Troade : Un lieu de réflexion

« Or, étant arrivé dans la Troade pour l'évangile du Christ, et une porte m'y étant ouverte dans le Seigneur » (2 Corinthiens 2:12).

2 Corinthiens commence par Paul élevant son cœur en adoration au Dieu de toute consolation : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console à l'égard de toute notre affliction, afin que nous soyons capables de consoler ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit, par la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés de Dieu » (vv.3-4). Au chapitre 2, il encourage les croyants à pardonner et à réconforter un frère repentant qui était tombé dans un péché moral profond, qui avait affecté toute l’Église et conduit à son excommunication : « Il suffit, pour un tel homme, de cette punition qui lui a été infligée par le grand nombre, de sorte qu'au contraire vous devriez plutôt pardonner et consoler, de peur qu'un tel homme ne soit accablé par une tristesse excessive. C’est pourquoi je vous exhorte à ratifier envers lui votre amour » (vv.6-8). Paul connaissait la puissance du pardon du Christ. Son cœur de berger recherchait le pardon complet de ceux à qui il prêchait et le pardon et la restauration des chrétiens défaillants.

Alors qu’il les guidait dans les soins pastoraux, il réfléchit à une visite à Troade et à l’occasion de « prêcher l’Évangile du Christ ». Sa capacité à faire face aux circonstances douloureuses parmi le peuple n’a jamais diminué sa détermination à évangéliser. Son cœur allait à ceux qui avaient besoin de Christ comme leur Sauveur et aux chrétiens qui reniaient leur Sauveur. Il se réjouit de la manière dont le Seigneur avait agi dans l’Église de Corinthe pour rétablir une âme égarée. Et il réfléchit avec joie à la manière dont le Seigneur avait agi pour fournir une excellente occasion de prêcher l’Évangile à Troade : « Une porte m’y étant ouverte dans le Seigneur » (v.12). Tout cela s'est produit lorsque l’apôtre « n’avait aucun repos dans son esprit » à cause d’un besoin inexplicable de retrouver d’urgence son compagnon de travail Tite. Ces exemples de son souci du peuple de Dieu, tant dans les échecs que dans le service, sont complétés dans 2 Corinthiens 11, où, après avoir énuméré ses difficultés, il écrit : « Outre ces choses exceptionnelles, il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées » (v.28).

Nous ne comprenons pas toujours les fardeaux spirituels que portent les autres croyants. Paul en est un exemple extrême. Mais lorsque l’apôtre réfléchissait à la puissance infaillible du Seigneur démontrée à nouveau à Troade, il n'a pas regardé vers l’intérieur mais vers le haut.

Il savait qu’il était entre les mains du Sauveur et était encouragé par le fait que c’était « l’Évangile du Christ » qu’il prêchait, et que c’était le Seigneur qui lui avait donné une porte d’opportunité, « une porte m'y étant ouverte dans le Seigneur ».

Cette réflexion conduit l’apôtre à adorer et à remercier Dieu pour son œuvre souveraine de grâce en nous, qu’il décrit magnifiquement comme une odeur libérée. « Or, grâces à Dieu qui nous mène toujours en triomphe dans le Christ et qui manifeste par nous l'odeur de sa connaissance en tout lieu. Car nous sommes la bonne odeur de Christ pour Dieu, à l'égard de ceux qui sont sauvés et à l'égard de ceux qui périssent » (vv.14-15).

Pendant les circonstances douloureuses à Corinthe, les troubles personnels et la responsabilité dans l'Évangile, Troade était un lieu qui rappelait à l'apôtre la suprématie de la volonté et des desseins de Dieu dans la vie accomplie de Son peuple, diffusant « l'odeur de Sa connaissance (celle du Christ) ».

Gordon D Kell