Une marche prudente

« Prenez donc garde à marcher soigneusement, non comme étant dépourvus de sagesse, mais comme étant sages, saisissant l'occasion, parce que les jours sont mauvais » (Éphésiens 5:15-16).

Quand j'étais jeune chrétien, chaque année, nous allions à Filey, sur la Côte de Yorkshire, pour la dernière soirée d'une grande conférence de vacances chrétiennes. C'était un moment très édifiant de communion fraternelle, de chants et de ministère encourageant. Nous avons voyagé en minibus et sommes rentrés à Hull tard dans la nuit, fatigués mais revigorés par ce moment passé ensemble. Une année, sur le chemin du retour, nous avons dû nous arrêter à Beverley pour déposer des passagers et nous sommes garés au bord de la Rivière Hull. La première à descendre était une jeune sœur, Helen, qui, dans l'obscurité, a trébuché et est tombée en hurlant dans la rivière, heureusement à marée basse. Ayant entendu ses cris, vêtue d'un élégant costume, mon ami Bernard a courageusement sauté du véhicule pour l'aider, a trébuché et l'a suivie dans la boue épaisse et humide en criant plaintivement : « Oh non ! ». Heureusement, tous deux étaient indemnes, et les paroles de Bernard nous ont permis de rester à bonne distance de la rivière pendant que nos amis étaient aidés à regagner la terre ferme. Aujourd'hui, 60 ans plus tard, il nous arrive encore de nous remémorer l'événement et d'en repenser au côté drôle de l'incident. En fait, la plupart d'entre nous ont vu le côté drôle à ce moment !

Mais j'ai souvent considéré cet événement comme une illustration utile des paroles de Paul : « Prenez donc garde à marcher soigneusement ». Parfois, les expériences joyeuses peuvent nous faire perdre la vigilance. Je me souviens avoir aimé frapper un ballon en rentrant de l'école. J'ai donné un coup de pied trop fort, et il a traversé la route. Sans le moindre souci, j'ai suivi le ballon et j'ai fini sur le capot d'une voiture. J'ai été stupide, mais Helen et Bernard, dans l'obscurité, ont trébuché. Le conseil de Paul de toujours faire preuve de sagesse est si important. « Saisissant l'occasion » implique la prudence.

Les hommes et les femmes les plus spirituels ont été victimes de désastres simplement parce qu'ils étaient simplement imprudents et ils n'ont pas réfléchi aux dangers à venir. Les bénédictions de Dieu ont été tenues pour acquises et ils n'ont pas fait preuve de sagesse. Pensez à Noé après le déluge, à Abraham fuyant la famine, à Lot choisissant inconsidérément la direction de sa vie, au manque de respect d'Agar envers Sara, à l'oisiveté du roi David, au roi Salomon, l'homme le plus sage du monde, descendant pas à pas dans l'idolâtrie, et à la confiance en soi de Pierre. Chacun de nous est capable, en paroles comme en actes, de ne pas être vigilant. Nous vivons dans un monde en proie au mal, et la sagesse spirituelle est nécessaire pour surmonter les dangers intérieurs et extérieurs. Une telle sagesse nous fait réfléchir aux moments critiques pour réfléchir attentivement à la prochaine étape et à son avenir.

Notre expérience au bord de la Rivière Hull nous a appris autre chose : le désir désintéressé de Bernard d'aider une amie dans le besoin. Instinctivement, il s'est précipité pour l'aider. En tant que Bon Berger et Bon Samaritain, le Seigneur nous enseigne à aller là où se trouvent ceux qui sont dans le besoin. Lui seul peut sauver, et nous apprenons de lui à ne jamais abandonner nos frères et sœurs croyants qui ont trébuché dans le bourbier spirituel. L'amour de Dieu cherche toujours à nous sortir du danger.

« Il m'a monté hors du puits de la destruction, hors d'un bourbier fangeux ; et il a mis mes pieds sur un roc, il établi mes pas » (Psaume 40:2).

Gordon D Kell