Les Couvertures mouillées

« N’éteignez pas l’Esprit » (1 Thessaloniciens 5:16-22).

Après les encouragements de Paul à toujours être joyeux, priant et reconnaissant, il a encouragé les chrétiens de Thessalonique à éviter d’éteindre l’Esprit. Je me souviens avoir entendu un frère décrire un autre chrétien comme une « couverture mouillée ! » Ce n’était pas une description flatteuse, mais elle était basée sur des preuves claires. Les couvertures mouillées sont utilisées pour éteindre les incendies. Nous pouvons éteindre l’œuvre du Saint Esprit dans nos propres vies en craignant d’exprimer ce que Dieu a mis sur nos cœurs. Cela est généralement dû à un faux sentiment d’humilité, à un sentiment d’indignité ou simplement à un manque de confiance dans le Seigneur. Le plus souvent, il s’agit de jeter une « couverture mouillée » sur l’œuvre du Saint Esprit dans les cœurs des autres, en étant dédaigneux, critique ou même jaloux. Ésaïe 42:1-3 parle prophétiquement du Seigneur Jésus comme du Serviteur de Dieu. Ainsi, Il ne briserait pas un « roseau froissé » et n’éteindrait pas un « lin qui brûle ». Nous devrions reconnaître les cœurs que le Seigneur a fait brûler. Le Saint Esprit glorifie le Christ dans nos cœurs. Cette expérience est pour notre bénédiction, le bien du corps du Christ et le témoignage dans le monde.

Parfois, nos réponses au Seigneur peuvent ressembler à un « lin qui brûle » ; une mèche de bougie sur le point de s’éteindre. J’ai grandi dans des maisons avec des feux de charbon. À de nombreuses occasions, j’ai vu ma grand-mère s’agenouiller dans la cheminée et souffler sur les braises mourantes d’un feu. En quelques instants, une flamme apparaissait, et en ajoutant lentement et soigneusement du combustible, elle créait un feu rugissant. Notre faiblesse n’est jamais un problème pour le Seigneur. Il sait s’approcher et prendre notre faiblesse pour allumer un feu dans notre cœur et donner la foi pour l’exprimer. Combien de fois les paroles de l’Écriture, le verset d’un cantique ou une simple expression hésitante de louange ont-ils enflammé nos cœurs dans l’adoration et le service ? Nous le voyons dans les cœurs des deux disciples tristes sur le chemin d’Emmaüs : « Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait par le chemin, et lorsqu’il nous ouvrait les Écritures ? » (Luc 24:32). Cela les a conduits à témoigner rapidement de la résurrection du Seigneur.

Pourquoi chercherions-nous à éteindre ce que le Seigneur a donné ? C’est exactement ce que Judas a essayé de faire lorsque Marie a oint les pieds du Seigneur avec « une livre de parfum de nard pur de très grand prix ». Il a essayé de jeter une grande « couverture mouillée » sur l’acte d’adoration de Marie. Elle avait répondu par une dévotion sacrificielle et silencieuse au Seigneur. C’était une réponse à la grandeur de Son amour et de Sa puissance en tant que Résurrection et Vie. Je ne pense pas que les remarques de Judas aient détourné la dévotion de Marie. Ce fut un moment crucial dans sa vie lorsqu’elle, en reconnaissant que le Seigneur sacrifierait Sa vie, a su qu’Il était digne de tout ce qu’elle avait. Elle n’a pas éteint ce que le Seigneur avait suscité dans son cœur (Jean 12:3-8).

Lorsque nous voyons de telles réponses dans les cœurs de nos frères et sœurs en Christ, c’est le moment, dans la communion, d’ajouter de l’huile sur le feu. Comme dans les sacrifices du matin et du soir de l’Ancien Testament (Exode 29:39-46), nous devrions, dans le culte et le service, offrir les sacrifices des cœurs ardents : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. Mais n’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices » (Hébreux 13:15-16). « Beaucoup d'eaux » n’ont pas pu éteindre l’amour du Christ (voir Cantique des Cantiques 8:7). Que nous encouragions la flamme de cet amour et ses bénédictions dans les cœurs des uns et des autres.

Gordon D Kell