Caleb : Un potentiel caché

« Mais mon serviteur Caleb, parce qu'il a été animé d'un autre esprit et qu'il m'a pleinement suivi, je l'introduirai dans le pays où il est entré, et sa semence le possédera »
(Nombres 14:24).

Les Évangiles de Matthieu et de Luc nous racontent la naissance de Jésus et un incident lors de sa visite au temple de Jérusalem. Le reste des trente années précédant son ministère public est caché. Mais le Père présente son Fils par ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matthieu 3:17). Le Sauveur a plu à son Père tout au long de sa vie parfaite.

Nos vies cachées ne sont vues que par Dieu dans leur intégralité. Lui seul comprend et évalue notre fidélité dans toutes les circonstances de la vie. Caleb disparaît discrètement de la scène publique pendant quarante ans. Comme les grenades qu'il a rapportées de la terre promise, leur peau lisse et dure dissimulait une fertilité étonnante. Contrairement à son ami Josué, dont les saintes actions sont relatées en détail, il nous faut attendre le retour de Caleb en Terre promise pour découvrir son puissant cheminement avec Dieu durant son voyage dans le désert.

Il aurait eu toutes les raisons d'être déçu que sa voix ne soit pas entendue lorsqu'il a entamé une vie nomade au lieu de profiter de l'héritage promis. Mais il n'est pas marqué par la déception ni par un profond ressentiment. Il ne s'est pas senti privé de l'opportunité de posséder victorieusement son héritage. Il n'a pas non plus traversé les années du désert avec regret. Il n'était pas comme Élie, se croyant le seul fidèle. Au contraire, la joie et l'espoir promis par la terre qu'il avait brièvement traversée ne l'ont jamais quitté, vivant pour Dieu dans l'obscurité. Comme Daniel, qui, chaque jour, « ouvrait ses fenêtres du côté de Jérusalem ». Je suis sûr qu'il n'y avait pas un seul jour durant son voyage dans le désert où Caleb ne se souvenait pas avec joie de l'expérience de ce que Dieu avait promis. Les années n'ont pas entamé cette joie et cet espoir. Caleb n'est resté dans le pays que quarante jours, mais la terre, et en particulier Hébron, était présente dans son cœur et l'encourageait et le fortifiait tout au long de ses quarante années dans le désert.

Le plus important est la preuve que Dieu valorisait la vie de Caleb. Lorsqu'une nation entière s'est rebellée contre Dieu, Caleb a pris position pour lui et a continué à vivre pour lui pendant les années souvent difficiles et restrictives du désert. Caleb et Josué illustrent les deux facettes de notre vie : ce qui est visible et ce qui est caché. Et c'est cette vie cachée qui détermine la puissance de notre témoignage ouvert. À maintes reprises, Dieu se souvient d'un « autre esprit » de Caleb et se réjouit qu'il ait « pleinement suivi l'Éternel » (Nombres 14:24, 32:12, Deutéronome 1:36, Josué 14:14).

Dans Josué, chapitre 14, la grenade est ouverte pour montrer le caractère fructueux de la vie cachée de Caleb, en communion fructueuse avec Dieu : « Et maintenant, voici, comme il l'a dit, l’Éternel m’a conservé en vie, ces quarante-cinq années, depuis que l’Éternel a dit cette parole à Moïse, lorsque Israël marchait dans le désert ; et maintenant, voici, moi je suis aujourd’hui âgé de quatre-vingt-cinq ans. Je suis encore aujourd'hui fort comme le jour où Moïse m’envoya » (v.10-11).

Caleb nous invite à vivre dans la réalité de ce que nous possédons en Christ dès maintenant. Notre communion avec le Sauveur nous permet de mieux comprendre et apprécier tout ce qu’il a fait et fera pour nous. Nous sommes capables, dans les moments de joie comme dans les moments d’épreuve, de produire le fruit de l’Esprit. Dieu ne néglige pas la fidélité de ses enfants : « Votre œuvre de foi, votre travail d’amour et votre patience d'espérance de notre Seigneur Jésus Christ, devant notre Dieu et Père » (1 Thessaloniciens 1:3).

Gordon D Kell