Un cœur reconnaissant

« Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée » (Psaume 32:1).

Le Psaume 32 commence par la joie du pardon : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée ». Je me suis souvent rappelé l’impression que j’ai eue, en tant que jeune chrétien, en lisant la biographie de George Whitfield, le remarquable évangéliste du XVIIIe siècle. Il est devenu chrétien lorsqu’il étudiait à Oxford. Whitfield a écrit que chaque fois qu’il revenait en ville, il courait vers le champ où il s'agenouillait et se confiait à Christ et déversait son cœur en actions de grâces. Chaque fois que je pense à cet incident, je dois me demander quand la joie du pardon a spontanément débordé dans mon cœur en remerciement envers le Sauveur.

Luc rapporte que le Seigneur s'est rendit à Jérusalem et passant par la Samarie et la Galilée. Alors qu’il entrait dans un village, dix lépreux l'ont rencontré. Ils se sont tenus loin de Jésus et ont crié : « Jésus, Maître, aie pitié de nous ! ». Le Seigneur a vu leur détresse et leur dit simplement : « Allez montrez-vous aux sacrificateurs ». Selon la loi, les sacrificateurs avaient la responsabilité de déclarer les lépreux nets. Mais ils n’étaient pas nets. Pourtant, dans une foi totale, ils n’ont pas hésité à obéir immédiatement à Jésus et ont commencé le voyage qu’il leur a demandé de faire. Et au fur et à mesure qu’ils avançaient, ils furent tous guéris. C’est une puissante illustration du salut ; la distance qui nous sépare de Dieu, notre impuissance, l’unique Sauveur et le besoin de se confier en Lui et en Son pouvoir de pardonner et de bénir avec une nouvelle vie sont tous présents dans cet événement miraculeux (Luc 17:11-19).

L’un des lépreux s’est arrêté et, comblé de joie et de reconnaissance, il est retourné là où se trouvait Jésus. Il n’était plus à distance mais guéri. Je suppose que l’homme a couru vers le Sauveur et, d’une voix forte, a glorifié Dieu en tombant sur son visage aux pieds de Jésus. C’était un Samaritain. Comme la femme au puits de Sichar dans Jean chapitre 4, il a commencé sa journée perdu, éloigné des gens et surtout de Dieu. Transformée par Jésus, la femme Samaritaine a déclaré : « celui-ci n’est-il pas le Christ ? ». Le lépreux Samaritain n’était plus perdu, séparé des gens ou très éloigné de Dieu. Il était en présence de Jésus et lui a répondu avec un cœur reconnaissant.

Nous ressentons la déception du Sauveur lorsqu’il demande : « Les dix n’ont-ils pas été rendus nets ? Et les neuf, où sont-ils ? Il ne s'en est point trouvé qui soient revenus pour donner gloire à Dieu, si ce n'est cet étranger ? » Le seul qui est revenu n’était pas un Juif mais un étranger. Paul écrit aux chrétiens non juifs : « Vous étiez en ce temps-là sans Christ, sans droit de cité en Israël et étrangers aux alliances de la promesse, n'ayant pas d'espérance et étant sans Dieu dans le monde ». Puis il ajoute : « Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été rapprochés par le sang du Christ » (Éphésiens 2:12-13).

Mais il y avait aussi de la joie dans le cœur du Seigneur parce que c'est seulement l’homme si éloigné de Lui qui lui a rendu hommage. Le lépreux rendu net n’était pas allé d’abord vers un sacrificateur terrestre sous la loi, mais vers la Personne qui, par grâce, est maintenant notre souverain Grand Sacrificateur au ciel. Jésus l’a envoyé vivre dans la foi qu’il avait en Christ. Le Seigneur a guéri tous les lépreux. Mais il n’a jamais exigé de gratitude. Le Seigneur a attendu une offrande volontaire de reconnaissance de la part de ceux qu’il avait bénis. L’homme n’a pas apporté un cadeau. Il s’est apporté lui-même. Ne perdons jamais l’émerveillement d’être « justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Romains 3:24) et « Réjouissez-vous en l’Éternel et égayez-vous, justes ! et jetez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur ! » (Psaumes 32:11).

Gordon D Kell