Entendre la voix du Sauveur

Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi (Apocalypse 3:20).

Dans Apocalypse 5, Jean écrit : « Et je vis : et j'ouïs une voix de beaucoup d'anges à l'entour du trône et des animaux et des anciens ; et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers, disant à haute voix : Digne est l'Agneau qui a été immolé de recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire et bénédiction » (v.11‑12). Jean a entendu d'innombrables voix. Son auditoire s'élargit lorsque, au verset suivant, il fait référence à « toutes les créatures qui sont dans le ciel, et sur la terre, et au-dessous de la terre, et sur la mer, et toutes les choses qui y sont », se joignant au chœur des louanges à l'Agneau de Dieu.

Je suis toujours touché par la pensée du Sauveur, mourant comme l'Agneau de Dieu dans la solitude de la croix, n'entendant qu'une seule voix qui le reconnaissait. C'était la voix d'un homme si éloigné de Dieu, le briguant repentant. C'est en étant témoin des souffrances de Jésus, l'Agneau de Dieu, qu'il a découvert Jésus, le Bon Berger. Lorsque nous nous confions au Sauveur, nous ressentons l'émerveillement exprimé par Paul dans Galates 2:20 :

« Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi ».

Dans Apocalypse chapitres 2 et 3, le Christ s'adresse à sept Églises. Il traite des défaillances très graves. Mais en nous faisant du bien, nous découvrons le même amour qui nous a rachetés individuellement. La dernière Église, celle de Laodicée, est décrite comme ignorante d'être « malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue » (Apocalypse 3:17). Pourtant, après le jugement le plus sévère de la condition spirituelle des Laodicéens, le Sauveur leur conseille de trouver en lui ce qui les débarrasserait de leur misère, les enrichirait, leur rendrait la vue et les vêtirait. Puis il les assure de son amour : « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime ; aie donc du zèle et repens-toi » (v.19). Enfin, le Sauveur se représente debout à la porte du cœur de ceux à qui il s’adresse : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi ». Notre distance est toujours comblée par la proximité du Sauveur. Pour nous sauver, son amour se concentre sur nous individuellement, et pour nous redresser, ce même amour immuable se concentre sur nous. Comme la première des sept Églises, l'Église d'Éphèse, nous pouvons abandonner notre « premier amour » tout en étant confiants dans ce que nous faisons pour Christ. Comme les Laodicéens, nous pouvons être aveugles à notre « tiédeur », pris au piège du monde. Le Sauveur s'adresse aux Églises et, ce faisant, appelle chaque cœur à s'ouvrir à sa présence et à découvrir le caractère transformateur de sa communion. Comme à Emmaüs dans Luc 24, les disciples se sont sentis obligés d'inviter le Sauveur ressuscité à « souper » avec eux. Le résultat de sa présence était des cœurs enflammés par la vérité de ses paroles et leurs actions instinctivement guidées par sa grâce infinie. C'est à nous d'entrer dans sa présence quotidienne pour observer, écouter, apprendre et se laisser guider par sa parole : « Les brebis écoutent sa voix ; et il appelle ses propres brebis par leur nom, et les mène dehors » (Jean 10:3).

Gordon D Kell