La Joie de la pensée du Christ

Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus (Philippiens 2:5).

Après avoir décrit de manière si touchante la relation qui existait entre lui et l'Église de Philippes, Paul ouvre le chapitre 2 de sa lettre en réfléchissant aux preuves de la bonté du Christ dans leur communion. Ils avaient connu l'encouragement de la présence du Christ, la réalité de la consolation de son amour et la communion du Saint Esprit qui habitait en eux. Ils étaient tous deux bénéficiaires et témoins de l'affection et de la miséricorde de Dieu. Nous le voyons en Lydie, lorsqu'elle a invité chaleureusement Paul et ses compagnons de travail chez elle, et chez le geôlier philippien, qui a lavé les plaies de Paul et Silas et les a nourris (Actes 16). Ces deux personnes, si différentes par leur parcours et leur expérience, partageaient la même pensée, étaient animées par le même amour et « d'un même sentiment ». Paul exhorte les Philippiens à continuer de se caractériser par ces traits de ressemblance à Christ. A même temps, il les met en garde contre l'égoïsme et l'orgueil, tout en les encourageant à l'humilité et à un souci sincère les uns des autres (v.3-4). Puis, l'apôtre oriente magnifiquement leur regard vers la joie de la pensée du Christ : « Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus ».

Il commence par la divinité du Christ. Le Sauveur est éternel. Il n'a jamais cessé, il ne le pouvait pas, d'être Dieu. Mais par amour pour son Père et pour notre salut, il entre dans sa propre création, abandonne sa gloire et devient l'« Homme-Christ Jésus » sans réputation et un « esclave ». Toute la vie du Christ, depuis sa naissance, son enfance, son baptême, son ministère, ses souffrances, sa mort, sa résurrection et son ascension vers la gloire, le présente comme l'Homme parfait et le Parfait Serviteur de Dieu. Il s'est humilié. La mort n'avait aucun pouvoir sur lui. Lui, en puissance, a laissé sa vie sur une croix dressée pour les pires des hommes. Des spectateurs aveugles ont vu un homme meurtri, haï, rejeté, crucifié et impuissant. Ce qu'ils ont vu sans le savoir, c'est la puissance glorieuse de l'amour divin. Les profondeurs du cheminement du Sauveur vers la mort dépassent notre entendement. Mais le contempler pousse nos cœurs rachetés à s'exclamer avec une adoration reconnaissante : « Le Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20).

Dieu le Père, qui a donné son Dieu unique, a répondu au sacrifice du Sauveur en « l'élevant haut et en lui donnant un nom au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (v.11).

Nous faisons partie de la communauté des rachetés qui a maintenant le privilège de fléchir le genou et de confesser que « Jésus Christ est Seigneur », en prévision de son adoration universelle.

Nous sommes appelés à glorifier notre Père céleste en manifestant le salut que nous avons en son Fils. Au cœur de tout cela se trouve la manifestation joyeuse de la pensée du Christ. Notre Sauveur a démontré la puissance de son amour et de sa grâce par son humilité. Le chemin que le Sauveur a emprunté est notre chemin. Dieu œuvre en nous par le Saint Esprit et sa Parole vivante pour comprendre et accomplir sa volonté dans nos vies et dans notre communion. Nous sommes appelés à être des lumières pour briller dans le contexte d'un monde de ténèbres, à témoigner de l'Évangile, parole de vie, et à vivre une vie de sacrifice, caractérisée par la pensée joyeuse du Christ.

Gordon D Kell