L'amour du Christ : Paul

« …au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20).

Les mots que Paul écrivit en Galates 2:20 sont vrais pour chaque enfant de Dieu. Mais il est important de considérer l'homme qui les a écrites, l'apôtre Paul. Il nous est difficile de comprendre la rage qui consumait le cœur d'un jeune homme brillant nommé Saul. Il n'y avait ni pitié ni sympathie dans son cœur, alors qu'il était témoin de la lapidation d'Étienne. Il n'a pas été touché par son esprit de pardon envers la foule qui, dans une fureur aveugle, lui a ôté la vie. Il n'a pas non plus été touché par la sérénité avec laquelle il a affronté la mort, sachant que le Seigneur se tenait à ses côtés. Il ne savait pas alors ce qu'il écrirait bien des années plus tard : « Mais le Seigneur s'est tenu près de moi » (2 Timothée 4:17). Son esprit n'était pas aveuglé par sa rage. Sa haine était focalisée alors qu'il concevait froidement une stratégie pour détruire l'Église que le Christ aimait. Et dans les premiers versets du chapitre suivant, nous voyons la rapidité avec laquelle son plan s'est concrétisé, les chrétiens étant dispersés dans toute la Judée et la Samarie. Saul était de la tribu de Benjamin. Il personnifiait la description faite par Jacob de cette tribu : « Benjamin est un loup qui déchire » (Genèse 49:27), car il persécutait sans relâche les hommes et les femmes qui confessaient le Seigneur.

Étonnamment, c'est cette persécution qui est devenue le moyen d'assurer la prospérité et la diffusion de l'Évangile de la grâce, comme le Seigneur l'avait promis en Actes 1:8. Les saints en fuite « allaient çà et là, annonçant la parole ». La tristesse causée par Saul à Jérusalem s'est traduite par la joie du salut en Judée et en Samarie (Actes 8:8).

Au début d'Actes 9, la haine de Saul à l'égard des chrétiens atteint son paroxysme. Il est presque décrit comme un dragon ; « respirant encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur » (verset 1). Il se met en route pour Damas afin de purger la ville du peuple du Seigneur. À l'extérieur de la ville, une lumière brille soudain autour de Saul, qui tombe à terre. Le Seigneur a humilié Saul par la lumière de la Personne avant de décrire Son amour de la manière la plus remarquable : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? ». Le Seigneur Jésus décrit Son amour pour Son peuple. Il a ressenti la douleur de ce monde dans Son cœur alors qu'Il exerçait Son ministère dans l'amour divin. Il ressent au ciel la souffrance de ceux qu'Il aime sur terre. Dieu a parlé du ciel pour dire à Moïse, au sujet de Son peuple : « je connais ses douleurs » (Exode 3:7). Jésus a parlé du ciel pour dire à Saul : « pourquoi me persécutes-tu ? ». Paul demande qui est le Seigneur et reçoit la réponse la plus simple : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Il aveugle Saul par la gloire de Sa personne et la majesté de Sa grâce humble.

Le Seigneur a ôté la vue à Saul pour qu'il puisse commencer à comprendre les dommages causés par sa vie et la gloire de l'amour de Jésus qui l'a racheté de ses ténèbres. C'est un amour qu'il vient d'expérimenter lorsque Ananias, l'un des saints que Paul était venu emprisonner et peut-être assassiner, lui rend la vue en lui disant : « Saul, frère ». Ce sont les mains des disciples qu'il haïssait autrefois avec tant de venin qui ont tenu les cordes qui lui ont permis de descendre les murs de Damas dans un panier pour sauver sa vie. Paul a été si librement embrassé par l'amour du Christ et l'amour de son peuple. Il a été si franchement pardonné par un amour qui l'a guidé tout au long de sa remarquable vie. Dieu l'a choisi pour nous montrer que Jésus peut transformer le cœur le plus sombre, remplacer la haine par l'amour, la rage par la paix, la violence par la douceur et la dureté de cœur par la tendresse. Jésus le fait en tant que « Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20). Cet amour n'a jamais cessé de brûler dans le cœur de Paul. Puisse-t-il ne jamais cesser de brûler dans nos cœurs.

Gordon D Kell