Recevoir Jésus

Ayant donc ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils voient Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la nacelle ; ils furent saisis de peur. Mais il leur dit : « C'est moi, n'ayez point de peur ». Ils étaient donc tout disposés à le recevoir dans la nacelle (Jean 6:19-21).

Dans l'Évangile de Jean, après avoir prêché à des milliers de personnes et les avoir nourries avec cinq pains d'orge et deux petits poissons, le peuple a voulu le faire roi. Mais Jésus s'est retiré pour être seul sur la montagne (v.5). Matthieu nous dit qu'il est monté sur la montagne pour prier (Matthieu 14:23). Les moments où nous lisons que le Seigneur prenait le temps de se retirer pour prier sont instructifs. Le service du Sauveur s'accomplissait dans la communion avec Dieu le Père et Dieu le Saint Esprit. Il avait manifesté la bonté de Dieu par sa compassion envers une foule immense qui avait besoin d'un Berger : « Et Jésus, étant sorti, vit une grande foule ; et il fut ému de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger » (Marc 6:34). Il les avait nourries comme un troupeau. Mais après une journée si éprouvante, le Seigneur avait besoin de se retirer pour prier. Combien plus avons-nous besoin du calme de la présence de Dieu au début de la journée pour agir avec foi, et à la fin de la journée pour réfléchir à notre cheminement et nous reposer en sa présence ?

Le soir venu, les disciples sont montés dans leur nacelle et ils ont mis le cap sur Capharnaüm. Jean, pêcheur, était certainement à bord de la nacelle. Il connaissait bien la mer. Il décrit la scène comme « sombre » ; Jésus n'était pas avec eux et la mer était agitée par un vent violent. Les disciples peinaient à ramer. Leur seul objectif était de rejoindre la terre ferme et la sécurité. L'Esprit de Dieu relate les détails de ces événements pour nous enseigner des leçons spirituelles. Marc souligne que Jésus « les voyant se tourmenter à ramer » (Marc 6:48), ou, selon une autre traduction : « Il voyait qu’ils avançaient avec difficulté ».

Nous ne sommes peut-être pas pêcheurs, mais nous comprenons aisément les difficultés rencontrées dans les moments difficiles, que ce soit individuellement ou en communion avec les autres. Dans ces circonstances, nous découvrons les limites de nos forces et de nos compétences, sur lesquelles nous nous appuyons si souvent. Nous ne réalisons pas que Jésus nous « voit » dans ces situations. Il marche sur l'eau et traverse la tempête pour prouver sa puissance face à ces épreuves et nous encourager à nous confier lui. Marc rapporte que Jésus « voulait passer à côté d'eux » (v.48). Cela rappelle ce qu'il a fait à son arrivée à Emmaüs, dans Luc 24 : « Il fit comme s'il allait plus loin » (v.28).

Dans les deux cas, le Sauveur attendait que les disciples l'appellent depuis la nacelle en mer et l'invitent à la maison d'Emmaüs. Il nous voit lorsque nous luttons seuls, et il nous voit lorsque nous luttons ensemble. Et le Seigneur nous voit avant même que nous le voyions. Mais il ne nous voit pas seulement lorsque nous sommes en crise. Les disciples accomplissaient l'œuvre qu'ils avaient faite toute leur vie. C'était simplement difficile, et le travail avançait à un rythme péniblement lent. Jésus nous voit même dans les choses les plus ordinaires. Mais accomplir les choses les plus ordinaires peut s'avérer très difficile. La routine et la pression peuvent nous épuiser et nous priver de paix. J'ai besoin de la présence du Seigneur lorsque je « rame la nacelle » de ma vie au quotidien et lorsque je « rame » en communion avec le peuple de Dieu. En recevant Jésus dans nos circonstances, sa présence transforme notre quotidien en quelque chose d'extraordinaire. Chaque jour est une nouvelle occasion d'accueillir le Seigneur dans nos vies, de nous réjouir en sa compagnie et de témoigner de sa force.

Gordon D Kell