Matthieu

« Et Jésus, passant de là plus avant, vit un homme nommé Matthieu, assis au bureau de recette ; et il lui dit : « Suis-moi ». Et se levant, il le suivit » (Matthieu 9:9).

Au début du chapitre 9 de son Évangile, Matthieu raconte comment le paralytique est amené à Jésus par ses amis. Il décrit ensuite discrètement son propre salut. Les collecteurs d'impôts étaient un groupe de personnes méprisées par toutes les couches de la société. Ils étaient méprisés en raison de leurs liens étroits avec les puissances Romaines d'occupation, de leur réputation de malhonnêteté et de leur accumulation de richesses au détriment d'autrui. Leurs amitiés se limitaient à eux-mêmes et ils étaient asservis au service de « Mammon », le mot Araméen pour « richesse matérielle ». C'est en la richesse qu'ils plaçaient leur confiance et qu'ils se sacrifiaient beaucoup pour l'obtenir. Jésus explique leur condition plus tôt dans l'Évangile : « Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Matthieu 6:24).

Les collecteurs d'impôts ont acquis des richesses, mais ont découvert un vide dont ils ne pouvaient s'extirper. Ils n'avaient pas d'amis comme le paralytique pour les conduire vers le salut. Ils étaient enfermés dans un monde qui les éloignait de Dieu et de leurs prochains.

Ce devait être une journée ordinaire lorsque Matthieu vaquait à ses occupations détestées. Je soupçonne que les conversations entre collecteurs d'impôts et ceux qui payaient ne seraient jamais qualifiées d'amicales. Mais au cours de cette journée, Matthieu a entendu une voix qu'il n'avait jamais entendue auparavant, et sa puissance et son attrait ont transformé sa vie : « Suis-moi ». Aucun ami n'a conduit Matthieu à Jésus. Le plus grand Ami l'a trouvé. Matthieu a immédiatement suivi Jésus.

La première guérison dont Jésus a parlé fut celle des cœurs brisés : « Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé » (Luc 4:18, AV). Il a accompli les anciennes promesses du Psaume 147:3 et d'Isaïe 61:1. Matthieu et Zachée n'ont pas vécu dans la pauvreté, ni dans la maladie, ni dans l'infirmité. Mais leur perte, dissimulée par leur prospérité apparente, a été perçue par le Sauveur. Dans la maison de Matthieu, « beaucoup de publicains et de pécheurs sont venus s'asseoir avec lui et ses disciples ». Là, Jésus, « l'ami des publicains et des pécheurs » (Matthieu 11:19), explique : « Ceux qui sont en bonne santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Mais allez et apprenez ce que c'est que : “Je veux miséricorde, et non pas sacrifice” ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (v.12-13).

C'est Matthieu qui nous rapporte les paroles du Sauveur : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Matthieu 11:28-29). Il a écrit comme quelqu'un qui avait expérimenté tout ce que ces paroles décrivent. C'est Matthieu qui conclut son Évangile par la promesse du Sauveur ressuscité : « Je suis avec vous tous les jours » (Matthieu 28:20). Il a embrassé sa vie, et la nôtre aussi, dans la grâce salvatrice et protectrice de l'Ami indéfectible des pécheurs.

Gordon D Kell