Une Lettre

« Car moi je connais les pensées que je pense à votre égard, dit l’Éternel, pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance » (Jérémie 29:11).

Il y a quelques années, nous étions en vacances à l’étranger. Je réfléchissais à la rapidité avec laquelle les compétences informatiques de nos petits-enfants avaient surpassé les miennes, et j’ai remarqué à quel point ils communiquaient couramment sur leurs smartphones. Alors, j’ai donc décidé de leur écrire une lettre. J’ai commencé chacune d’elles par les mêmes mots : « Ceci est une lettre ». Ensuite, je leur ai suggéré de conserver ce système de communication pittoresque par stylo sur papier, car il pourrait bientôt devenir une rareté. Je n’ai pas changé d’avis.

Les lettres sont un sacrifice. Elles nécessitent du temps, de la réflexion, du papier, une enveloppe et des timbres de plus en plus chers. La Bible est une vaste lettre écrite sur des milliers d’années par de nombreux auteurs inspirés par le Saint Esprit. « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Timothée 3:16). Elle transmet le cœur de Dieu envers les personnes qu’il a créées pour vivre en communion avec lui. Une communion qui a été brisée par le péché. Elle déclare le salut de Dieu à travers la personne de son Fils, Jésus Christ, « écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom » (Jean 20:31). Une grande partie du Nouveau Testament est constituée de lettres. Luc a écrit son Évangile et le livre des Actes sous forme de lettres personnelles à son ami Théophile. Paul a également écrit des lettres individuelles à Timothée, Tite et Philémon et de longues lettres à de nombreuses églises. Dans ces lettres, l’Évangile est proclamé, le Christ est glorifié et les chrétiens sont enseignés, encouragés et réconfortés.

Le verset de ce matin est tiré du livre de Jérémie. Jérémie est connu comme « le prophète qui pleure ». Il a été accablé pendant quarante ans par les conséquences de l’idolâtrie et de la désobéissance du peuple de Dieu. Son ministère était un ministère de souffrance. Au chapitre 29, il écrit une lettre « au reste des anciens de la captivité, et aux sacrificateurs, et aux prophètes et à tout le peuple que Nebucadnetsar avait transportés de Jérusalem à Babylone » (Jérémie 29:1). La lettre a été écrite dans un contexte grave d’échec national et de jugement. Mais la lettre contient un beau passage promettant le retour du peuple de Dieu dans leur pays (vv.10‑14). Ce passage comprend les paroles réconfortantes : « Car moi je connais les pensées que je pense à votre égard, dit l’Éternel, pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance ».

Ces paroles nous démontrent la fidélité de Dieu dans les moments les plus sombres. Jérémie avait le ministère pénible de s’attaquer à l’injustice de son époque et de voir les innocents souffrir avec les coupables, les fidèles avec les infidèles. Mais il avait aussi un ministère de réconfort, d’espoir et de conjonction des choses pour le bien.

Jérémie a pris une plume et a écrit. Sous la direction de Dieu, il a vu la détresse de son peuple et le réconforta. Ce faisant, il illustre la communion compatissante pour les personnes isolées. L’isolement se présente sous de nombreuses formes : le vieillissement, la mauvaise santé, les moments difficiles, le stress émotionnel, la mise à l’épreuve de la foi et l'échec personnel. Nous sommes parfois à une courte distance. Parfois, nous sommes à l’autre bout du monde. Dieu a écrit du ciel et les lettres parcourent des distances considérables. Nous ne devrions pas sous-estimer le ministère qui consiste à prendre une plume et à investir du temps pour écrire à quelqu’un que le Seigneur met sur notre cœur pour exprimer une amitié spirituelle, de l’empathie et le réconfort si souvent nécessaire dans ce monde sombre.

Gordon D Kell