Jean 17 : Le Fils de Dieu dans la prière au Père

Jésus dit ces choses, et leva ses yeux au ciel, et dit : « Père, l’heure est venue ; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, comme tu lui as donné autorité sur toute chair, afin que, quant à tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle. Et c'est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant, glorifie-moi, toi Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17:1-5).

La prière du Seigneur dans Jean 17 offre un bel aperçu de la relation entre le Fils de Dieu et Dieu le Père. L’heure était venue où le Sauveur irait à la croix, comme Jean-Baptiste l’avait prédit dans le premier chapitre de l’Évangile de Jean. « L'Agneau de Dieu » qui ôterait le péché du monde (v.29). Le Père donnerait son Fils. Jean ne décrit pas l'agonie du Sauveur comme le font les autres évangélistes, mais la glorieuse merveille et la puissance de l'amour de Dieu. Dans Genèse 22, Dieu avait demandé à Abraham de sacrifier son fils bien-aimé Isaac au pays de Morija. Après avoir quitté les serviteurs, nous lisons : « Ils allaient les deux ensemble ». Isaac ignorait ce qui l'attendait et, comme nous le savons, il était remplacé sur l'autel par un bélier. Mais Jésus savait exactement ce qui l'attendait ; il n'y aurait pas de substitut. Il était le Substitut. Il a parcouru ce chemin en communion avec son Père. Le nom du Père était sur ses lèvres lorsqu'il a été crucifié, et c'est au Père qu'il a confié son esprit en donnant sa vie (Luc 23:34,46). Au Calvaire, nous voyons la plénitude de l'amour et de la grâce de Dieu. La souffrance du Christ mènerait à la gloire de la résurrection et à son ascension. Il était venu de la gloire et reviendrait triomphalement dans la gloire.

Le Sauveur prie ensuite pour ses disciples, que le Père lui a donnés. Dans le monde où il a été rejeté, il se réjouit qu'ils aient reçu ses paroles « et qu'ils ont vraiment connu que je suis sorti d'auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m'as envoyé » (v.8). Le Sauveur regarde au-delà de la croix, vers son retour au ciel, et prie pour ses disciples restés dans le monde qui a crucifié le Christ. Il ne serait plus avec eux sur terre, mais deviendrait l'objet de leur foi au ciel. Non seulement il exprime son amour pour eux, mais il les confie à son Père : « Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous » (v.11). Le Père lui-même nous aime (Jean 16:27).

Jésus prie ses disciples d'être marqués par sa joie dans un monde auquel ils n'appartiennent pas, mais dans lequel ils vivraient pour lui et vaincraient le pouvoir de Satan, le « malin », par la parole de Dieu : « Sanctifie-les par ta vérité. Ta parole est la vérité » (v.17). Et être ses témoins : « Moi aussi, je les ai envoyés dans le monde » (v.18).

La prière du Sauveur embrasse « ceux qui croient en moi par leur parole » (v.20). Jésus dirait à Thomas : « Bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru » (Jean 20:29). Vous et moi étions dans le cœur du Fils de Dieu lorsqu'il priait son Père qui deviendrait notre Père (Jean 20:17). Le temps approchait où l'Église serait formée et où il y aurait « un seul troupeau et un seul berger » (Jean 10:16). Et malgré tous les échecs et la confusion de la chrétienté, le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent (Jean 10:14). Il ne voit qu'un seul troupeau et Il est leur Bon, Grand et Souverain Pasteur qui un jour conduira son troupeau dans la bergerie éternelle du Père : « Père, je veux , quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, que tu m'as donnée, car tu m'as aimé avant la fondation du monde ». En attendant, nous témoignons du Sauveur et de son amour divin : « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et moi en eux » (v.24-26).

Gordon D Kell