Joseph : le prisonnier

« Et ils lui dirent : Nous avons songé un songe, et il n'y a personne pour l'interpréter. Et Joseph leur dit : Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ? Je vous prie, contez-moi vos songes » (Genèse 40:8).

Genèse 39 ne se termine pas sur un Joseph innocent emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis. Au contraire, elle se termine par le fait qu'on lui confie rapidement la gestion du lieu où il est emprisonné. Dieu était avec lui. C'est un titre que l'on pourrait donner à sa vie : « Dieu était avec Joseph ». Dans un pays si éloigné du sien, vivant dans une culture idolâtre et privé de sa liberté, Joseph a marché avec Dieu. Ses circonstances douloureuses n'ont pas entamé mais approfondi sa relation avec le Seigneur.

Un jour, deux prisonniers importants sont arrivés, l’échanson et le panetier du roi d'Égypte. Nous ne savons pas pourquoi ils étaient punis, mais ils avaient irrité Pharaon et attendaient son jugement. Joseph est chargé de s'occuper d'eux. L’échanson et le panetier ont tous deux fait des rêves qui les ont troublés. Le matin, Joseph s'aperçoit immédiatement qu'ils sont tristes et leur demande : « Pourquoi avez-vous mauvais visage aujourd'hui ? » (v.7). S'il était un homme qui avait des raisons d'être triste, c’était bien Joseph. Mais ce n’était pas la tristesse qui le caractérise, c’était la gaieté.

Cette question en dit long sur le caractère de Joseph. Comme Daniel à Babylone, Joseph a fait preuve d'un charme spirituel et d'une sérénité qui ont incité les gens à lui faire confiance et à se confier à lui. Par une simple question, il exprime une préoccupation sincère. Et en apprenant la cause de leur trouble, il a volontiers partagé sa foi en Dieu : « Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ? ». Mais il n'en resta pas là et les invita à lui raconter leurs rêves. Plus tôt dans sa vie, Joseph avait fait l'expérience des rêves et de leur interprétation (Genèse 37:1-11). Joseph, par sa foi, avait confiance que Dieu expliquerait la signification des rêves de l’échanson et du panetier du roi. Il n'a pas eu besoin de réfléchir ni même de prier. Il a simplement cherché à ce que Dieu lui révèle les réponses, et c'est ce qu'Il a fait. Dieu renforce notre confiance en Lui. La preuve de la présence de Dieu dans une circonstance nous encourage à lui faire confiance en toutes circonstances. Elle nous donne une sainte confiance et le pouvoir de témoigner de notre foi en Dieu. L'interprétation des rêves par Joseph s'est concrétisée par la promotion de l’échanson et du panetier du roi. Joseph a fidèlement proclamé à la fois la bénédiction et le jugement.

Il y a deux occasions dans la vie de Joseph où sa foi remarquable trébuche. La première est lorsqu'il demande à l’échanson de faire preuve de bonté à son égard et de s'adresser en son nom à Pharaon. Nous sommes de tout cœur avec Joseph, et nous avons une idée de la douleur qu'il endurait. Nous utilisons ses paroles, « souviens-toi de moi, quand tu seras dans la prospérité » (v.14), pour exprimer dans l'adoration le désir du Christ que nous n'oubliions jamais Son amour pour nous. Mais sur son chemin de foi, Joseph a découvert que le fait de placer sa confiance dans l’échanson n'a conduit qu'à une déception lorsqu'il a été négligé par la personne qu'il bénissait. L'expérience de Joseph est si souvent la nôtre. Et nous sommes particulièrement vulnérables après avoir fait l'expérience de la bonté de Dieu. Combien de fois les croyants ont-ils soudainement cessé de faire confiance à Dieu et essayé de prendre le contrôle de leurs circonstances ? Dieu utilise les saints les plus fidèles de l'Ancien Testament comme Abraham et Joseph et, dans les Évangiles, le disciple le plus remarquable, Pierre, pour nous enseigner les dangers de l'autosuffisance et nous encourager à lui faire entièrement confiance. Il veut que nous attendions Son heure et que nous connaissions la joie de Sa présence alors qu'Il accomplit Ses desseins dans nos vies. Il est douloureux de se sentir oublié et seul. Mais, si souvent, c'est dans ces expériences que nous découvrons ce que Paul a découvert : « Mais le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (2 Timothée 4:17) et la promesse du Sauveur : « Je ne te laisserai point et je ne t'abandonnerai point » (Hébreux 13:5).

Gordon D Kell