Comment lisons-nous ?

« Mais Pierre dit : Non point, Seigneur ; car jamais je n'ai rien mangé qui soit impur ou immonde. Et une voix lui [fut adressée] encore, pour la seconde fois, [disant] : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur » (Actes 10:14-15).

Les Chinois lisent en colonnes. Vous commencez par la colonne de droite et vous lisez de haut en bas. Vous passez ensuite à la colonne suivante, à gauche. Lorsque nous lisons, nous commençons en haut de la page et nous lisons de gauche à droite, puis nous passons à la ligne suivante. Watchman Nee a fait remarquer un jour que lorsque les chrétiens chinois lisent leur Bible, leur tête bouge de haut en bas et ils disent « Oui, Seigneur ». Il a ajouté que lorsque les chrétiens européens lisent leur Bible, ils bougent la tête d'un côté à l'autre et disent « Non, Seigneur ».

Quand j'étais enfant, le plus grand mot que je connaissais était « contredire ». Lorsque mon père me disait « Ne contredis pas », je savais que je venais de m'approcher d'une ligne invisible qu'il était dangereux de franchir. J'ai appris à ne pas la franchir à moins d'être sûr qu'il ne regardait pas ! En Actes 10, Pierre a dit : « Non point, Seigneur ». Ce n'était pas la première fois que Pierre contredisait le Seigneur. Il venait d'avoir une vision dans laquelle Dieu lui disait de manger librement des aliments qui incluaient ceux interdits aux Juifs. Dieu le préparait à aller prêcher l'Évangile aux païens dans la maison d'un centurion romain appelé Corneille.

La première chose que Pierre a dû apprendre, c'est à ne pas dire « non » au Seigneur. Pierre exprimait toujours ce qu'il pensait. C'était un homme très transparent. Nous pouvons aussi dire, comme Pierre, « Non point, Seigneur ». Mais nous disons souvent « Je ne ferai pas cela, Seigneur », plus discrètement et secrètement que Pierre. Nous pouvons aussi trouver des excuses qui nous dispensent de faire ce que le Seigneur veut. Souvent, cela n'est pas aussi évident dans les « grandes » choses que le Seigneur nous demande de faire que dans les petites choses banales mais essentielles que nous faisons. Le fruit de l'Esprit englobe l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Parce que je sais ce qu'il y a naturellement dans mon cœur, je dois constamment me juger pour m'assurer que je n'excuse pas un comportement dépourvu d'amour et de joie, ou bien un comportement d'agitation, d'impatience, de méchanceté, d’infidélité, de virulence ou d'impétuosité.

Dans le Psaume 27, David écrit : « Éternel ! enseigne-moi ton chemin, et conduis-moi dans [le] sentier uni, à cause de mes ennemis » (v.11). Le véritable christianisme n'est pas compliqué. C'est un chemin facile dans un monde compliqué, confus et plein de défis. Le Seigneur nous conduit dans les sentiers de la justice et nous enseigne Sa voie. Nous apprenons simplement en le suivant. Comme Pierre dans la tempête, nous échouons lorsque nous détournons les yeux du Seigneur après avoir découvert un chemin lisse à travers les vagues et le vent. Dans la grâce, Sa main est toujours là pour nous relever et marcher avec nous sur le chemin de la foi (Matthieu 14:22-33).

Nos têtes peuvent bouger d'un côté à l'autre lorsque nous lisons nos Bibles, mais nos cœurs et nos esprits peuvent-ils répondre dans une foi simple comme Marthe : « Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde » (Jean 11:27). Et puissions-nous entendre chaque jour la voix du Berger comme Pierre l'a entendue : « Toi, suis-moi » (Jean 21:22).

Gordon D Kell