Lever les Yeux

Alors il (Zachée) courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir,
car il allait passer par là (Luc 19:4).

Je n'oublierai jamais la route de Jéricho. Je me souviens d'avoir fait le voyage vers le bas jusqu'aux rives de la plus basse altitude terrestre de la Terre. La parabole du Bon Samaritain et, bien sûr, l'histoire de Zachée me sont venues à l'esprit. Jéricho était une ville maudite (Josué 6:26), mais cela n'a pas empêché Jésus de faire le même voyage. Cela me rappelle le chemin qu'il a pris jusqu'au Calvaire pour souffrir, comme le rappelle l'hymne, « des douleurs plus profondes que les mortels ne le savent ». La mer Morte sans vie était à la fin du voyage. Ses eaux amères figuraient la mort et le désespoir. Le voyage des enfants d'Israël dans le désert commença aux eaux amères de Mara. Mais Moïse jeta là un bois dans les eaux pour les rendre douces (Exode 15:23-25). Paul nous rappelle : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois ») (Galates 3:13). Le peuple est parti de Mara jusqu'à la belle oasis qu'était Elim. « Puis ils vinrent à Elim, où il y avait douze fontaines d'eau et soixante-dix palmiers ; ils campèrent là près des eaux » (v.27). Notre salut nous conduit dans toutes les bénédictions de l'amour et de la grâce de Dieu et nous assure de sa présence sur le chemin de la foi.

L'histoire du salut de Zachée ne cesse de toucher mon cœur. Comme moi, il a été défié verticalement ! Contrairement à moi, il était riche. Mais Dieu a mis dans son cœur le désir de voir Jésus. Zachée n'avait jamais prévu que Jésus voulait le voir. Ses richesses ne l'ont pas rendu orgueilleux. Il semble avoir eu un réel sentiment d'indignité et aucune attente de l'attention du Seigneur. Caché dans les feuilles d'un sycomore, comme nos premiers parents se s'étaient cachés dans les arbres d'Eden, Zachée voulait juste voir le Seigneur. Mais quand le Seigneur est venu à l'arbre, il a vu le collecteur d'impôts. Le premier mot que Zachée entendit du Sauveur fut son nom. Au cours de son ministère, le Seigneur a souvent levé les yeux vers le ciel. Mais je pense que Zachée est le seul homme dont nous lisons que le Seigneur a levé les yeux pour le voir. C'était le moment le plus profond. Les disciples, en particulier Pierre, ont probablement vécu cette expérience dans la chambre haute lorsque le Sauveur s'est agenouillé pour leur laver les pieds. Pour Zachée, c'était le moment où il a commencé à réaliser que le Fils de Dieu l'aimait, et cela a transformé sa vie.

Zachée nous laisse un héritage. Il avait un profond désir de voir Jésus. Il a immédiatement répondu à la demande du Seigneur de descendre de l'arbre. Il reçut avec empressement le Seigneur dans sa maison. Sa vie est devenue un sacrifice vivant. La joie du salut a rempli son cœur, et je soupçonne qu'elle ne l'a jamais quitté. Il est un puissant exemple de la capacité de Christ de sauver les perdus. Non seulement ceux qui sont perdus dans la pauvreté mais aussi dans le matérialisme. Et il est aussi un exemple de vie dans la puissance et la réalité de la joie du salut de Christ. En grâce, Jésus leva les yeux et vit Zachée. Zachée est descendu dans la présence du Seigneur et toute sa bénédiction. Dans un sacrifice joyeux, Zachée a répondu à la grâce rédemptrice de Christ par ces mots : « Voici, Seigneur ». Zachée a appris à regarder à Jésus parce que Jésus est descendu là où se trouvait Zachée, comme il l'avait prédit dans la parabole du Bon Samaritain. Puissions-nous avoir le même désir quotidien de voir Jésus, de découvrir la fraîcheur de sa grâce rédemptrice et de le suivre joyeusement de tout notre cœur.

Gordon D Kell