La course de la foi

« C'est pourquoi, nous aussi, ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12:1-2).

À l'école, j'aimais le sprint. Pouvoir sprinter vite sur de courtes distances était un atout majeur pour mon sport préféré, le rugby. Mais j'avais du mal sur les longues distances. Je me souviens que mon professeur de sport m'avait inscrit à une course de 200 mètres, soit deux fois la distance que je courais habituellement. C'était une erreur. Une fois la course lancée, je me suis élancé et, à mi-course, j'étais largement devant les autres coureurs, mais j'ai vite commencé à fatiguer, et les autres coureurs m'ont dépassé un par un, et j'ai terminé dernier ! Mon professeur n'était pas content, mais il n'a jamais pris le temps de m'expliquer ce que je devais faire ni de m'entraîner pour la distance plus longue. Quelques années plus tard, j'ai été inscrit à un cross-country dans un camp de garçons. J'étais nerveux de revivre mon désastre du 200 mètres. Mais cette fois, j'ai géré mon rythme, j'ai conservé une avance confortable et, à ma grande surprise, j'ai remporté la course.

La course de la foi n'est pas un sprint, c'est un marathon qui peut durer toute une vie. Comme un cross-country, le terrain est varié et les obstacles abondent. Contrairement au cross-country, on n'a aucune connaissance préalable du parcours. Il y a des moments où, comme Abraham, appelé par Dieu à se rendre dans un lieu qu'il recevrait plus tard en héritage, « il obéit et s'en alla, ne sachant où il allait » (Hébreux 11:8). Mais de nombreux avantages nous permettent de courir la course de la foi. Dans Hébreux 11 et tout au long de l'Ancien Testament, nous avons une grande « nuée de témoins » qui ont couru la course de la foi avant nous et avec moins de ressources. Mais plus encore, nous avons le plus grand précurseur : « Jésus, le chef et le consommateur de notre foi ». Nous n'avons pas seulement sa vie écrite pour notre apprentissage, nous avons sa présence tout au long de la course. L'épître aux Hébreux nous rappelle que Jésus a dit : « Je ne te laisserai point et je ne t'abandonnerai point », en sorte que, pleins de confiance, nous disions « Le Seigneur est mon aide et je ne craindrai point : que me fera l'homme ? » (Hébreux 13:5-6).

Nous courons avec un sac à dos destiné aux ressources spirituelles. Cependant, nous pouvons porter d'autres fardeaux inutiles. Ces fardeaux peuvent être beaucoup de petites choses ou certaines grandes, rendant la course plus difficile et fatigante qu'elle ne devrait l'être. Il nous est donc demandé de « mettre de côté » ces obstacles. Nous pouvons aussi pécher, ce qui, dès le début, « nous prend si facilement au piège ». Le péché doit être identifié, confessé et abandonné pour continuer à « courir avec patience la course qui est devant nous ».

J'ai dans mon bureau une plaque en français sur laquelle on peut lire : « Courons… les yeux fixés sur Jésus » (Hébreux 12:1). J'aime beaucoup la traduction : « Courons… les yeux fixés sur Jésus ». Il y a beaucoup d'années, lors de notre première visite en Suisse, nous avons visité la maison d'un couple pieux et avons passé un moment agréable de communion. En partant, le mari a pris la plaque accrochée au mur de leur salle à manger et nous l'a offerte, par un geste spontané de gentillesse, pour nous rappeler cette visite. Depuis, elle est accrochée aux murs de toutes les maisons où nous avons vécu. C'est un rappel constant de toujours « fixer les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de notre foi », sachant que notre salut et celui de toute âme rachetée fait partie de « la joie qui était devant lui » lorsqu'il « a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12:1-2).

« Courons », sans jamais douter : « Celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’achèvera jusqu'au jour de Jésus Christ »
(Philippiens 1:6).

Gordon D Kell