Fais-moi entendre dès le matin ta bonté

« Fais-moi entendre dès le matin ta bonté, car en toi j'ai mis ma confiance ; fais-moi connaître le chemin où j'ai à marcher, car c'est à toi que j'élève mon âme » (Psaume 143:8).

Quand j'étais enfant, j'adorais l'heure du petit-déjeuner. Chaque matin, ma mère m'envoyait à la boulangerie au coin de notre rue pour acheter six gâteaux de pain fraîchement cuits. Je peux encore sentir leur chaleur lorsque je les ramenais à la maison. À mon retour, ma mère beurrait les gâteaux et nous en donnait un chacun. C'était un petit-déjeuner dont je ne me lassais jamais et qui me soutenait toute la matinée, surtout si mes sœurs n'avaient pas faim et que j'en avais deux ! J'ai toujours aimé le début de la journée, et pas seulement à cause du petit-déjeuner ! Je ne vis plus dans une maison remplie d'enfants pleins de vie et du joyeux chaos qui peut caractériser une maison familiale. Non, nous vivons maintenant dans le calme et, au cours des derniers mois, j'ai appris à apprécier de plus en plus la tranquillité du début de chaque nouvelle journée.

Dans le Psaume 143, David, malgré les difficultés qu'il rencontrait, nous enseigne l'importance de commencer la journée en présence de Dieu. Nous avons souvent tendance à parler à Dieu ou à discuter de ce qu'Il a dit. David commence la journée non pas en réfléchissant à ce qu'il va faire et à la manière dont il va le faire, mais en demandant à Dieu de lui faire « entendre ». Il demande d'être prêt à écouter. Parfois, nous avons déjà décidé de ce que nous ferons. Nous voulons simplement que Dieu bénisse nos décisions. David était en crise. Il semble qu'il était temps pour lui de prendre des mesures pour se protéger et construire des défenses. Mais il fait appel à Dieu pour qu'il lui fasse entendre.

À l'école, je n'ai jamais aimé les courses de fond, mais j'aimais bien les sprints. C'était beaucoup plus rapide ! J'ai été choisi pour participer à une course de relais pour mon école lors d'un événement de district, et je devais courir en dernier. Lorsque nous nous sommes préparés, mon professeur de sport m'a pris à part et m'a dit : « Gordon, je veux que tu coures aussi vite que possible et que tu ne regardes pas les autres coureurs, mais que tu regardes droit devant toi ». J'ai obéi à mon professeur à la lettre, et lorsque j'ai franchi la ligne, je ne savais pas où se trouvaient les autres coureurs jusqu'à ce que le commissaire m'annonce que nous avions gagné la course. Tout au long de notre vie, il y a des moments où il ne faut pas parler, mais écouter attentivement et obéir. Nous ne devons jamais perdre de vue l'émerveillement que nous procure le privilège d'entrer dans la présence de Dieu pour écouter. Jésus a dit à Marthe « il n'est besoin que d'une seule [chose] », et « Marie a choisi la bonne part » (Luc 10:42).

Mais qu'écoutait David ? « Fais-moi entendre dès le matin ta bonté ». Dieu n'a pas enseigné à David ce qu'il devait faire en premier. Il lui a parlé de lui-même, de sa bonté. Notre foi en Dieu grandit proportionnellement à notre confiance en l'amour de Dieu pour nous. Cela nous permet de lui faire confiance : « car en toi j'ai mis ma confiance ». Et à son tour, Dieu nous fait « le chemin où j'ai à marcher ». David a été amené à élever son âme vers Dieu. Si vous lisez tout le psaume, vous verrez David, comme nous le faisons souvent, regarder autour de lui les dangers réels et présents qui remplissent nos âmes de panique spirituelle. David a appris et a dû réapprendre l'importance de Dieu qui le fait « reposer » (Psaume 23:2), se tenir tranquille (Psaume 46:10) et « entendre ». Que Dieu apaise chaque jour nos cœurs et nos esprits et nous fasse entendre sa bonté du matin, afin que nous puissions marcher avec Lui tout au long de la journée. Ce matin est un excellent moment pour commencer.

Gordon D Kell