Jacques 3: La langue

« Voici, un petit feu, quelle grande forêt allume-t-il ! » (Jacques 3:5).

Nous n’avons jamais vécu à une époque où la communication est si étendue, les théories du complot si répandues et la vérité si contestée. Tout le monde a une opinion et tout le monde veut être entendu. Les progrès de l’Église primitive ont été entravés par des enseignements faux et malavisés. Jacques va droit au cœur du problème : le cœur! « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable ; qui le connaît ? » (Jérémie 17:9). Jacques reconnaît les preuves de l’orgueil et de la recherche de la première place. Jean souligne ce problème et cite un individu comme exemple révélateur : « Diotrèphe, qui aime à être le premier » (3 Jean 1:9). De tels personnages voulaient diriger les églises. Ils l’ont fait par la ruse de ce qu’ils enseignaient. En conséquence, ils se sont placés sous le jugement. Christ « est le chef du corps, de l'assemblée ; lui qui est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses il tienne, lui, la première place » (Colossiens 1:18). Il est essentiel de maintenir cette vérité.

Jacques explique aux chrétiens les dangers que présentent nos langues. Il commence par les offenses involontaires. Nous savons tous comment nous pouvons faire et dire des choses qui peuvent être mal interprétées et causer de la détresse : « Car nous faillissons tous à plusieurs égards ». Cela est particulièrement vrai pour ce que nous disons : « Si quelqu'un ne faillit pas en paroles, celui-là est un homme parfait (mûr), capable de tenir aussi tout le corps en bride » (v.2). Ce n'est pas seulement ce que nous disons, mais comment nous le disons. Notre langue est un petit membre de notre corps et « elle se vante de grandes choses » et peut causer des dommages considérables et durables : « Voici, un petit feu, quelle grande forêt allume-t-il » (v.5). La puissance de la parole parlée de la question de Satan en Éden : « Dieu a-t-il vraiment dit ? » et tout au long de l'histoire, il a créé des Cmondes » d'injustice. Chacun de nous possède un instrument qui peut déclencher des événements qui blessent une personne et, comme l'histoire le prouve, peuvent également conduire à des guerres mondiales. Le péché est entré dans le monde par une conversation.

Jacques reconnaît naturellement que « aucun des hommes peut dompter la langue. C'est un mal désordonné, plein d'un venin mortel » (v.8). Il nous humilie ensuite : « Par elle nous bénissons Dieu le Seigneur et Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à la ressemblance de Dieu ; de la même bouche procède la bénédiction et la malédiction. Mes frères, il ne devrait pas en être ainsi. Une fontaine fait-elle jaillir par la même ouverture le doux et l'amer ? » (vv.9-11).

Être confronté aux réalités des dangers qui affectent le monde et le peuple de Dieu devrait nous conduire au Sauveur, qui est la Parole incarnée, pleine de grâce et de vérité. Joseph, pour la bénédiction de ses frères, leur parla d'abord « durement » pour les amener à la repentance (Genèse 42:7). Plus tard, pour les rassurer après la mort de leur père Jacob, Joseph « les consola et leur parla avec bonté (c'est-à-dire à leur cœur) » (Genèse 50:21). Jacques nous montre clairement que « la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur », mais comme nous le verrons, c'est aussi « la parole de sa grâce » qui nous donne le pouvoir de juger nos paroles et de prouver que « les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce » (Ecclésiaste 10:12). Ne cessons jamais de nous émerveiller et de nous laisser guider par les paroles pleines de grâce qui sont sorties de la bouche de notre Sauveur (Luc 4:22, 24:27, 32, 44).

Gordon D Kell