Le Lieu de l'Autel

Il (Abram) s'en alla, en ses traites, du midi jusqu'à Béthel, jusqu'au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, au lieu où était l'autel qu'il y avait fait auparavant ; et, Abram invoqua là le nom de l'Éternel (Genèse 13:3-4).

Au chapitre 12 de la Genèse, il y eut une famine dans le pays de Canaan, et Abram se rendit en Égypte. Ce n'était pas une bonne décision. Au lieu de se confier en Dieu, Abram décide de quitter le lieu où Dieu l'avait appelé à vivre. Il essaie alors de se protéger des dangers qu'il a lui-même créés. Le monde est dangereux, et il devient plus dangereux lorsque nous essayons d'y faire face par nos propres forces plutôt que par celles de Dieu. Ce n’est pas par erreur que Dieu nous enseigne cette leçon à travers Abram, un homme réputé pour sa foi en Dieu. Il a dû apprendre très tôt dans sa marche de la foi à se confier en Dieu en toutes circonstances. Quelles que soient nos bénédictions spirituelles et nos victoires de foi antérieures, nous devons veiller à rester proches de Dieu et à rechercher constamment sa présence et sa direction. Une fois que nous commençons à agir indépendamment de Lui, nous nous mettons en danger.

Dieu, dans sa grâce, a protégé Abram de lui-même et de ceux dont il aurait dû éviter la compagnie. Le Seigneur prie dans Jean 17 : « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité, ta parole est la vérité » (v.15-17). Nous avons été appelés à témoigner du Seigneur Jésus dans un monde qui lui est hostile. Malheureusement, au sein de la chrétienté, nous voyons l’église professante être influencée pour suivre les modèles de vie que la société a choisis pour elle-même. Notre responsabilité est de vivre nos vies dans la fidélité à Dieu. Notre témoignage est un témoignage de transformation, pas de conformation (Romains 12:2).

Abram revint d’Égypte en homme spirituellement châtié. Pourtant, même dans son échec, la fidélité de Dieu a assuré sa bénédiction. Au tribunal du Christ, nous découvrirons non seulement l’évaluation de notre service par Christ, mais aussi Ses voies de grâce dans nos vies. Parfois, nous voyons clairement ces voies, parfois nous les voyons mais ne les comprenons pas, et parfois nous n’en sommes même pas conscients.

Abram nous enseigne non seulement les dangers de la confiance en soi, mais aussi la joie de la restauration. Il retourna « jusqu'au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, au lieu où était l'autel qu'il y avait fait auparavant ». Abram reprit sa vie de pèlerin. La force de cette vie était sa communion avec Dieu. Elle n'a pas fait de lui un ermite. Au contraire, elle a fait de lui le voisin le plus généreux, le plus serviable, le plus priant et le plus attentionné. Notre communion avec Dieu nous permet d'aimer notre prochain et de rechercher son bien-être. Elle le place sur notre cœur. Nous sommes habilités à suivre l'exemple du Seigneur en faisant le bien et à être Ses témoins.

Il est intéressant de noter que l'autel d'Abram était entre Béthel et Aï. Béthel était la maison de Dieu où Il a montré la plénitude de Sa grâce à Jacob. Aï était un petit endroit où, après la grande victoire de Josué sur Jéricho, les forces d'Israël furent défaites à cause du péché de convoitise d'Acan (Josué 7). Cela illustre la tension constante que nous vivons entre la vie que nous avons en Christ et la chair qui est en nous. La puissance de vivre une vie victorieuse est notre « autel », le lieu où nous entrons quotidiennement dans la présence de Dieu pour l'adorer ; le lieu où nous avons accès au Trône de Grâce ; le lieu où nous sommes conduits par la Parole de Dieu. C'est là que nous sommes remplis de la joie de savoir que nous sommes embrassés dans la famille de Dieu, le lieu où nous savons que sa grâce repose toujours sur nous, et nous recevons la force de vivre pour le Sauveur qui est mort pour nous ; le lieu où nous devrions revenir chaque jour.

Gordon D Kell