La composition de l'adoration

« Mon cœur bouillonne d'une bonne parole ; Je dis ce que j'ai composé au sujet du Roi ; Ma langue est le style d'un écrivain habile » (Psaume 45:1).

Le premier verset du Psaume 45 décrit l'expérience d'un adorateur. C'est un psaume messianique qui s'ouvre sur un cœur débordant de joie face à la merveille de la Personne du Christ. Son thème est la prééminence de la « gloire et de la majesté » du Christ (v.3). C'est une « composition » fruit de la contemplation et de la méditation, et le temps était venu d'exprimer tout ce qui avait été pensé. La langue du psalmiste était « le style d'un écrivain habile ».

Ces quelques mots nous enseignent l'importance de se préparer à l'adoration. L'une des illustrations les plus frappantes de ce processus est celle de Marie, dans Jean 12, lorsqu'elle « prit une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum » (v.3). Son cœur a débordé. Elle était submergée par le sentiment que la Personne du Seigneur était « la résurrection et la vie ». Elle avait réfléchi à cette révélation et elle a compris, lorsque n'ont pu, le chemin qu'il empruntait. Marie a préparé son sacrifice et son offrande.

Marie était passive. Dans Luc 10:39, elle s'assit aux pieds de Jésus, écoutant sa parole. Marie a attendu d'être appelée en sa présence dans Jean 11:28 : « Le Maître est venu et il t'appelle ». Mais son doux caractère ne l'a pas retenue lorsqu'elle s'est approchée courageusement du Seigneur au milieu d'une maison pleine de monde pour briser à ses pieds son précieux don.

Dans son Évangile, Jean décrit la vague de haine grandissante à laquelle le Sauveur était confronté. Avant de ressusciter Lazare d'entre les morts, il a proclamé son amour de Bon Berger et le prix qu'il paierait pour notre rédemption : « Moi, je suis le bon berger : le bon berger met sa vie pour ses brebis » (Jean 10:11). Même ses disciples n'ont pas compris ce cheminement d'amour. Marie, non plus. Elle s'est arrêtée pour réfléchir à l'amour du Seigneur lorsque la mort a jeté son ombre sur sa famille. Elle a réfléchi à ses larmes silencieuses : « Jésus pleura » (Jean 11:35) et à sa haute et puissante : « Lazare, sors dehors ! » (Jean 11:43). Cette réflexion personnelle a composé en elle une réponse qu'elle n'a pas hésité à exprimer.

Au début de la vie du Seigneur sur la terre, les rois mages lui ont rendu hommage et lui ont apporté des offrandes d'« or, d'encens et de myrrhe » (Matthieu 2:11). Eux aussi s'étaient préparés à rendre hommage avec des offrandes symbolisant la divinité, la vie et la mort du Christ. Après la mort du Christ, Joseph et Nicodème, autrefois disciples secrets, ont oignit le corps du Christ d'une mixtion de myrrhe et d'aloès (Jean 19:40). Le Psaume 45 évoque les vêtements du Christ étant parfumés de « myrrhe, d'aloès et de casse » (v.8). Un rappel constant de la profondeur de son amour.

Aujourd'hui, nous avons le privilège de venir préparés pour l'adorer. Puissions-nous, profondément touchés par l'amour du Christ, adorer notre Sauveur en harmonie :

« Car il est ton Seigneur : adore-le » (Psaume 45:11).

Gordon D Kell