Les Cœurs Craintifs

« Pourquoi êtes-vous ainsi craintifs ?
Comment n'avez-vous pas de foi ? » (Marc 4:40)

J'ai parlé plusieurs fois du groupe d'événements miraculeux que Marc rapporte dans son évangile à la fin du chapitre 4 et tout le chapitre 5. Ils présentent la puissance du Seigneur sur le désastre, le diable, la maladie et la mort. Et cette puissance se voit dans l'expérience personnelle des disciples, de la Légion, d'une femme timide et de Jaïrus. Chaque miracle répond aux besoins profonds dans les cœurs de ces personnes. Nous voyons des cœurs craintifs, un cœur possédé, un cœur fatigué et un cœur brisé. Et ils ont beaucoup à nous apprendre sur le pouvoir du Seigneur d'apporter la paix dans les circonstances les plus pénibles. Il s'agissait d'événements réels démontrant la majesté et la grâce du Sauveur. En même temps, le Seigneur laissait son peuple avec l'assurance qu'il est notre paix et de la réalité de sa présence dans les moments les plus éprouvants.

J'ai toujours été impressionné par la façon dont cette série d'événements a commencé. Le Sauveur, après une longue journée de service, semble épuisé. C'est l'une des occasions où Son humanité est capturée. Nous voyons cette expérience dans le désert lorsqu'il avait faim, au Sichar il était fatigué et à la tombe de Lazare il a pleuré. Et nous le voyons comme il s'endort profondément dans une petite barque de pêche. La tempête que les disciples ont rencontrée ne l'a pas réveillé ni troublé son sommeil. Il avait dit aux disciples : « Passons à l'autre côté ». Ces paroles n'étaient pas de simples indications mais la certitude d'une destination. Quoi qu'il se soit passé sur le chemin, le résultat n'a pas été affecté. Ils arriveraient parce que le Seigneur l'avait dit.

C'est le voyage qui nous fait peur. Les circonstances défient notre foi et remplissent nos cœurs ; la peur nous prive de la paix. Nombreux de disciples du Seigneur étaient des pêcheurs habitués aux mers agitées et aux tempêtes. Nous traversons souvent paisiblement et sans être dérangés des circonstances fatigantes en faisant confiance au Seigneur. Mais ensuite nous pouvons être plongés dans des situations qui ébranlent notre foi et nous sentons comme les disciples. « Maître, ne te mets-tu en peine que nous périssions ? » Les disciples se sont retrouvés dans des circonstances au-delà de leur expérience. Ils n'ont pas regardé la paix transmise par le Sauveur endormi. Ils ont vu des vagues et ont ressenti le vent puissant. Ils dépendaient de leur sens marin ; quand cela ne suffisait pas, ils pensaient que le désastre les dépasserait. Ils ont fait ce qu'il fallait. Ils cessèrent de ramer et allèrent vers le Sauveur. C'est une leçon que nous devons tous apprendre.

Mais ils sont allés vers le Seigneur dans la panique. Ils ne se sont pas arrêtés de contempler la merveille du Créateur endormi dans une tempête déchaînée et ont compris qu'elle restait soumise à sa toute-puissance. Ce n'est pas la barque dans laquelle nous naviguons mais la Personne avec qui nous naviguons qui enlève la peur de nos cœurs et nous enseigne la foi. Le Créateur a apaisé la tempête et ramené le calme. Et Il demande : « Pourquoi êtes-vous ainsi craintifs ? » Il voulait que ses disciples réfléchissent et comprennent qu'il était avec eux et qu'ils étaient en sécurité.

Dans une cellule de prison la veille de son exécution prévue, Pierre (Actes 12:5-6) était au centre de la tempête de persécution du roi Hérode. Que faisait-il ? Il dormait paisiblement entre deux soldats. Il avait appris qu'une tempête ne peut jamais être plus proche que notre Sauveur. Puissions-nous le savoir aussi.

Gordon D Kell