Tout donné

« Servant le Seigneur en toute humilité, et avec des larmes, et des épreuves qui me sont arrivées par des embûches des Juifs ; comment je n'ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons » (Actes 20:19-20).

Dans Actes 20, l'apôtre Paul s'arrête et réfléchit sur son ministère à Éphèse. Ses paroles sont un récit personnel de son service de sacrifice et de son désir de la bénédiction spirituelle continue de ceux qu'il avait si bien servis. Ses paroles, « comment je n'ai rien caché des choses qui étaient profitables », décrivent le caractère désintéressé de l'apôtre. Il voulait encourager les anciens d'Éphèse à suivre le même modèle de vie, et il le fait en détaillant sa propre expérience de service de Dieu. Il avait beaucoup de choses à l'esprit et en pensée lorsqu'il se dirigeait vers Jérusalem et l'incertitude qui l'attendait : « Et maintenant, voici, étant lié dans mon esprit, je m'en vais à Jérusalem, ignorant les choses qui m'y doivent arriver, sauf que l'Esprit Saint rend témoignage de ville en ville, me disant que des liens et de la tribulation m'attendent » (v.22-23).

Considérant cela, Paul s'arrête et réfléchit à son service pour laisser un puissant exemple aux anciens de ce que signifie « paître l'Assemblée de Dieu laquelle il a acquise par le sang de son propre fils » (v.28). Il leur explique non seulement son ministère de prédication et d'enseignement, mais aussi une description de ce que signifie être un « sacrifice vivant » : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent » (Romains 12:1).

La vie de Paul était caractérisée par l'humilité du Christ, « servant le Seigneur en toute humilité » et une dépendance totale envers le Seigneur. L’opposition à laquelle il a été confronté ne l’a jamais détourné de son service, mais il révèle aux anciens les «  larmes et les épreuves qui me sont arrivées » (v.19). Ces larmes ont été versées en présence du Seigneur, mais il voulait que les anciens sachent ce que cela coûte de prendre soin du peuple du Seigneur. Paul n’a jamais été surpris par l’opposition à laquelle il a été confronté. Il s’y attendait. Paul s’était personnellement opposé au Christ et à l’Église dans sa vie antérieure. L’apôtre comprenait les pensées et les actions de ses ennemis et du monde dans lequel il vivait. Cependant, l’opposition qu’il endurait ne l’a pas empêché d’accomplir son service. En fait, Dieu a utilisé de telles circonstances pour stimuler, par la puissance du Saint Esprit, les écrits de Pierre, Jean et Paul pour compléter les Écritures.

Mais l’apôtre s’éloigne des, coûts du service fidèle pour écrire : « je n'ai rien caché des choses qui étaient profitables ». Dans ces quelques mots, l’apôtre exprime le cœur du Christ. C’est un cœur généreux qui ne retient rien mais bénit librement. Le premier péché mentionné dans l'Église se trouve dans Actes 5 : « Mais un homme nommé Ananias, avec sa femme Sapphira, vendit une possession, et, de connivence avec sa femme, mit de côté une partie du prix » (vv.1-2). Malheureusement, ce couple voulait être reconnu comme des gens qui ont tout sacrifié, mais ils ne l'ont pas fait. Le Seigneur ne nous force jamais à donner. Mais il se réjouit de nos offrandes volontaires et aime celui qui donne avec joie (2 Corinthiens 9:6‑7). Le Sauveur n'a rien retenu, mais s'est donné entièrement, déversant son âme jusqu'à la mort (Esaïe 53:12). La mesure de notre don n'est pas sa valeur matérielle. C'est l'encens qui s'élève vers Dieu d'un cœur qui répond à l'amour du Christ. Paul faisait référence au don « de toute sa vie » dans le contexte de son ministère spirituel. Le cantique de J.G. Deck, « Seigneur, nous sommes à toi », l'exprime bien :

Seigneur, nous sommes à toi : nous possédons tes droits,

Nous nous donnerions entièrement à toi.

Règne dans nos cœurs seulement,

Et laisse-nous vivre dans ta gloire.

Paul avait appris à ne rien retenir dans le service du Seigneur. Que nous puissions, par la grâce du Seigneur, être habilités à faire de même.

Gordon D Kell