La Valeur de la Foi

« En quoi vous vous réjouissez, tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations, si cela est nécessaire, afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l'or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ, lequel, quoique vous ne l'ayez pas vu, vous aimez ; et, croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse » (1 Pierre 1:6-8).

Matthieu et Marc ont rapporté un incident remarquable lorsque Jésus a visité la région de Tyr et de Sidon. Cette visite faisait suite à une confrontation avec les scribes et les pharisiens infidèles lorsque Jésus a exposé leur hypocrisie et la mise à l'écart des commandements de Dieu. Il les condamne avec les paroles d'Esaïe : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi ; mais ils m'honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d'hommes » (Matthieu 15:8-9).

Lorsque Jésus est arrivé à Tyr et à Sidon, il rencontra une femme qui était à l'opposé des chefs spirituels aveugles d'Israël (v.14). Naturellement, elle n'avait aucun droit aux promesses d'Israël, mais sa reconnaissance de Jésus comme le Messie fit honte à ceux qui rejetaient le Sauveur du monde dans sa propre nation. Les scribes et les pharisiens n'ont jamais approché le Sauveur dans le besoin, seulement pour saper son ministère. La femme est venue pour exprimer son cœur brisé et sa foi totale en Christ.

Ce qui est étonnant, c'est que le Seigneur n'a pas immédiatement répondu à son appel, mais « ne lui répondit mot » (v.23). Cela n'a pas empêché son appel persistant à l'aide. Embarrassés par ses supplications, les disciples du Seigneur n’ont pas intercédé pour elle ; ils demandent plutôt au Seigneur de « la renvoyer ». Le Sauveur annonce alors : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (v.24). En réponse, la femme « vint et lui rendit hommage, disant : Seigneur, assiste-moi ! » Mais le Sauveur semble à nouveau la repousser : « Il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens ». Mais la femme s’en remet entièrement au Seigneur. « Oui, Seigneur ; car même les chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». Le Sauveur guérit son cœur brisé et proclame sa foi. « Ô femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. Et dès cette heure-là sa fille fut guérie » (v.28). Le traitement du Seigneur envers cette femme de foi n’était pas pour détruire sa foi mais pour la démontrer. Il l'a fait briller victorieusement lorsqu'elle a été mise à l'épreuve dans le contexte de son rejet par sa propre nation.

Pierre transforme notre façon de penser en nous encourageant à « nous réjouir grandement » lorsque nous sommes « affligés par diverses tentations ». Il était là et a vu l'authenticité de la foi de la femme et a demandé au Seigneur de la renvoyer. Le Seigneur a plus tard prié pour Pierre afin que sa foi ne défaille pas : « Mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22:32). Pierre a écrit ses épîtres dans l'accomplissement de son ministère de « fortifier tes frères ». La mise à l'épreuve de notre foi n'a pas pour but de la détruire, mais de démontrer sa valeur et sa puissance. Comme la « fournaise ardente » dans laquelle Shadrac, Méshac et Abed-Nego ont été jetés dans Daniel chapitre 3, la foi authentique révèle la Personne en laquelle nous croyons, Jésus. Lorsque Dieu ne répond pas immédiatement à nos prières, Il n'ignore pas nos besoins mais crée les circonstances pour que notre foi brille à travers Sa volonté et proclame Christ. Nous sommes mis à l'épreuve pour manifester le Christ en nous et pour nous remplir de sa joie, « vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse ».

Gordon D Kell