La pensée du Christ

Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus (Philippiens 2:5).

Paul témoigne de son affection profonde et de longue date pour l'Église de Philippes au chapitre 1 de sa lettre. Au chapitre 2, il leur rappelle leur encouragement en Christ, le réconfort de son amour, la communion du Saint Esprit et les fruits de l'affection et de la miséricorde. Il agit ainsi car il était préoccupé par les dangers qui menaçaient l'unité dont ils jouissaient depuis longtemps. Cette unité avait été exprimée de manière frappante par la diversité des premiers convertis: Lydie, la femme cultivée et riche dont le cœur avait été ouvert avec tant de douceur par Dieu, et le cruel geôlier transformé en un homme des plus doux grâce à la puissante intervention de Dieu dans sa vie.

Paul souhaitait qu'ils continuent à être « même pensée, ayant un même amour, étant d'un même sentiment, pensant à une seule et même chose ». Il les met en garde contre l'ambition égoïste et la vanité. Il les encourage à se caractériser par l'humilité d'esprit, à se donner mutuellement la priorité de manière désintéressée et avec des cœurs bienveillants. Ces paroles étaient difficiles, mais l'apôtre ne se contente pas de leur inculquer un comportement exemplaire. Il élève leurs yeux et leurs cœurs vers le Christ dans l'une des plus belles descriptions de l'humilité et de l'exaltation du Sauveur.

Philippiens 1 nous enseigne comment exprimer la vie du Christ : « Car pour moi, vivre c'est Christ ». Le chapitre 2 nous enseigne la pensée du Christ : « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus ». Paul retrace la descendance du Fils de Dieu dans la grâce. Jésus Christ n'a jamais cessé d'être Dieu, mais a révélé le cœur de Dieu par son humble humanité. Il a pris la position la plus basse, étant né sans abri, enfant réfugié, et élevé dans la ville la plus méprisée. Il n'avait aucune réputation, mais était connu comme charpentier et fils de charpentier. Serviteur, il a constamment accompli la volonté de son Père. « Ma viande est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre » (Jean 4:34). Nous voyons sa « venue semblable aux hommes » dans son épreuve au désert, sa fatigue dans la nacelle, ses larmes sur Jérusalem et au tombeau de Lazare, et son tourment aux mains de ceux qu'il était venu sauver. Il était dépouillé de son seul bien, ses vêtements, au Calvaire. Là, « il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix ». Paul abaissait ses chers amis de Philippes pour leur faire comprendre l'étendue de l'amour du Sauveur et comment il s'était manifesté.

L'apôtre se réjouit de la réponse glorieuse de Dieu à l'humilité de son Fils : « C'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé, et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (v.9-11). Ainsi, il a forcé les chrétiens de Philippes à se demander : si Dieu a tant apprécié l'humilité de son Fils bien-aimé et l'a ainsi exalté, quelle serait leur réponse à Lui ? Comment ne pas être « de même pensée, ayant un même amour, étant d'un même sentiment, pensant à une seule et même chose ? »

Comment ne pas reconnaître en eux l'ambition égoïste et l'orgueil, et se laisser caractériser par la pensée du Christ, la véritable humilité et l'amour désintéressé les uns pour les autres ? Ces considérations ne se limitaient pas aux Philippiens, mais touchent chacun de nos cœurs.

Gordon D Kell