La nécessité de se reposer un peu

Et les apôtres se rassemblent auprès de Jésus ; et ils lui racontèrent tout : et tout ce qu'ils avaient fait, et tout ce qu'ils avaient enseigné. Et leur dit : « Venez à l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » ; car il y avait beaucoup de gens qui allaient et venaient, et ils n'avaient pas même le temps de manger (Marc 6:30-31).

Pendant quelques années, j'ai travaillé dans un service appelé « services de gestion ». Nous étions chargés d'améliorer les méthodes de travail. L'objectif était de rendre les pratiques de travail plus efficaces. Mais avant tout, nous devions examiner le travail effectué et nous demander s'il était nécessaire. Il était inutile de rendre plus efficace un travail inutile ! Pour soutenir ce processus, nous mettions également en place des systèmes de primes afin de stimuler la productivité. Cela impliquait d'analyser le travail pour établir des temps standards d'exécution des tâches, permettant ainsi de mesurer la productivité et d'attribuer des récompenses. Ce processus de mesure devait prendre en compte les pauses nécessaires et une marge de sécurité pour les retards mineurs, légitimes mais variables, survenant au cours de la journée de travail. Il reconnaissait le besoin de repos.

Il est intéressant de noter que c’est dans l’Évangile de Marc, qui présente Jésus comme le Serviteur de Dieu, que l’on lit le passage où Jésus dit à ses disciples : « Venez à l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu ». Le Sauveur avait toujours à cœur que nous ne négligions pas et comprenions le besoin du repos. Dans l’Évangile de Marc, nous voyons l’activité sainte et constante du Sauveur. Nous pouvons également comprendre ce commentaire de Marc : « il y avait beaucoup de gens qui allaient et venaient, et ils n'avaient pas même le temps de manger ». La vie peut parfois être extraordinairement chargée. Mais s’arrêter pour se reposer et méditer en la présence du Seigneur permet une progression paisible et fructueuse.

Dans Marc 6, nous lisons comment le Seigneur a emmené ses disciples en barque dans un lieu désert pour se reposer. Mais en réalité, la foule, devinant où le Seigneur allait, a couru à sa rencontre. Lorsqu'il a vu la grande foule, il fut « ému de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger ; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses » (v.34). S'ensuivit la multiplication des pains et des heures de plus de travail. Il arrive que nous soyons appelés à servir avec abnégation et dévouement, en donnant généreusement de notre temps et de notre énergie, et parfois même en allant au-delà du normal. Mais notre service quotidien doit comporter des périodes de repos.

David a écrit au sujet de l'Éternel, son berger : « Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène à des eaux paisibles. Il restaure mon âme » (Psaume 23:2-3). Nous devons écouter la voix du Sauveur et « nous reposer un peu ». Si nous ignorons cette invitation, nous nous retrouvons bientôt contraints au repos, épuisés et surchargés. Si nous ne ralentissons pas, le Seigneur nous ralentira. Nous apprenons ainsi qu'il a plus à faire en nous qu'à travers nous. « Se reposer un peu » ne signifie pas perdre son temps à s'inquiéter des activités que nous pourrions faire. C'est faire preuve de sagesse en consacrant ce temps à se reposer en la présence du Seigneur et, comme les apôtres, à partager avec le Sauveur « toutes choses » que nous avons accomplies. Il était le Parfait Serviteur de Dieu. C'est un privilège pour nous d'apprendre paisiblement à ses pieds et d'être restaurés et guidés dans notre service pour lui.

Gordon D Kell