Barnabas et Paul : Une séparation

Et quelques jours après, Paul dit à Barnabas : « Retournons maintenant visiter les frères part toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont ». Et Barnabas se proposait de prendre avec eux Jean, appelé Marc. Mais Paul trouvait bon de ne pas prendre avec eux un homme qui les avait abandonnés dès la Pamphylie et qui n'était pas allé à l’œuvre avec eux. Il y eut donc entre eux de l'irritation, en sorte qu'ils se séparent l'un de l'autre (Actes 15:36-38).

Le résultat positif du Concile de Jérusalem était présenté par Paul et Barnabas, en communion avec Judas (Barsabbas) et Silas. La lettre était un rejet bref, simple et puissant de l’enseignement de ceux qui avaient tenté d’imposer le rite de la circoncision aux croyants non juifs. C’était aussi un encouragement à une vie sainte. Les chrétiens d'Antioche ont accueillis la nouvelle avec joie et étaient fortifiés par le ministère de Barsabbas et de Silas. Un grave problème menaçant l'unité de l'Église avait été résolu et surmonté avec succès grâce à Dieu. Pourtant, c'est dans ce contexte joyeux qu'une difficulté a surgit, d'une origine la plus inattendue.

Après un certain temps, Paul a eu l'exercice de revisiter les Églises que Dieu l'avait utilisé, avec Barnabas, pour fonder. Barnabas a accepté, mais il a résolu de prendre Jean-Marc avec eux. Mais Paul était en désaccord avec son ami, car Marc les avait quittés en Pamphylie et n'avait pas poursuivi leur premier voyage missionnaire avec eux. Ainsi, deux des plus remarquables serviteurs de Dieu, qui avaient contribué avec tant d'efficacité à la croissance de l'Église du Christ et qui avaient joué un rôle essentiel pour prévenir de graves divisions au sein du corps du Christ, se sont disputés. Pourquoi Dieu a-t-il permit cela, et comment cela serait-il évité ?

Dieu nous avertit que même les relations les plus harmonieuses et les plus productives spirituellement peuvent être mises en danger. Cela nous invite à réfléchir au comportement de Paul et de Barnabas et à tirer les leçons spirituelles qui nous sont présentées. Lorsqu'il y a conflit entre deux chrétiens, nous avons tendance à juger que l'un a raison et l'autre a tort. De tels jugements peuvent être justes, mais pas toujours. Paul et Barnabas avaient deux nobles désirs. Paul désirait profondément prendre soin des jeunes églises que Dieu avait utilisées pour établir, lui et son ami et compagnon de service, Barnabas. Barnabas souhaitait profondément restaurer un jeune parent qui avait failli au service de Dieu. Paul jugeait Jean Marc peu fiable et peu disposé à reprendre le travail exigeant du champ missionnaire. Barnabas pensait que Jean Marc tirerait profit de cette expérience et deviendrait un serviteur de Dieu mature et efficace. Ces positions n'étaient pas incompatibles. La cause de la brouille entre Paul et Barnabas était leur incapacité à prendre du recul pour comprendre leurs véritables préoccupations et la meilleure voie à suivre.

Nous lisons dans Proverbes 17:17 : « L'ami aime en tout temps, et un frère est né pour la détresse ». Ce verset de l'Ancien Testament est très instructif. L'amour fraternel exprime non seulement l'affection en toutes circonstances, mais aussi la sagesse. Au cœur de tout cela se trouve l'humilité nécessaire pour comprendre les préoccupations et les convictions de chacun. L'adversité devrait nous inciter à rester unis et à nous soutenir mutuellement dans les situations difficiles. Lorsque ces difficultés impliquent des désaccords personnels, elles devraient nous inciter à démontrer la réalité de notre relation en Christ et à ne pas saper la communion. Ce sont des leçons que les chrétiens ont manifestement omis d'apprendre, ce qui a entraîné de terribles divisions et des souffrances spirituelles. C'est pourquoi il est essentiel de tirer les leçons du service harmonieux de Paul et Barnabas, de leur séparation douloureuse et de leurs éventuelles belles conséquences, qui, comme nous le verrons, manifestent la merveille de la grâce glorieuse de Dieu.

Gordon D Kell