans la politique.

Notes :
1 : Tous les versets bibliques sont extraits de la version J. N. Darby
2 : « Ce qu'est le monde et comment un chrétien peut y vivre », J. N. Darby
(https://www.stempublishing.com/authors/darby/New8_95/38What_World_is.html)

Ian W Ralph

145, Avenue du commerce, quartier Tshinsambi, commune de Kananga (Kasaï-Central, RD Congo)

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