Le Riz au lait

« Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation du siècle. Amen ! » (Matthieu 28:20).

Peu de temps après notre mariage, nous avons déménagé à Manchester et, pendant que nous cherchions une maison, nous sommes restés chez les parents de June pendant six mois. La mère de June était une bonne cuisinière et l'une de ses spécialités était le riz au lait fait maison, qui arrivait à table directement du four, recouvert d'une épaisse couche de lait caramélisé. C'était un plat préféré de la famille. Mais je n'ai jamais aimé les puddings au lait, alors je demandais toujours les plus petites portions, ce qui laissait volontiers des secondes portions pour les autres.

Une fois, alors que June avait la grippe, je suis passé chez sa mère pour lui dire comment allait sa fille. Elle avait préparé un riz au lait pour que je l'emporte à la maison pour June. Ils vivaient dans le sud de Manchester et nous dans le nord de la ville, donc il fallait un certain temps pour rentrer à la maison. Après que June se soit remise, nous avons rendu visite à la famille et sa mère lui a demandé si elle avait aimé son riz au lait, ce à quoi elle a répondu : « Quel riz au lait ? » Le cadeau était toujours dans le coffre de la voiture ! J’aurais aimé que ce soit la seule fois où j’aie oublié quelque chose d’important, mais ce n’était pas le cas. Je peux encore me laisser distraire et négliger des petites choses, et des choses moins petites. Je suis toujours désolé et j’essaie de me racheter, mais la déception est difficile à effacer.

À la fin de l’Évangile de Matthieu, le Seigneur promet : « Voici, je suis avec vous tous les jours ». Le Seigneur a utilisé ce petit mot « Voici » pour marquer le fait qu’en montant au ciel, Il serait toujours avec son peuple. Tout comme le souverain sacrificateur de l’Ancien Testament portait les noms gravés des enfants d’Israël sur les pierres d’onyx sur ses épaules, le Sauveur nous soutiendrait puissamment. Et tout comme le même souverain sacrificateur portait les douze joyaux, représentant magnifiquement les douze tribus d’Israël, sur son cœur, ainsi le Sauveur nous porte dans son cœur (Exode 28). Le souverain sacrificateur de l’Ancien Testament ne portait pas toujours ses vêtements de gloire et de beauté. Mais nous ne cessons jamais d’être sur les épaules et au-dessus du cœur du Sauveur.

« Moi je suis » met en évidence la Personne du Sauveur. Les apôtres connaîtraient la réalité de la présence du Christ après son ascension comme ils avaient connu sa présence sur terre. Jésus a promis d’être « toujours » avec nous : « Je ne te délaisserai point et je ne t’abandonnerai point » (Hébreux 13:5). Cela ne signifie pas que nous apprécions toujours ce fait merveilleux. Peu importe à quel point nous nous aimons et prenons soin les uns des autres, il y aura des moments où nous oublierons, négligerons ou serons préoccupés par nos intérêts. Élie a demandé aux prophètes de Baal de crier plus fort à leur dieu parce que « ou il médite, ou il est allé à l'écart, ou il est en voyage, ou peut-être qu'il dort et il se réveillera » (1 Rois 18:27). Notre Souverain Sacrificateur n’oublie jamais et ne néglige jamais les besoins de son peuple. Son affaire est de prendre soin de nous. Quand Jésus a dit : « jusqu'à la consommation du siècle », il nous a assuré de sa présence invisible jusqu'à ce que nous entrions dans sa présence éternelle et que la foi cède la place à la vue. En attendant, sa présence et son attention constantes nous encouragent également à imiter son ministère dans notre attention les uns envers les autres et envers ceux qui ont besoin de son salut. « Mais n'oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices ».

Ne laissez pas le riz au lait dans la voiture !

Gordon D Kell