Comme le Christ

« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de longanimité, vous supportant l'un l'autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l'un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi [faites] de même » (Colossiens 3:12-13).

Paul encourage les chrétiens Colossiens à se revêtir d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de longanimité, et de pardon. Il y a un moment poignant dans la Genèse où Joseph écoute son frère raconter le traitement qu'ils lui ont infligé, et où il se détourne de lui en signe de détresse : « Et il se détourna d'auprès d'eux, et pleura » (Genèse 42:24). Dans le chapitre suivant, lorsque Joseph aperçoit Benjamin, son jeune frère, nous lisons : « Et Joseph se hâta, car ses entrailles s'étaient émues envers son frère » (Genèse 43:30). Nous voyons deux belles et puissantes illustrations de la tendresse dans le cœur d'un homme qui a tant souffert. Mais cette souffrance n'a pas effacé l'amour et le désir qu'il avait pour ses frères et leur bien-être. Il n'était pas difficile pour Joseph de se revêtir d’entrailles de miséricorde. C'était la réaction spontanée d'un cœur aimant.

Cela ne signifie pas qu'il n'avait pas ressenti l'amertume de leur haine. Cela signifiait que l'amour l'emportait sur tout. Paul encourage le reflet du Christ dans la vie de ses compagnons de foi, il encourage aussi la guérison des dissensions entre eux. Nous ne revêtons pas les traits du Christ seulement pour nous soutenir dans les difficultés. Ces caractéristiques doivent être visibles en nous en permanence, quelles que soient les circonstances. Lorsque des problèmes surviennent, notre réponse doit spontanément refléter le cœur du Christ. Le fait de « revêtir » souligne notre responsabilité d'accomplir le commandement du Christ : « C'est ici mon commandement : Que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 15:12). Dieu ne cesse de nous aimer. La force d'aimer vient de notre Père, de notre Sauveur et du Saint Esprit qui nous habite.

Lorsque Paul écrit « comme aussi le Christ vous a pardonné », il écrit d'un cœur qui, plus que tout autre, sait ce que c'est que d'être pardonné. Le Seigneur dit de la femme en Luc 7 : « C'est pourquoi je te dis : Ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui il est peu pardonné, aime peu » (v.47). Les péchés de Paul étaient nombreux, et il connaissait la puissance du pardon. En conséquence, il a aimé et servi le Seigneur de tout son cœur. Cet amour s'exprimait dans la manière dont il recherchait constamment la bénédiction du peuple du Seigneur. Dans Colossiens 3, l'apôtre nous enseigne une leçon essentielle. Il s’agit de témoigner du cœur de pardon du Christ et de promouvoir la réconciliation.

Joseph a été profondément blessé par ses frères. Les souffrances du Christ aux mains des Juifs et des païens ne peuvent être mesurées, et l’opprobre lui a brisé le cœur. Nos cœurs peuvent être brisés par d'autres chrétiens. Le Seigneur connaît nos peines (Exode 3:7), et nous devons faire l'expérience de la paix qui vient en se reposant sur le Sauveur : « Seigneur, tu connais toutes choses » (Jean 21:17). « Enfin, soyez tous d'un même sentiment, sympathisants, fraternels, compatissants, humbles » (1 Pierre 3:8).

Gordon D Kell