Paul à Athènes

« Celui donc que vous honorez sans le connaître, c'est celui que moi je vous annonce »
(Actes 17:23).

On aurait pu penser que, après avoir été battu et emprisonné à Philippes et avoir affronté les dangers à Thessalonique et à Bérée, Paul se soit détendu à Athènes en attendant Silas et Timothée. Mais il est presque immédiatement bouleversé par le fait que l'une des plus grandes villes du monde soit « remplie d’idoles » (verset 16). Je dois me demander combien de fois je suis affligé par le monde dans lequel je vis. Non seulement attristé par les actes répréhensibles, mais aussi sincèrement préoccupé par le salut des gens. Paul avait un cœur compatissant envers les Athéniens dont la vie était dominée par l'idolâtrie et ses conséquences. Il se sentait obligé de prêcher l'Évangile.

Lorsque je travaillais dans le centre de Manchester, il y a de nombreuses années, je me souviens d'avoir été exercé à distribuer des tracts à l'heure du déjeuner dans l'une des rues les plus fréquentées de la ville. Il n'était pas facile de convaincre les gens d'accepter les documents que je leur offrais. Un jour, une collègue de bureau qui avait des relations chrétiennes s'est approchée de moi et je me suis senti encouragé, jusqu'à ce qu'elle accélère le pas et passe devant moi en faisant semblant de ne pas me reconnaître. Je me suis senti découragé. Paul n'a pas ressenti cela. Son souci des autres l'a emporté sur ses propres craintes. Mais Paul n'a pas agi aveuglément dans ses efforts pour partager l'Évangile. Il servait avec une intelligence spirituelle. L'apôtre était très concentré et précis dans ce qu'il faisait. Il se rendait d'abord là où il savait qu'il serait entendu par les Juifs et les Gentils de la synagogue. Ensuite, il s'est rendu sur la place publique, où il avait l'occasion d'entrer en contact avec les gens et de discuter des choses spirituelles (verset 17). Il fit ces deux choses avec foi, faisant confiance à Dieu qui l'avait envoyé en Europe pour prêcher l'Évangile, pour bénir le message. Et Dieu répondit à sa foi sous la forme des philosophes épicuriens et stoïciens. Bien que ces philosophes aient qualifié Paul de « discoureur », Dieu s'est servi d'eux pour l'inviter à l'Aréopage et lui a donné une nouvelle audience pour l'Évangile.

Paul établit un lien immédiat avec les Athéniens en utilisant l'autel « Au dieu inconnu » pour proclamer que « Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite pas dans des temples faits de main » (verset 24). Les premiers mots de son message décrivent la majesté de Dieu et la nécessité de le rechercher. Il les a confrontés à une situation qu'ils reconnaissaient déjà par la peur qui les poussait à ériger et à adorer des idoles. Il a défié leur aveuglement spirituel et leur a présenté le Dieu de la création, du jugement et du salut, qu'ils ne connaissaient pas. Puis il a annoncé le Sauveur, Jésus ressuscité et glorifié (verset 31).

Ce n'est pas la persécution qui a suivi, mais des différentes réponses à l'Évangile : l'incrédulité sous forme de moqueries et de procrastination, et la foi simple. Certains considèrent que le ministère de Paul à Athènes n'a pas été très fructueux. Mais ne minimisons jamais l'œuvre de Dieu. Le Seigneur a appelé à lui Denys l'Aréopagite, et Damaris, entre autres, et a placé les chrétiens au cœur de la culture et de la pensée grecques. Dieu ne nous dit pas toujours ce qui va se passer ensuite. Aujourd'hui, nous vivons dans un monde qui a des idoles semblables et différentes, et qui ne connaît toujours pas Dieu. Il nous encourage, par l'intermédiaire de Paul, à être confiants en Christ, compatissants et attentionnés dans notre service, fidèles dans notre message, et à savoir que le Seigneur est avec nous lorsque nous cherchons à témoigner pour Lui ; « vous serez témoins » (Actes 1:8).

Gordon D Kell