Pleinement éveillé

Et ayant pris Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à être attristé et fort angoissé. Alors il leur dit : « Mon âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort ; demeurez ici et veillez avec moi… Et il vient vers les disciples et il les trouve dormant » (Matthieu 26:37-38,40).

Pierre écrit vers la fin de sa vie qu'il est « témoin des souffrances de Christ ». « J’exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux et témoin des souffrances du Christ, qui ai aussi part à la gloire qui va être révélée » (1 Pierre 5:1). Il se souvient également d'avoir été avec le Seigneur sur le Mont de la Transfiguration. « Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire lorsqu'une telle voix lui fut adressée par la Gloire Magnifique : 'Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir.' Et nous, nous entendîmes cette voix venue du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne » (2 Pierre 1:17-18). Le Saint-Esprit rapporte la gloire du Christ sur la montagne et la profondeur de ses souffrances dans le jardin. En même temps, il raconte comment les disciples les plus proches du Seigneur furent envahis par le sommeil (Luc 9:32).

Nous pouvons comprendre à quel point la longue montée de la montagne les a fatigués et à quel point l’intensité émotionnelle de la soirée de Pâque les a épuisés. Mais ils ont trouvé l’énergie de débattre vigoureusement pour savoir qui serait le plus grand disciple. « Et il arriva aussi une contestation entre eux pour savoir lequel d'entre eux serait estimé plus grand » (Luc 22:24). Dans le même chapitre, avant cet événement, Luc a rapporté le Seigneur instituant Sa Cène qui nous rappellerait constamment Son amour et sa mort en sacrifice au Calvaire (Luc 22:14-20). Notre vieille nature est toujours présente et même dans les circonstances les plus spirituelles, elle peut nous distraire. Abraham fut appelé par Dieu et emmené dans la terre promise : « Et là il bâtit un autel à l'Éternel, qui lui était apparu » (Genèse 12:7). Il est devenu pèlerin et a construit des autels pour adorer Dieu et lui rendre témoignage. Mais une famine l’obligea à entreprendre un voyage désastreux en Égypte, au péril de sa vie et de celle de ceux qu’il aimait. Dieu l'a sauvé et il est retourné « au lieu où était l'autel qu'il y avait fait auparavant » (Genèse 13:4).

Il y a un endroit vers lequel le Sauveur nous ramène toujours. À la Croix, nous voyons où nos péchés ont conduit le Sauveur et nous nous souvenons de la profondeur de son amour pour nous, nous le considérons par la foi comme notre Seigneur ressuscité et glorifié, et nous regardons, comme Pierre, « la gloire qui va être révélée ». Ce n’est pas un endroit pour s’endormir mais pour être « pleinement éveillé » et sensible à la majesté de Jésus. « Et Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil ; et quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire » (Luc 9:32). À la fin de sa vie, Pierre était plus que jamais conscient de la gloire de son Sauveur et Seigneur. Le souvenir de Paul de la lumière de la gloire de la Personne de Christ qui brillait sur lui sur le chemin de Damas, devint la « grande lumière » (Actes 22:6) et « une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel » (Actes 26:13). Et Jean était un vieil homme lorsqu'il écrivait : « Et la parole devint chair, et habita au milieu de nous, et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d'un fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité ». Les apôtres nous enseignent la fraîcheur de l'amour du Christ. Que ceci nous incite à l’adorer et à l’honorer lorsque nous entrons dans une nouvelle semaine.

Gordon D Kell