Le Confinement de l'amour

« Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Corinthiens 8:9).

Avez-vous déjà pensé que nos vies sont une séquence de confinements ? Nous commençons notre vie dans le ventre de notre mère jusqu’à notre naissance. Il faut jusqu'à 18 mois à un enfant pour apprendre à marcher. Un bébé gnou peut courir avec sa mère en moins de trente minutes. Nous sommes dépendants tout au long de notre enfance avant de passer à l'immaturité de la jeunesse et à la discipline prolongée de l'éducation et de la formation. L’âge adulte apporte des exigences et des responsabilités parfois écrasantes. Le mariage chrétien est le confinement mutuel de l'amour entre un mari et une femme. La parentalité est l'engagement en sacrifice de toute une vie envers nos enfants. Le travail est le confinement le plus prolongé de notre temps et de nos ressources. La vieillesse réduit nos capacités ; la maladie déforme et peut détruire notre santé. La famille, la communauté, le gouvernement et les événements, tous imposent des restrictions à nos vies. Finalement, la mort est inéluctable. Ce n’est probablement pas le plus beau paragraphe à lire !

Mais considérez la joie et l'émerveillement de l'enfance, la vigueur et le potentiel de la jeunesse, le caractère fructueux de l'âge adulte, l'amour et la fidélité du mariage, le sacrifice volontaire et le dévouement de la parentalité, la productivité et la subsistance d'un travail, la sagesse et l'expérience de la vieillesse, le courage face à la maladie et l'espoir face à la mort. Ce sont les phases de la vie dans lesquelles nous manifestons la réalité de notre foi, de notre espérance et de notre amour.

Le Fils de Dieu « est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ; car par Lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui, et Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui » (Colossiens 1:15-17).

Pourtant, cette Personne glorieuse, Jésus, s'est confiné pour devenir notre Sauveur, s'étant « anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave et étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2:7-8). Il était dans le sein de Marie, et il était cloué sur la croix du Calvaire. Au Calvaire, Jésus, le médiateur, s'est élevé entre ciel et terre. Les mains qui guérissaient et les pieds qui marchaient dans la grâce étaient confinés à une croix de bois.

Le sombre confinement du Calvaire était le moyen de montrer la dimension profonde de l’amour de Dieu et la majesté de sa grâce divine. « La bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont entre-baisés » (Psaume 85:10). Au Calvaire, l’œuvre du salut s'est accomplie. Jésus a commencé son ministère en annonçant qu'il a été envoyé pour « publier aux captifs la délivrance » et « pour renvoyer libres ceux qui sont foulés » (Luc 4:18-19). Il l’a fait en devenant captif et en étant opprimé. C'était le confinement de l'amour. « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis ».

Désormais, nos confinements sont les toiles sur lesquelles Dieu peint sa grâce dans nos vies pour révéler son Fils en nous (Galates 1:15-16).

Gordon D Kell