Les clairs matins

Ce sont les bontés de l’Éternel que nous ne sommes pas consumés, car ses compassions ne cessent pas ; elles sont renouvelles chaque matin ; grande est ta fidélité ! « L’Éternel est ma portion », dit mon âme ; « C’est pourquoi j’espérerai en lui ! » (Lamentations de Jérémie 3:22-24).

Lorsque j’ouvre mon ordinateur, le premier écran montre une forêt de séquoias par une belle matinée, avec la brume s’élevant du sol luxuriant. Tous les arbres s’élèvent en ligne droite vers le ciel. Cela me rappelle le peuple dont Dieu dirige chaque jour leurs cœurs vers le ciel. La nature dépend de l’atmosphère et de la lumière qui vient du soleil. Nous avons créé une pollution qui perturbe notre atmosphère, assombrit notre monde, nuit à nos vies et qui est difficile à échapper. Je suis assez vieux pour me souvenir du smog (brouillard). Le « smog » est un terme formé de « fumée » et de « brouillard » pour décrire la brume épaisse, sale et enfumée produite par la fumée qui s'échappait de milliers de cheminées urbaines. Nous avions l'habitude de traverser cette obscurité désagréable pour aller à l'école, le visage couvert d'un foulard pour éviter de la respirer. Les lois sur la qualité de l'air de 1956 et 1968 ont considéré ce phénomène comme un problème de santé publique majeur.

Jérémie vivait dans un monde spirituellement pollué, ce qui a conduit au jugement de sa nation idolâtre. Son pouvoir de porte-parole de Dieu lui venait de sa vie dans une atmosphère différente : l'atmosphère du ciel. Chacun de ses jours commençait par respirer l'air de la présence de Dieu. Entouré de désolation spirituelle, il reconnaissait les « miséricordes du Seigneur » et sa protection : « nous ne sommes pas consumés ». Il voyait « ses compassions ». Il percevait la compassion du cœur de Dieu dans ses actes individuels de compassion, « ses compassions ». Les Évangiles révèlent le cœur compatissant du Christ dans « Ses compassions », manifestées par son pouvoir de guérison envers les cœurs brisés, les malades, les sourds, les aveugles, les boiteux et les sans vie.

Le prophète Jérémie, attristé, est empreint d'une joie intérieure lorsqu'il commençait chaque matinée, élevant son cœur en reconnaissance envers Jéhovah pour déclarer : « Grande est ta fidélité ». Dans un pays où le peuple avait tourné le dos à Dieu, Jérémie se réjouit : « L'Éternel est ma portion ». Il traversait le brouillard spirituel de sa journée en communion avec Dieu, respirant une atmosphère pure qui lui a permis d'être fidèle au milieu de l'infidélité. J. G. Deck, dans son hymne, qui retrace la fidélité du Fils de Dieu à son Père, décrit le Sauveur comme « fidèle au milieu de l'infidélité, "au milieu des ténèbres, seulement la lumière" ». Marc, dans le premier chapitre de son Évangile, qui révèle Jésus comme le Serviteur de Dieu, écrit :

« et s'étant levé sur le matin, longtemps avant le jour, il sortit et s'en alla dans un lieu désert, et il priait là » (Marc 1:35). Le Psalmiste écrit : « Et dès le matin ma prière te prévient » (Psaume 88:13).

Jérémie avait toutes les raisons de dire : « C'est pourquoi j'espérerai en lui ! ». Et nous aussi ! Tels les séquoias s'élevant vers le ciel dans une vaste forêt, nous ne sommes pas seuls à élever nos cœurs vers notre Père et Jésus, notre Souverain Sacrificateur , embrassés de sa miséricorde et de sa compassion. Nous nous joignons à tous les autres enfants de Dieu pour nous souvenir avec gratitude de sa fidélité, nous réjouir de sa communion et nous lever pour vivre pour le Sauveur dans l'air pur de sa grâce et la lumière de l'espérance que nous avons en lui.

Gordon D Kell