Pierre : Veillez avec moi

Alors Jésus s'en vient avec eux en un lieu appelé Gethsémané, et dit aux disciples : « Asseyez-vous ici, jusqu'à ce que, m'étant allé, j'aie prié là ». Et ayant pris Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être attristé et fort angoissé. Alors il leur dit : « Mon âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort ; demeurez ici et veillez avec moi » (Matthieu 26:36-38).

Après que Pierre et ses condisciples eurent exprimé leur volonté de mourir avec Jésus et de ne pas le renier (Matthieu 26:35), Jésus les a emmenés au jardin de Gethsémané, à la montagne des Oliviers. Gethsémané signifie « pressoir à huile ». Jésus avait exprimé à ses disciples le profond désir qu'il avait de manger la Pâque avec eux avant de souffrir : « J'ai fort désiré de manger cette Pâque avec vous, avant que souffre » (Luc 22:15). Jean nous dévoile toutes les bénédictions que Jésus a accordées à ses disciples dans les chapitres 13 à 17. Il leur a enseigné le service dans l'amour, la promesse de son retour, la nécessité de demeurer en lui, la puissance et la présence du Consolateur, le Saint Esprit, et son amour intercesseur. Ils ignoraient encore tant de choses sur leur Sauveur et ils allaient en apprendre davantage sur eux-mêmes.

Gethsémané nous offre un aperçu de la tristesse et de la détresse de Jésus, alors qu'il contemple le prix qu'il paierait pour notre rédemption. Son désir était non seulement que les apôtres soient avec lui pour célébrer la Pâque et son accomplissement, mais aussi pour déverser sur eux les bénédictions de sa grâce. Son désir était également qu'ils soient témoins de sa souffrance et de son amour en sacrifice, alors qu'il tombait face contre terre et répandait son âme dans la prière au Père.

Judas avait quitté la chambre haute pour conduire ceux qui allaient arrêter Jésus. Jésus a invité les onze disciples à attendre dans le jardin pendant qu'il priait. Mais il a emmené Pierre, Jacques et Jean à un endroit plus près, leur exposant l'ampleur de sa douleur et leur demandant : « Demeurez ici et veillez avec moi ». Ces trois disciples avaient été témoins de la puissance du Seigneur sur la mort dans la maison de Jaïrus et avaient contemplé sa gloire à la montagne de la Transfiguration. Ils ont assisté alors brièvement à son agonie. En termes très précis, Pierre a insisté sur le fait qu'il ne renierait pas son Seigneur, mais qu'il l'accompagnerait dans la mort. Jacques et Jean avaient désiré les plus hautes places avec le Seigneur dans son royaume. Mais ils se sont endormis vite. Lorsque Jésus voulait leur communion, ils ont laissé le Sauveur, l'Homme de douleurs, seul.

Sa tristesse s'exprime dans ses paroles à Pierre : « Ainsi, Vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation ; l'esprit est prompt, mais la chair est faible » (v.40-41). C'était le début de la découverte par Pierre de ce que nous découvrons tous, de ce que nous sommes naturellement.

La force de surmonter la tentation ne vient pas de la confiance en nous-mêmes. Elle vient de la Personne qui « a porté nos langueurs, et s'est chargé de nos douleurs », et « a livré son âme à la mort » (Ésaïe 53:4,12). En tant que disciple le plus éminent, Pierre a été choisi pour nous aider à comprendre la faiblesse de la chair (Romains 6:19) et où elle nous mène. Mais aussi, comprendre que l'expérience de la nouveauté de vie que nous avons en Christ repose entièrement sur son amour divin et sa grâce majestueuse. C'est de cet amour et de cette grâce qu'il nous appelle à nous souvenir aujourd'hui.

Gordon D Kell