De la Terre à l'Eau

Et il faisait déjà nuit, et Jésus n'était pas venu à eux. Alors la mer s'élevait parce qu'un grand vent soufflait. Alors, ayant ramé environ trois ou quatre milles, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque ; et ils furent saisis de peur. Mais il leur dit : « C'est moi, n'ayez point peur ». Alors ils l'ont reçu de bon gré dans la barque, et aussitôt la barque prit terre au lieu où ils allaient (Jean 6:17-21).

J'aimais beaucoup le sport à l'école, mais je n'étais pas un nageur. Je me souviens d'être allé aux bains publics pour la première fois avec notre professeur. Il était un entraîneur de natation inhabituel. Il ne s'était jamais changé en survêtement mais marchait de long en large dans la piscine habillé comme s'il donnait une leçon d'anglais et donnait des ordres pour nager. Un jour, il a décidé que j'étais prêt à obtenir mon premier certificat de natation. Il a toujours été un homme optimiste ! Je devrais plonger dans l'eau. Ce fut un succès partiel dans la mesure où j'ai atterri dans la piscine. La deuxième partie consistait à nager la brasse sur toute la longueur de la piscine jusqu'à la partie profonde, ce qui s'est bien passé. La dernière partie ne s'est pas bien passée. J'ai dû nager sur le dos lors du parcours de retour. Après une courte distance, j'ai perdu le rythme, je m’enfonçais et me noyais. Mon professeur supposait que crier après moi était le meilleur moyen de me sauver la vie. J'ai décidé que le mieux était de m'accrocher au bord de la piscine, qui heureusement n'était pas loin. J'avais quand même un certificat pour avoir fait la course !

Plusieurs années plus tard, au travail, quelques-uns d'entre nous sont allés à la piscine locale pour faire de l'exercice. Un de mes collègues était un nageur de dos qui représentait son pays. Il a ensuite joué au water-polo international et a entraîné l'équipe nationale. Il m'a pris sous son aile et m'a appris à plonger et à me sentir en confiance dans un environnement qui me rendait nerveux. Et il a fait tout cela non pas debout sur le côté ou élevant la voix mais à côté de moi dans l'eau. Je lui dois une dette de gratitude.

Jean ne mentionne pas l'expérience de Pierre marchant vers Jésus sur l'eau et comment il se noyait avant d'être sauvé par le Seigneur (Matthieu 14:28‑31). Il se souvient simplement d'une tempête dans laquelle il était avec ses compagnons disciples. Jean était un pêcheur et se serait très bien souvenu de la tempête. Avec ses compagnons, il peinait à contrôler le bateau et à aller dans la bonne direction. Ils n'étaient que quelques-uns, et c'était une situation dangereuse exigeant du courage et de la concentration. Mais ils ont travaillé ensemble, et je suis sûr qu'ils se sont encouragés à rejoindre le rivage en toute sécurité. Cela a dû être troublant pour eux de découvrir, malgré toute leur expérience et leur connaissance d'une mer qu'ils connaissaient si bien, qu'ils étaient en danger. Les disciples sont un excellent exemple de collaboration dans des circonstances défavorables. Ne pas se disputer ou se plaindre mais lutter pour trouver un chemin. Marc nous dit que Jésus « les voyant se tourmenter à ramer, car le vent leur était contraire » (Marc 6:48). Jésus les voyait et leur a permis de subir une expérience de test avant de passer de la terre à l'eau. Le Seigneur aurait senti le vent et l'eau sur son visage, mais plus tard, il traverserait les nombreuses eaux du Calvaire, qui n'ont pas pu éteindre son amour. Jésus se tenait sur la terre mais marcha sur l'eau. Il s'est approché du bateau dans une belle révélation de sa seigneurie sur sa création et a chassé leur peur. En réponse, ils « l'ont volontairement reçu dans la barque » et ont été transportés jusqu'à leur destination (v21).

Dans ce signe, nous voyons la divinité du Christ et son pouvoir de sauver. Je crois que nous avons aussi une puissante illustration de la communion du peuple de Dieu. Nous luttons souvent ensemble dans des circonstances difficiles en voulant faire la volonté de Dieu. Et nous poursuivons dans l'unité et sentons notre faiblesse. Nous avons aussi l'image d'un Sauveur qui vit pour nous et voit nos parcours et notre fidélité depuis le ciel. Il veut manifester sa présence avec nous en toutes circonstances apportant la paix dans nos cœurs, individuellement et collectivement. Il accomplit ses desseins en nous maintenant et nous emmène finalement vers notre destination céleste. Puissions-nous connaître sa présence avec nous chaque jour.

Gordon D Kell