Le Sacrifice

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent. Et ne vous conformez pas à ce siècle ; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite » (Romains 12:1-2).

Le sujet du sacrifice est vaste. Il est tissé dans toutes les Écritures depuis le moment où le péché est entré dans le monde. Après que Dieu eut prononcé le jugement dans Genèse 3, Il a fait le premier sacrifice pour vêtir Adam et Ève (v.21). Dans le chapitre suivant, Abel, par la foi, offre le premier sacrifice acceptable à Dieu, un agneau. « Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. Et l’Éternel eut égard à Abel et à son offrande » (Genèse 4:4). Ces actes brefs et simples préfiguraient le jour où la profondeur de l’amour de Dieu se manifesterait dans le don de son Fils pour notre rédemption. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). Pierre décrit cela de manière poignante : « Sachant que vous avez été rachetés de votre vaine conduite qui vous avait été enseignée par vos pères, non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:18-19).

Paul a écrit l’épître aux Romains pour expliquer de manière exhaustive la merveille des « miséricordes de Dieu » et la puissance de son amour en Christ. Il nous révèle comment nous sommes justifiés par la foi en notre Seigneur Jésus Christ, en nous tenant dans sa justice, et non dans la nôtre, et avec son amour répandu dans nos cœurs, « l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Romains 5:5). L’apôtre termine le chapitre 11 de Romains par une adoration joyeuse submergée par l’émerveillement de la profondeur des richesses de la sagesse et de la connaissance de Dieu révélées en Christ. « Ô profondeur des richesses de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables !… Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui soit la gloire éternellement ! Amen » (voir vv.33-36).

L’apôtre nous exhorte à « offrir nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » sur la base de la révélation de la miséricorde, de la grâce et de l’amour de Dieu envers nous. C’était un appel auquel Paul avait déjà répondu dans sa vie. Nous voyons la même réponse dans la vie des apôtres, parfois avec beaucoup de détails et parfois en quelques mots. Nous la voyons chez Barnabas, Étienne, Philippe, Silas, Priscille et Aquilas, Timothée et Jean Marc, et chez de nombreux frères et sœurs comme ceux que Paul énumère dans Romains 16. Nous le voyons au fil des siècles, dans des moments agréables et violents. Nous le voyons aujourd’hui dans des lieux de pauvreté, de corruption, de guerre et de rage. Nous le voyons dans la vie silencieuse et obéissante de sacrifices de personnes de Dieu ordinaires, fidèles et souvent anonymes. Un peuple qui ne se conforme pas à ce monde mais qui se transforme quotidiennement en pensées, en paroles et en actions, cherchant à vivre pour le Sauveur qui est mort pour nous.

Jésus était un jour assis près du trésor, regardant les gens y mettre leurs dons. Les riches y mettaient beaucoup. Puis il vit une pauvre veuve y jeter deux pites. Il appela ses disciples pour leur dire qu’elle avait donné plus que quiconque – « celle-ci y a jeté de sa pénurie, tout ce qu'elle avait pour vivre ». Elle s’est présentée devant Dieu et s’est sacrifiée avec reconnaissance dans une foi totale. D'autres ont vu peu de choses, mais le Christ a vu beaucoup. Ce sacrifice a touché le cœur du Christ. Et il a beaucoup à nous apprendre.

Gordon D Kell