L'autel d'Abraham

« Et il s'en alla, en ses traites, du midi jusqu'à Béthel, jusqu'au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, au lieu où était l'autel qu'il y avait fait auparavant ; et Abram invoqua là le nom de l'Éternel » (Genèse 13:3-4).

La première présentation d'Abraham et de la maison de son père se trouve à la fin du chapitre 11 de la Genèse. Dans le chapitre suivant, nous lisons que Dieu s'adresse directement à Abraham : « Va-t'en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai, et je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction ». (Genèse 12:1-2). Ainsi commença la vie de foi du grand patriarche. Il obéit à Dieu sans poser de questions et, selon les paroles de l'épître aux Hébreux, « Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s'en aller au lieu qu'il devait recevoir en héritage ; et il s'en alla, ne sachant où il allait ». (Hébreux 11:8). Ce n'était pas une foi aveugle, mais une confiance totale en Dieu qui le guidait.

La vie de foi d'Abraham a bien commencé : Dieu l'a conduit au pays de Canaan. Sa foi était source de bénédictions, et Dieu est apparu à Abraham à Sichem et lui a dit : « Je donnerai ce pays à ta semence ». Abraham répondit en construisant un autel à l'Eternel. Tout allait bien lorsqu'il poursuivait son nomade spirituel chemin de foi, profitant de la communion avec Dieu et érigeant un autre autel entre Béthel et Aï. La suite est riche d'enseignements pour nous. Une grave famine sévit dans le pays, laissant à Abraham le choix entre se confier en Dieu et affronter la famine ou se fier à son instinct et fuir vers la sécurité d'un autre pays. Il choisit de fuir. Rien n'indique qu'Abraham ait invoqué Dieu pour obtenir sa direction. Il n'existe aucune trace de sa construction d'autel en Égypte.

Le chemin à parcourir peut sembler incertain et effrayant à différentes étapes de notre vie. Dans ces moments-là, nous pouvons nous tourner vers nos ressources, notre connaissance naturelle et notre intelligence pour tenter d'échapper à nos circonstances. Dieu permet à Abraham, si riche en foi, de connaître cette défaillance. Comme avec le reniement de Pierre, celui d'Abraham nous enseigne les dangers de se fier à soi-même au lieu de puiser sa force en Dieu et Sauveur. Pour souligner ce fait, Dieu met en lumière ces dangers dans la vie de personnes d'une foi extraordinaire. Mais chez ces mêmes personnes, il relate la victoire de la foi. La fuite d'Abraham en Égypte l'a exposé, lui et ses proches, à des dangers plus grands que la famine. Grâce à cette expérience, il a découvert comment Dieu l'a protégé des conséquences de son manque de jugement. Il a quitté l'Égypte et est retourné « au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, au lieu où était l'autel qu'il y avait fait auparavant ; et Abram invoqua là le nom de l'Éternel » (Genèse 13:3-4).

Quelles que soient nos antérieures bénédictions spirituelles et nos victoires de foi, nous devons rester proches de notre Sauveur, source de la sagesse céleste, en recherchant constamment sa présence et sa direction. Dès que nous commençons à agir indépendamment de lui, nous nous mettons en difficulté. Abraham nous enseigne les dangers de l'autosuffisance. Mais nous apprenons aussi de lui la protection de Dieu, la joie de la restauration, les bénédictions de la foi et de la communion avec le Sauveur, qui ne nous abandonne jamais, et le témoignage de la transformation, et non de la conformation (Romains 12:2).

Gordon D Kell