Essoufflé

Dans ma première défense, personne n'a été avec moi, mais tous m'ont abandonné : que cela ne leur soit pas imputé. Mais le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie et que toutes les nations l'entendissent ; et j'ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste. À lui la gloire, aux siècles des siècles ! Amen !
(2 Timothée 4:16-18).

Jeune, j'adorais le sport et je jouais au rugby et au cricket pour mon école. Le rugby est un sport de contact, contrairement au cricket, qui est un sport plus doux, avec le risque occasionnel d'être touché par un petit projectile fonçant vers vous. Heureusement, je n'ai jamais été gravement blessé en pratiquant l'un ou l'autre de ces sports, mais la plupart de mes blessures sont survenues lors de matchs de cricket. Je ne me souviens que d'une seule blessure lors d'un match de rugby, qui a paralysé le jeu. J'étais talonneur. Il s'agissait d'être au centre d'une mêlée, où les joueurs de chaque équipe se lient entre eux, puis avec l'équipe adverse, pour la possession du ballon de rugby. Une fois la mêlée formée et prête, le ballon est passé à la mêlée, et les deux équipes s'engagent dans une épreuve de force. Le moment clé de cette procédure est celui où les deux équipes se serrent violemment l'une contre l'autre en attendant la livraison du ballon. Cette fois-ci, j'ai raté le timing de la prise de balle ; le talonneur adverse m'a frappé droit dans l'estomac, expulsant tout l'air de mon corps. J'étais incapable de respirer et, pendant ce qui m'a semblé un long moment, je n'ai pas pu respirer jusqu'à ce que l'arbitre vienne à mon secours et m'aide à récupérer progressivement.

Je n'ai jamais oublié cette expérience : se sentir en pleine forme et fort un instant, puis retomber à genoux, impuissant, l'instant d'après, peinant à récupérer. Cependant, cette expérience ne se limite pas à notre condition physique ; elle peut aussi être spirituelle. Cela se produit lorsque des événements inattendus surviennent, qui, tel un coup au corps, paralysent nos vies.

L'apôtre Paul partage avec nous son expérience, confronté au jugement fragile et souvent corrompu de ce monde. Il a ressenti le choc de la solitude : « Personne n'a été avec moi ». Paul a été témoin de la solitude d'Étienne lorsqu'il a été lapidé à mort à la fin d'Actes 7. On raconte qu'il a prié : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ».

Puis, il s'est agenouillé et a prié pour le pardon de ceux qui cherchaient à lui ôter la vie. Luc rapporte qu'il « s'endormit » (v.59-60). Au cœur d'une rage violente et haineuse, Étienne passe paisiblement en présence du Seigneur.

Paul a vécu des conditions similaires, sans ami à ses côtés. Puis il ajoute : « Mais le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié ». Comme Étienne, Paul a fait l'expérience de la présence du Seigneur dans ses heures les plus sombres, non seulement pour le fortifier, mais aussi pour témoigner à travers lui « afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie et que toutes les nations l'entendissent ». Et plus loin, pour dissiper la solitude et la remplacer par l'espoir et une adoration joyeuse : « Et le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste. À lui la gloire, aux siècles des siècles ! Amen ! » (v.18).

Sur ce terrain de rugby, il y a si longtemps, deux choses se sont produites lorsque tout l'air a été expulsé de mon corps : je suis tombé à genoux, et comme aucun des joueurs, mes amis, ne savait quoi faire, l'arbitre s'est précipité pour m'aider. Lorsque nous subissons des coups spirituels, soyons assurés que l'humilité de s'agenouiller nous élève au plus haut niveau, et lorsque d'autres bras hésitent à nous étreindre, ceux du Sauveur le feront toujours.

Gordon D Kell