La Joie de la force du Christ

« Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Philippiens 4:13).

Paul termine le chapitre 3 de l'épître aux Philippiens en les assurant du retour du Christ et de notre entrée dans la gloire. Il commence le dernier chapitre en les assurant de la place qu'ils occupaient dans son cœur et de son désir qu'ils demeurent « fermes dans le Seigneur ». Dans le contexte du retour du Seigneur, de son affection personnelle pour eux et de son désir que rien ne vienne compromettre l'unité dont ils jouissaient en Christ, il appelle Évodie et Syntyche à « avoir une même pensée dans le Seigneur ». Cet appel est équilibré et adressé de manière égale aux deux sœurs. Paul ne prend pas parti. Il ne s'adresse pas à elles avec une puissance apostolique, mais avec l'humilité d'un cœur aimant et le souci de leur bien-être spirituel et de celui de l'assemblée de Philippes.

Évodie et Syntyche étaient de nobles servantes de Dieu. Les difficultés surviennent souvent lorsque des conflits éclatent entre des chrétiens éminents. Paul lui-même avait un désaccord avec Barnabas au sujet de Marc dans Actes 15, qu'ils ont eu du mal à résoudre à l'amiable. De telles situations nécessitent l'aide de frères spirituels pour apaiser les esprits et apaiser les colères. Paul y parvient en demandant à un collaborateur anonyme d'« aider ces femmes qui ont combattu avec moi dans l'Évangile » (v.3). Il est fondamental dans ce processus de rappeler à ceux qui ont besoin d'un accompagnement pastoral que nos « noms sont dans le Livre de Vie ». Nous nous tenons devant Dieu, non pas en raison de qui nous sommes, mais parce que le Christ s'est livré pour nous donner la vie. Un tel amour nous pousse à appliquer la sagesse céleste : « Mais la sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité et sans hypocrisie » (Jacques 3:17). Elle recherche la pureté de nos motivations, nous rend paisibles, doux et mutuellement raisonnables. Elle nous permet de transformer les difficultés en une manifestation de miséricorde et de bonté en éliminant les dangers de la partialité et de l'hypocrisie qui se propagent si facilement.

Paul écrit ensuite : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous ». Cette joyeuse déclaration indique que Paul était certain que la question difficile qu'il avait soulevée serait résolue et que l'unité serait préservée. Ce qui suit est un appel aux chrétiens de Philippiens à faire preuve de douceur (gracieuseté, patience) envers tous. Ces qualités de ressemblance à Christ préservent l'harmonie du peuple de Dieu et nos interactions quotidiennes avec les autres. Il ajoute également : « Le Seigneur est proche ». Paul a vécu dans l'attente du retour du Seigneur et la conscience de la proximité du Sauveur jusqu'à ce jour.

Il poursuit en encourageant la prière par laquelle nous connaissons la paix de Dieu. Il les encourage à se préoccuper de ce qui est vénérable, juste, pur, aimable et de bonne renommée. Paul leur a laissé un exemple qui les a assurés de la présence du Dieu de paix. Paul se présente également comme un apprenant permanent. Cette expérience lui a permis d'être satisfait en toutes circonstances, sachant que dans ces circonstances, le Sauveur était proche et le Dieu de paix était avec lui. Puis il déclare avec joie : « je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (v.13).

Il se réjouit en Dieu et du fructueux caractère spirituel de ses chers amis, les assurant, ainsi que nous, que « mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire, par le Christ Jésus ». Et son cœur déborde d'adoration :

« Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen » (v.20).

Gordon D Kell