La force du Christ

« Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l'abondance ; en toutes choses et à tous égards, je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu'à avoir faim, aussi bien à être dans l'abondance qu'à être dans les privations. Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Philippiens 4:12-13).

Dans la dernière partie de sa lettre aux Philippiens, centrée sur le Christ, joyeuse et concrète, Paul les encourage à réfléchir attentivement à ce qui est vrai, vénérable, juste, pur, aimable, de bonne renommée, quelque vertu et quelque louange. Il venait de souligner une difficulté entre deux sœurs en vue de leur réconciliation. J'ai souvent raconté l'histoire de l'époque où je m'occupais de deux de mes trois petites-filles, lorsqu'elles étaient encore jeunes. Elles jouaient joyeusement ensemble lorsque, pour une raison inconnue, l'ambiance a changé et elles ont commencé à se disputer. Je suis intervenu et je leur ai demandé de me dire cinq choses qu'elles aimaient l'une chez l'autre. Aucune des deux n'a parlé pendant un moment, puis l'une d'elles a commencé à dire que sa sœur était gentille. En peu de temps, elles ont énuméré leurs qualités mutuelles. Bien souvent, les médias attirent notre attention avec des propos faux, ignobles, injustes, impurs, laids ou des mauvaises nouvelles, dénués de vertu ou de valeur. Évodie et Syntyche n'étaient pas les seules à avoir besoin de s'arrêter et de se regarder à travers les yeux du Sauveur ; il y a des moments où nous devons tous le faire. Les différends se résolvent lorsque nous nous voyons comme le Christ nous voit, et la paix et l'harmonie sont rétablies. Être préoccupé par le bien nous protège du mal. Comme tous les apôtres, Paul était choisi pour laisser à l'Église un exemple permanent de vie consacrée au Christ. Les Philippiens avaient bénéficié de ce qu'ils avaient « appris, reçu, entendu et vu » en lui. C'était un mode de vie qui menait à la communion avec le « Dieu de paix » (v.9).

Paul mettait en pratique ce qu'il prêchait en soulignant combien il appréciait leur sollicitude renouvelée et florissante à son égard. Il ne se souciait pas de ses besoins. Paul avait appris du Sauveur à être satisfait en toutes circonstances, à vivre humblement et à vivre dans l'abondance : « En toutes choses et à tous égards, je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu'à avoir faim, aussi bien à être dans l'abondance qu'à être dans les privations » (v.12). Il est parfois plus difficile de vivre pour Christ dans l'abondance que dans les privations. La pauvreté, matérielle ou spirituelle, nous conduit aux pieds du Sauveur. L'abondance, matérielle ou spirituelle, peut nous conduire à l'orgueil et à l'autosatisfaction. Christ est la source de notre force, dans les privations comme dans l'abondance : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (v.14).

Les Philippiens se sont distingués comme Église qui partageait la détresse de Paul. Il se souvient du soutien répété qu'ils lui avaient apporté à Thessalonique. L'apôtre n'a jamais sollicité de soutien financier pour ses besoins personnels. Au contraire, il a travaillé pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses collaborateurs (Actes 20:34). Il était bien entouré (v.18), ayant reçu Le soutien des Philippiens par l'intermédiaire d'Épaphrodite. Cela a réjoui son cœur de voir leur amour pour lui, qu'il avait éprouvé pour la première fois chez Lydie et chez le geôlier de Philippes bien des années auparavant, encore florissant. Il les assuré que leur sacrifice était « agréable à Dieu ». Ils ont manifesté l'amour du Christ par leurs actions, et il leur promit : « Mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire, par le Christ Jésus ». Il était confiant que Dieu suppléerait à leurs besoins matériels et leur accorderait la grâce nécessaire pour surmonter leurs difficultés. C'est pourquoi il élève spontanément son cœur vers Dieu dans l'adoration et conclut par des salutations chaleureuses et mutuelles, soulignant que, tout comme il avait l'habitude de les conduire au Christ, Dieu avait apporté le salut à ceux de la maison de César.

« À notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen. » (v.20).

Gordon D Kell