Ne rien retenir pour soi

« …servant le Seigneur en toute humilité, et avec des larmes, et des épreuves qui me sont arrivées par les embûches des Juifs ; comment je n'ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte que je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons » (Actes 20:19-20).

Il est bon de s'arrêter et de réfléchir. Parfois, nos vies sont tellement occupées que nous n'avons pas le temps de regarder en arrière et de revoir le chemin que nous avons parcouru. C'est un processus précieux sur le plan individuel, dans nos relations et dans la communion avec le peuple de Dieu. Paul a pris le temps de rencontrer les anciens d'Éphèse en Actes 20, et il raconte son ministère à Éphèse.

Ce ministère était caractérisé par l'humilité et la dépendance à l'égard de Dieu. Les apôtres nous enseignent beaucoup sur le pouvoir de l'humilité. Pierre est très précis dans ses écrits : « Pareillement, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l'égard des autres, soyez revêtus d'humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand le temps sera venu, rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous » (1 Pierre 5:5-7).

Ce ministère s'est également déroulé dans un contexte d'opposition. Paul n'a jamais été surpris par l'opposition. Il s'y attendait. Il s'était personnellement opposé au Christ et à l'Église dans sa vie antérieure. L'apôtre comprenait l'esprit et les actions de ses ennemis et du monde dans lequel il vivait. Mais l'opposition à laquelle il a été confronté ne l'a pas empêché d'accomplir son service. En fait, Dieu s'est servi de ces circonstances pour stimuler, par la puissance du Saint Esprit, les écrits de Pierre, Jean et Paul afin de compléter les Écritures.

Paul ajoute : « je n'ai rien caché des choses qui étaient profitables ». Par ces quelques mots, l'apôtre exprime le cœur du Christ. C'est un cœur qui donne, qui ne retient rien, mais qui bénit gratuitement. Le premier péché enregistré dans l'Église se trouve en Actes 5 : « Mais un homme nommé Ananias, avec Sapphira sa femme, vendit une possession, et, de connivence avec sa femme, mit de côté une partie du prix » (v.1-2). Malheureusement, ce couple voulait être reconnu comme des personnes ayant tout sacrifié, mais il ne l'a pas fait. Le Seigneur ne nous oblige jamais à donner. Mais Il se réjouit de nos offrandes volontaires, et Il aime ceux qui donnent avec joie (2 Corinthiens 9:6-7). Le Seigneur n'a rien retenu, mais Il s'est donné entièrement. La mesure de notre don n'est pas sa valeur matérielle. C'est l'encens qui monte vers Dieu à partir d'un cœur qui répond à l'amour du Christ. Paul faisait référence au don de toute sa vie dans le contexte de son ministère spirituel. L'hymne de J. G. Deck, « Lord, we are thine » (Seigneur, nous sommes à toi), l'exprime bien : « Seigneur, nous sommes à toi : Nous possédons tes droits, nous te donnons tout notre être. Que tu règnes dans nos cœurs, et que nous vivions pour ta gloire » (strophe 2).

Paul avait appris à ne rien retenir en servant le Seigneur. Puissions-nous, par la grâce du Seigneur, être habilités à faire de même.

Gordon D Kell