Se fondre dans la masse ou briller : Naboth

« Et Naboth dit à Achab : Que l'Éternel me garde de te donner l'héritage de mes pères »
(1 Rois 21:3).

L'épître aux Hébreux, au chapitre 11, énumère un grand nombre de grands héros de la foi dans l'Ancien Testament. Mais, comme l'explique l'auteur, le temps lui a manqué pour les recenser tous. Nous nous souvenons particulièrement des nombreux et remarquables exemples de foi dans la longue vie d'hommes tels qu'Abraham, Moïse et Daniel. Nous avons aussi des hommes et des femmes de foi qui apparaissent et disparaissent très rapidement. Comme des étoiles filantes, ils brillent si fort et si peu de temps.

Naboth était une telle étoile. Lorsqu'Élie dit à Dieu : « je suis resté, moi seul, et ils cherchent ma vie pour me l'ôter », Dieu lui répond : « …je me suis réservé en Israël sept mille hommes, tous les genoux qui n'ont pas fléchi devant Baal, et toutes les bouches qui ne l'ont pas baisé » (1 Rois 19:14, 18). Naboth devait être inclus dans ce nombre. La vie d'Élie n'a pas été enlevée. Celle de Naboth l'a été.

Lorsque le roi le plus méchant qu'Israël ait jamais connu s'est approché de cet homme pieux et lui a proposé d'acheter sa vigne, Naboth a refusé catégoriquement, sans hésitation. Le roi voulait faire un jardin potager de l'héritage de Naboth. Nous pourrions penser que le roi était raisonnable puisqu'il a offert à Naboth une meilleure vigne ou sa valeur en espèces, une simple transaction commerciale. Achab a simplement vu la terre qu'il voulait. Naboth a vu l'héritage que le Seigneur avait donné à sa famille lorsqu'elle est entrée pour la première fois dans la terre promise. Dieu avait donné à Naboth un bien précieux et il n'a pas voulu, comme Ésaü, vendre son droit d'aînesse. Cette décision courageuse lui a coûté la vie. Il est mort comme le Seigneur Jésus, accusé et condamné à mort. En Luc 20, le Seigneur Jésus a raconté la parabole du maître de la vigne qui a envoyé son fils bien-aimé pour recevoir les fruits de sa propriété. Mais ceux qui étaient chargés de prendre soin de la vigne dirent : « Celui-ci est l'héritier, tuons-le, afin que l'héritage soit à nous » (Luc 20:14).

Naboth est un exemple remarquable d'hommes et de femmes de foi qui ont résolument fait confiance à Dieu, quelles que soient les conséquences. Ils ont apprécié l'héritage éternel qu'ils ont en Christ : « Béni soit le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans souillure, inflétrissable, conservé dans les cieux pour vous, qui êtes gardés par la puissance de Dieu par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps » (1 Pierre 1:3-5).

Quel encouragement pour Naboth de « briller » pour le Seigneur dans la simplicité de la foi et de la pratique ! Tant de membres du peuple du Seigneur vivent dans des circonstances où leur foi et leur fidélité sont constamment mises à l'épreuve. Souvent, cela leur coûte beaucoup de souffrances. Combien ils devraient être au centre de nos cœurs, de nos prières et de notre soutien pratique.

La vie de Naboth a témoigné de sa foi en Dieu face à un terrible ennemi. Et nous ne devrions jamais oublier que la mort de Naboth a été le témoin du jugement de Dieu qui a abouti à la destruction d'Achab et de sa maison. Le monde commet l'erreur de penser que la souffrance du peuple de Dieu est la preuve que Dieu n'existe pas. C'est l'inverse : c'est le reflet de la vie du Christ dans la vie de Son peuple. Dieu n'est pas insensible aux souffrances des chrétiens. Il voit, entend et connaît leurs peines (Exode 3:7-8). Et Zacharie avertit : « Car ainsi dit l'Éternel des armées : Après la gloire, il m'a envoyé vers les nations qui ont fait de vous leur proie ; car celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil » (Zacharie 2:8).

Gordon D Kell