Gédéon, l'œuvre de Dieu en lui

« Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian. Ne t'ai-je pas envoyé ? » (Juges 6:14).

On dit souvent que Dieu a plus à faire en nous qu'à travers nous. Nous pouvons parfois nous en servir comme d'une excuse pour ne pas faire les choses. Ces deux aspects de l'œuvre de Dieu sont complémentaires. Nous devons comprendre qu'en travaillant en nous, Dieu travaillera aussi à travers nous. Dieu a travaillé dans la vie de Gédéon non pas en se concentrant sur ses faiblesses, mais en l'amenant à trouver toutes ses ressources en Dieu. Je ne pense pas que nous ayons un exemple plus remarquable et plus concentré du développement patient de la foi d'une personne par Dieu que celui de Gédéon. Gédéon n'était pas un Caleb. Caleb voyait les obstacles comme des occasions de prouver la puissance de Dieu. Les géants n'ont pas effrayé Caleb, mais l'ont poussé à se battre. Gédéon était tout le contraire. Mais la merveille de son histoire est que Dieu ne rejette pas sa faible foi. Il la rend forte et il le fait par une merveilleuse démonstration de patience et de grâce. Et il peut le faire dans nos vies aussi.

L'ange encourage Gédéon : « Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian. Ne t'ai-je pas envoyé ? ». Mais Gédéon interroge aussitôt Dieu : « Ah ! Seigneur, avec quoi sauverai-je Israël ? Voici, mon millier est le plus pauvre en Manassé, et moi je suis le plus petit dans la maison de mon père » (verset 15). Il oublie que Manassé est le fils de Joseph, le sauveur de sa famille et de la nation égyptienne (Genèse 46:20). Gédéon a commencé sa conversation avec l'ange en blâmant Dieu pour la situation critique d'Israël (verset 13). Puis, lorsque Dieu promet d'utiliser Gédéon, il s'excuse en invoquant son insignifiance. Gédéon montre comment l'humilité peut être minée par un manque de foi. Dieu veut que nous nous humiliions sous sa « main puissante » (1 Pierre 5:6). Notre humilité ne nous dispense pas de servir ; elle est une volonté spirituelle de se soumettre et d'obéir à la volonté et à la puissance de Dieu. C'est par l'humilité que Dieu déploie sa « main puissante ». Dieu a patiemment renforcé Sa promesse à Gédéon : « Moi je serai avec toi ; et tu frapperas Madian comme un seul homme » (verset 16).

Gédéon, comme Jacob à Béthel, répond à Dieu par le mot le plus petit, mais aussi l'un des plus obstructifs, « si » ; « Je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe que c'est toi qui parles avec moi » (verset 17). Comme il l'a fait avec Jacob (voir Genèse 28:10-22), Dieu promet inconditionnellement d'être avec Gédéon. Gédéon réagit en doutant dans son cœur et a besoin d'être rassuré non pas par la parole de Dieu, mais par un signe. Nous ne sommes pas différents de Gédéon. Nous avons souvent du mal à faire confiance à ce que Dieu dit et nous voulons quelque chose de plus pour nous rassurer. Dans Sa grâce, Dieu permet à Gédéon de préparer un repas que l'Ange du Seigneur touche avec Son bâton, faisant sortir le feu du rocher pour le consumer. Le simple sacrifice de Gédéon est accepté et la puissance de Dieu se manifeste.

Tous les sacrifices de l'Ancien Testament sont tournés vers Christ dans Sa parfaite dévotion à Dieu. Nous sommes acceptés dans le Bien-aimé en raison de la grandeur de Sa personne et de Son œuvre. Gédéon a été accepté et a réalisé qu'il était en présence de Dieu. La peur remplit son cœur. La révérence devrait toujours nous caractériser en présence de Dieu. Nous ne devrions jamais oublier la grandeur de la Personne qui est à la fois notre Créateur et notre Sauveur. En Sa présence, nous trouvons la paix. Le salut du Christ nous a donné la paix. Nous pouvons connaître la paix de Dieu par la foi dans notre vie quotidienne. Et nous connaissons le Dieu de la paix qui nous sanctifie complètement, « que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ ». L'amour, la foi et l'espérance sont connus par le Dieu de la paix. Dieu dit à Gédéon : « Paix te soit ; ne crains point, tu ne mourras pas ». Dieu allait agir à travers Gédéon et cela allait commencer par la destruction de l'autel de Baal dans la maison de son père (verset 25). Mais il a d'abord construit un autel à l'endroit où il a rencontré Dieu. Cet autel s'appelait « L’Eternel de paix ». Dieu donne à Gédéon de l'assurance alors qu'Il le prépare au conflit.

Gordon D Kell